Nirvana
In Utero |
Label :
Geffen |
||||
Qu'on le veuille ou non, Nirvana est LE groupe des années 90, celui qui a su redonner au rock son coté sale, voire malsain, et direct. In Utero ou comment retrouver le coté viscéral de la chose rock, perdu dans les égouts progressifs et synthétiques bas de gamme des années 70 et 80. Au moment ou cet album sort, Nirvana est devenu quelque chose d'énorme, le groupe déjà culte d'une génération entiere, celle des 12-25 ans mals dans leur peau. C'est un peu caricatural et pourtant... quel événement et quel drame a été l'annonce de la mort de Cobain ! Mais revenons à la musique. In Utero est le successeur de Nevermind, plus ou moins renié par Cobain, celui-ci le trouvant trop lisse, voire trop pop. La faute à Butch Vig, producteur de l'époque ? Ou au succès inattendu qui traumatise le leader du groupe de Seattle ? Peu importe, c'est en tout cas sur Steve Albini que se porte le choix du combo grunge pour donner naissance à In Utero, qui réussit à sortir sur disque le son rageur et violent caractérisant Nirvana en live. Le résultat est particulièrement rentre dedans, rappelant le fameux Bleach des débuts, la maturité en plus. Cobain déverse ses paroles torturées et glauques ('My shit is her milk, her milk is my shit') sur des mélodies tranchantes et sales, admirablement soutenues par les deux faire valoir Novoselic et Grohl, au sommet de leur forme. Les seules plages de douceur sont passées au vitriol ("All Apologies" et "Dumb", superbes) et équilibrent l'ensemble, sacrément hargneux. Kurt Cobain était certainement plus un junkie dépressif qu'un songwriter génial (ce qu'on a souvent prétendu pour entretenir son culte) mais il savait mieux que personne déballer ses tripes au grand jour pour mieux remuer les notres, et c'est là la marque des plus grands. A (re)découvrir.
Parfait 17/20 | par Jekyll |
Posté le 16 septembre 2003 à 03 h 48 |
In Utero, le meilleur disque des années 90 ?Probablement. Le son d'In Utero est un son cru, sale, puissant. Les compositions sont merveilleuses. "Serve The Servants". Les coups de bagettes au début. Wow. Kurt Cobain était certainement le meilleur songwriter de cette génération. Il n'y a pas beaucoup de gens qui sont capable de des disques avec seulement 3 accords et de gueuler avec la gorge pendant 1 heures. La voix de Kurt Cobain est extraordinaire. On ne retrouve que cette sorte de voix très rarement. John Lennon, David Bowie, Renaud S.M. Neil Young et Kurt Cobain l'ont.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 16 septembre 2003 à 09 h 26 |
In Utero, c'est un peu comme le House Of The Holy de Led Zep : comment réagir après un chef-d'oeuvre ? Led Zep avait réussi là où on ne les attendait pas en sortant des chansons reggae, funky et de grandes ballades pour succéder à Led zep 4. Nirvana eux ont réagi autrement : au lieu de changer de style (comme Load de Metallica), ils ont décidé d'enfoncer le clou avec un album plus noir, plus bruyant, plus suicidaire que le précédent... et parie réussit. Même si cet album à beaucoup moins marché que Nevermind, on a rarement vu une telle intensité... une telle énergie electrique. De la macabre "Heart Shaped Box" à l'inoubliable riff de "All Apologies", tout ici est superbe. Rien à redire. Le son est aussi brut que les premiers Nirvana (Bleach, Insecticide), mais les chansons sont beaucoup plus réussies... superbe album qui concluera la fin de l'un des plus grands groupes des années 90...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 18 avril 2004 à 21 h 17 |
Il y a des jours où les forces se déchaînent, où tout vous tombe sur la gueule. Le jour de la première écoute d'In Utero en fait partie. Il faut vraiment arreter de lécher les converses usées de ces grungeurs involontaires pour tout ce qu'ils font, mais là il est difficile de ne pas etre élogieux face a la noirceur, au nihilisme de cet album rêche à la puissance corrosive.
Plus que le disque d'une génération, le disque d'une vie.
Plus que le disque d'une génération, le disque d'une vie.
