Ryan Adams
Heartbreaker |
Label :
Bloodshot |
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Si peu connu en France malgré toute l'attention qu'on lui porte aux Etats-Unis, Ryan Adams est un cas normal du rapport à la musique que peut entretenir le peuple français. On ignore les artistes trop rapidement attaché à l'étiquette country. Et Adams porte bien en évidence à côté de son nom cette mention : Alt-Country ... Americana si l'on préfère. Ryan Adams est ainsi un artiste qui vient de ce milieu si prolifique en grands albums entre la fin des années 90 et le début des années 2000. Issu de la formation Whiskeytown, Adams se lance en solo après l'échec de son groupe dans des questions notamment d'argent et de production avec leur maison de disque.
Adams publie donc cet Heartbreaker en 2000. Comme son nom l'indique, c'est un de ces albums où l'auteur-compositeur-interprète se livre impudemment à son auditoire à travers une série de morceaux parfois introspectifs, dénotant parfois d'une réelle sensibilité pop. Adams s'inscrit donc dans la grande tradition allant de James Taylor à Lucinda Williams. Il livre ici une pièce à la fois intimiste et particulièrement fédératrice, dont l'écoute est naturellement possible par tous les types de public. Non pas qu'Adams soit du genre à faire de trop larges concessions dites commerciales, mais c'est l'essence même de cette musique qui veut cela.
Il livre ainsi sur son premier album une musique qui vient du coeur. Une musique qui prend par les sentiments sont auditeurs. La production est ainsi faite pour que celui qui pose son oreille sombre dans l'univers mélancolique de Ryan Adams, qu'il partage avec lui ses doutes et ses peines, sa vision désabusée et un poil pessimiste de la vie. Les paroles, très portées sur l'apitoiement lucide, sont évocatrices : "To be young is to be sad", "I've never been to Vegas, but I've gambled all my life" ... Adams n'est pas un gai luron à l'époque et cela se sent. Les cordes viennent à de nombreuses reprises accompagner une guitare en accords mineurs souvent délicats, ainsi qu'un harmonica viscéral.
Adams livre ainsi diverses petites pépites qui viennent former un bel ensemble homogène et délivrant une ambiance particulièrement sombre. Sans sombrer dans l'obscurité totale. C'est là tout le talent d'Adams, il nous fait vivre un moment étonnement brillant sous l'éclat noir de ses voix. "Shakedown On 9th Street" est ainsi un morceau blues particulièrement dansant qui met de très bonne humeur. Ce morceau côtoie le somptueux "Oh My Sweet Carolina", haut en cordes, accompagné d'Emylou Harris qui adoube notre jeune chanteur. Quant à "In My Time Of Need", il conclut cet album de la plus belle des manières, dans une ambiance intimiste propice aux adieux, alors que nous venons à peine de commencer à déchiffrer l'oeuvre.
La voix d'Adams est en place sur l'ensemble de l'album. Somptueuse, grave et sur le fil du rasoir. Il est probablement la voix de cette Amérique des Heartland qui lutte contre la dureté de la vie et trimballe son blues sur les routes de son pays. Une voix qui possède un registre assez limité mais néanmoins écrasante et raffinée à la fois. Il faut une voix comme cela pour porter un blues aussi profond et presque national.
Adams, adoubé par ses pairs, livre un premier album qui frise le sans faute. Nombreux sont les artistes qui auraient sombré dans la facilité à la suite d'un tel numéro. Mais Adams est prolifique et Heartbreaker n'est que le premier chapitre d'un ensemble parfois inégal, mais toujours digne d'intérêt.
Adams publie donc cet Heartbreaker en 2000. Comme son nom l'indique, c'est un de ces albums où l'auteur-compositeur-interprète se livre impudemment à son auditoire à travers une série de morceaux parfois introspectifs, dénotant parfois d'une réelle sensibilité pop. Adams s'inscrit donc dans la grande tradition allant de James Taylor à Lucinda Williams. Il livre ici une pièce à la fois intimiste et particulièrement fédératrice, dont l'écoute est naturellement possible par tous les types de public. Non pas qu'Adams soit du genre à faire de trop larges concessions dites commerciales, mais c'est l'essence même de cette musique qui veut cela.
Il livre ainsi sur son premier album une musique qui vient du coeur. Une musique qui prend par les sentiments sont auditeurs. La production est ainsi faite pour que celui qui pose son oreille sombre dans l'univers mélancolique de Ryan Adams, qu'il partage avec lui ses doutes et ses peines, sa vision désabusée et un poil pessimiste de la vie. Les paroles, très portées sur l'apitoiement lucide, sont évocatrices : "To be young is to be sad", "I've never been to Vegas, but I've gambled all my life" ... Adams n'est pas un gai luron à l'époque et cela se sent. Les cordes viennent à de nombreuses reprises accompagner une guitare en accords mineurs souvent délicats, ainsi qu'un harmonica viscéral.
Adams livre ainsi diverses petites pépites qui viennent former un bel ensemble homogène et délivrant une ambiance particulièrement sombre. Sans sombrer dans l'obscurité totale. C'est là tout le talent d'Adams, il nous fait vivre un moment étonnement brillant sous l'éclat noir de ses voix. "Shakedown On 9th Street" est ainsi un morceau blues particulièrement dansant qui met de très bonne humeur. Ce morceau côtoie le somptueux "Oh My Sweet Carolina", haut en cordes, accompagné d'Emylou Harris qui adoube notre jeune chanteur. Quant à "In My Time Of Need", il conclut cet album de la plus belle des manières, dans une ambiance intimiste propice aux adieux, alors que nous venons à peine de commencer à déchiffrer l'oeuvre.
La voix d'Adams est en place sur l'ensemble de l'album. Somptueuse, grave et sur le fil du rasoir. Il est probablement la voix de cette Amérique des Heartland qui lutte contre la dureté de la vie et trimballe son blues sur les routes de son pays. Une voix qui possède un registre assez limité mais néanmoins écrasante et raffinée à la fois. Il faut une voix comme cela pour porter un blues aussi profond et presque national.
Adams, adoubé par ses pairs, livre un premier album qui frise le sans faute. Nombreux sont les artistes qui auraient sombré dans la facilité à la suite d'un tel numéro. Mais Adams est prolifique et Heartbreaker n'est que le premier chapitre d'un ensemble parfois inégal, mais toujours digne d'intérêt.
Parfait 17/20 | par Bona |
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