Excellent ! 18/20
Posté le 26 avril 2004 à 15 h 15 |
In Utero ou l'album de ce qu'est (fut ?) le grunge. Fini la production léchée et grand public de Nevermind avec Butch Vig : Steve Albini aux manettes, redonne le son de Nirvana, le vrai, celui que Cobain désirait et qui s'était perdu depuis Bleach. Résultat, un album sombre ("Heart-Shaped Box", "Rape me"), violent ("Tourette's", "Milk It"), crade ("Scentless Apprentice", "Very Ape") et surtout désespéré ("Pennyroyal Tea", "Dumb, "All Apologies"). Dix ans après, In Utero garde toujours cette puissance, cette force et cette émotion qui distingue les grands albums des classiques du rock.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 02 mai 2004 à 22 h 57 |
Cet album, qui est pour moi le meilleur de Nirvana, reflète totalement ce qu'est le grunge, et ce que Cobain et ses 2 potes ont voulu nous transmettre réellement. Loin de Nevermind, qui voulait toucher un large public, ce qui fut le cas par l'engouement que l'on connaît et qu'il a sucité (12 millions vendus, si je ne me trompe pas). Ici, avec In Utero, Nirvana nous a fait un rock bien crade comme on les aime, même s'il y a des chansons plus douces, qui sont néanmoins géniales ("Dumb", "All Apologies"). Rien que de voir l'arrière de la pochette, on comprend comment Kurt était torturé, ce qui ce réflète dans ses chansons, comme "Scentless Apprentice" ou "Radio Friendly Unit Shifter". Et on a affaire à des chansons d'une intensité rare, malgré la simplicité mais conservant une mélodie, par exemple, "Tourette's" (ma préférée).
Mais Nirvana n'était pas que Kurt, et on retrouve un Dave Grohl aussi puissant que génial, que dans Nevermind. Et que dire de Krist Novoselic, toujours impréssionnant.
Voilà, cet album est certes moins facile d'accès que Nevermind, mais nous montre un Nirvana, qui veut revenir au source, et voulant, peut-être oublier le 'succès' de Nevermind, album que Cobain regretta par la suite.
Mais Nirvana n'était pas que Kurt, et on retrouve un Dave Grohl aussi puissant que génial, que dans Nevermind. Et que dire de Krist Novoselic, toujours impréssionnant.
Voilà, cet album est certes moins facile d'accès que Nevermind, mais nous montre un Nirvana, qui veut revenir au source, et voulant, peut-être oublier le 'succès' de Nevermind, album que Cobain regretta par la suite.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 11 août 2005 à 18 h 29 |
Cet album a tout simplement permis à Nirvana d'acquérir son titre de légende du rock.
Après Nevermind et son succès commercial interplanétaire, Kurt Cobain regrette que la majorité des fans (adolescents surtout) aient mal compris le message. Après ce succès, les détracteurs de Nirvana leur avaient reproché d'avoir profiter de ce qu'ils critiquaient, et d'avoir empoché des millions de dollars.
Avec In Utero, Nirvana qui aurait bien pu choisir la voie de la facilité et sortir un 'Nevermind 2', décide de couper court avec ces fans d'un jour, et d'enfin d'écrire la musique qui lui plait vraiment.
In Utero possède un côté plus lourd et sale que Nevermind, voire malsain, qui paradoxalement rend la musique de Cobain plus pure et moins ambigue.
La voix de Cobain y est d'avantage écorchée vive que sur Nevermind. On retrouve le Bleach des débuts avec la maturité en plus.
Cet album qui aurait dû s'appeler 'I hate myself and I want to die' (une prophétie ??), est l'album testament de Nirvana. On retrouve des titres comme " Serve The Servant", un miracle de simplicité et d'honnêteté ; "Scentless Aprentice", toute droit sortie des angoisses héroïniques de Kurt Cobain, ou encore "Heart Shaped Box" un hymne post mortem.
"Francis Farmer Will Have Her Revenge On Seattle" et "Radio Friendly Unit Shifter" donnent à In Utero son côté expérimental. "Rape Me" et "Pennyroyal Tea" sont 2 morceaux remplis de rage, de désespoir et de lyrisme. "Tourette's" : de la rage absolue. Sans oublier les balades extraordinaires qui caractérisent une particularité du groupe : "Dumb" et "All Apologies" .
Après la parution de In Utero, Nirvana reconquiert ses lettres de noblesse et récupère son côté indépendant.
C'est là l'album suprême de Nirvana qui n'a certes pas brillé commercialement comme Nevermind, mais surpasse largement ce dernier artistiquement.
Le dernier vrai album de grunge, celui que Cobain n'a jamais renié.
Après Nevermind et son succès commercial interplanétaire, Kurt Cobain regrette que la majorité des fans (adolescents surtout) aient mal compris le message. Après ce succès, les détracteurs de Nirvana leur avaient reproché d'avoir profiter de ce qu'ils critiquaient, et d'avoir empoché des millions de dollars.
Avec In Utero, Nirvana qui aurait bien pu choisir la voie de la facilité et sortir un 'Nevermind 2', décide de couper court avec ces fans d'un jour, et d'enfin d'écrire la musique qui lui plait vraiment.
In Utero possède un côté plus lourd et sale que Nevermind, voire malsain, qui paradoxalement rend la musique de Cobain plus pure et moins ambigue.
La voix de Cobain y est d'avantage écorchée vive que sur Nevermind. On retrouve le Bleach des débuts avec la maturité en plus.
Cet album qui aurait dû s'appeler 'I hate myself and I want to die' (une prophétie ??), est l'album testament de Nirvana. On retrouve des titres comme " Serve The Servant", un miracle de simplicité et d'honnêteté ; "Scentless Aprentice", toute droit sortie des angoisses héroïniques de Kurt Cobain, ou encore "Heart Shaped Box" un hymne post mortem.
"Francis Farmer Will Have Her Revenge On Seattle" et "Radio Friendly Unit Shifter" donnent à In Utero son côté expérimental. "Rape Me" et "Pennyroyal Tea" sont 2 morceaux remplis de rage, de désespoir et de lyrisme. "Tourette's" : de la rage absolue. Sans oublier les balades extraordinaires qui caractérisent une particularité du groupe : "Dumb" et "All Apologies" .
Après la parution de In Utero, Nirvana reconquiert ses lettres de noblesse et récupère son côté indépendant.
C'est là l'album suprême de Nirvana qui n'a certes pas brillé commercialement comme Nevermind, mais surpasse largement ce dernier artistiquement.
Le dernier vrai album de grunge, celui que Cobain n'a jamais renié.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 09 octobre 2006 à 16 h 50 |
Ce fut une très merdique journée de mois d'avril quand la nouvelle tomba brutalement. 'I Hate Myself And I Want To Die' : vous parlez d'une sale blague ! La chute, depuis, ne prêta plus à rire. Le suicide, acte terminal, fatal, injuste, stupide, d'une détresse d'un type trop sensible, devint le geste sauveur malsain de l'oeuvre la plus aboutie de Nirvana, restée dressée dans le rectum étroit de censeurs de l'apparemment correct qui voulaient en apporter leurs modifications : changer le titre "Rape Me" et enlever la photo de la pochette arrière. Bien sûr, c'était l'une des gouttes d'eau qui finissait de remplir le vase déjà à ras bord. Du gâchis! Un beau gâchis! Cependant, parlons du disque. Parce que Nirvana l'a réalisé, SON PUTAIN DE DISQUE ! Du gros son ulcéreux qui décape jusqu'à l'os, pesant et agressif. Dave Grohl rythme le tout à en faire par moment crever ses peaux ("Scentless Apprentice", "Tourette's"...). Nevermind ne faisait que reluire l'émail des chiottes, In Utero les (dé)bouche carrément. Pardon, je voulais dire les oreilles. Cette puissance morbide de "Milk It". La bienséance stomacale de "Pennyroyal Tea"... Pas de "Waif Me" à la con et les foetus 'dorment' tranquillement dans leur nid de viscères et d'orchidées.
Bénis soient ceux qui ont aimé Kurt Cobain. Maudits soient ceux qui l'ont idolâtré.
Bénis soient ceux qui ont aimé Kurt Cobain. Maudits soient ceux qui l'ont idolâtré.
Parfait 17/20
Posté le 05 décembre 2006 à 18 h 08 |
Si quelqu'un qui croit connaître le rock ne connaît pas In Utero, c'est qu'il ment ! En effet, comment passer à côté de ses titres exceptionnels tels que "Frances Farmer Will Have Her Revenge on Seattle" ou bien même "Heart Shapped Box" qui est reconnu comme LA meilleure chanson du groupe donc, par la même occasion, la meilleure de tous les temps. Bien que beaucoup de gens ingrats pensent que Nirvana n'est qu'un groupe bourin qui ne sait rien faire d'autre que défoncer ses guitares lors de ses concerts, "Dumb" pourra leur prouver le contraire. Je pense donc que In Utero est un album exceptionnel mais qu'il n'atteint quand même pas la hauteur de Nevermind.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 21 février 2007 à 21 h 26 |
Le troisième album de Nirvana était attendu par tous ceux qui les avaient découvert avec Nevermind... Mais Cobain avait prévenu, 'nous allons perdre pas mal d'auditeurs avec In Utero'. Du reste, cet album a bien failli s'appeler 'I Hate Myself And I Want To Die' (histoire de donné un avant goût), ce qu'avait refusée la maison de disque (elle avait d'ailleurs refusée la première version du mixage de l'album, voulue brutale et organique par Cobain).
Bref, In Utero n'est pas une suite, plutôt un retour aux origines et une envie farouche pour le groupe de recentrer son auditoire. Et s'affranchir des préjugés de groupe commercial et stérile.
In Utero marque la fin du grunge avant l'heure... au sens marketing du terme.
C'est une succession de titres bouillants et amers, tant dans les textes que dans la musique ("Serve The Servant" et "Radio Friendly..." en tête). On y trouve aussi les hymnes représentatifs du vrai visage de Nirvana ("Heart Shaped Box", "Scentless Apprentice", "Dumb", "Pennyroyal Tea"), à savoir la liberté de ton et de créativité non calibrée, face à la machine commerciale que le groupe était devenu (merci GEFFEN). Quelque part aussi, on y pressent le destin du groupe et leur dépit face à ce qu'ils sont devenus malgré eux ("All Apologize").
Même si il a un peu vieilli lorsqu'on l'écoute aujourd'hui, on ne se lasse pas de l'ambiance que dégagent les prises de son et les compos. On est replongés dans le milieu rock de Seattle (souvent copié) dont bien peu survivent aujourd'hui. A ce titre, "In Utero" obtient déjà la statut d'album intemporel, comme l'album éponyme d'Alice In Chains en 1995.
Pour les fans il est incontournable et ouvre à d'autre influence musicale (AIC, Pearl Jam,...).
C'est l'album dont le groupe était le plus fier.
Bref, In Utero n'est pas une suite, plutôt un retour aux origines et une envie farouche pour le groupe de recentrer son auditoire. Et s'affranchir des préjugés de groupe commercial et stérile.
In Utero marque la fin du grunge avant l'heure... au sens marketing du terme.
C'est une succession de titres bouillants et amers, tant dans les textes que dans la musique ("Serve The Servant" et "Radio Friendly..." en tête). On y trouve aussi les hymnes représentatifs du vrai visage de Nirvana ("Heart Shaped Box", "Scentless Apprentice", "Dumb", "Pennyroyal Tea"), à savoir la liberté de ton et de créativité non calibrée, face à la machine commerciale que le groupe était devenu (merci GEFFEN). Quelque part aussi, on y pressent le destin du groupe et leur dépit face à ce qu'ils sont devenus malgré eux ("All Apologize").
Même si il a un peu vieilli lorsqu'on l'écoute aujourd'hui, on ne se lasse pas de l'ambiance que dégagent les prises de son et les compos. On est replongés dans le milieu rock de Seattle (souvent copié) dont bien peu survivent aujourd'hui. A ce titre, "In Utero" obtient déjà la statut d'album intemporel, comme l'album éponyme d'Alice In Chains en 1995.
Pour les fans il est incontournable et ouvre à d'autre influence musicale (AIC, Pearl Jam,...).
C'est l'album dont le groupe était le plus fier.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 07 mars 2007 à 16 h 49 |
Nirvana, l'époque des cheveux longs et sales, des chemises à carreaux crasseuses et des jeans déchirés. Ah merveilleuse jeunesse ... renaissance punk. Pendant ces courtes années, un drame a réussi à se nouer.
Acte 1 : Présentation
Nirvana surfe encore sur la vague du succès de Nevermind. Surfe est un bien grand mot: on aurait pu dire par opposition 'jubile' ou 'subit', tellement la volonté était grande de rencontrer le succès (comme REM) et de rester indépendant (comme les grands frères Melvins). Ce tiraillement entre le commercial et l'indé est au coeur même du complexe Nirvana. Paradoxal. D'ailleurs on ne leur laisse pas le choix. En 1993, ils veulent se racheter de cet écart effectué vers un plus grand succès. Retrouver leur esprit d'origine. Cet album sera produit par Steve Albini (du groupe Rapeman, producteur de Surfer Rosa des Pixies, vénérés par Cobain), qui avait la réputation de tirer le meilleur des groupes qu'il supervisait, sans influencer le contenu des albums, et surtout sans se soucier de l'aspect commercial des choses. Nirvana lui a demandé un album brut. Il sera brut.
Acte 2 : L'album
L'enregistrement n'aura duré qu'une semaine. C'est très peu pour un groupe de cette renomée. Et le résultat est là. Dès que commencent les premières notes de "Serve The Servants", on est pris aux tripes. Magnifique chanson, très personnelle, de Cobain. Ce qui choque au premier abord sur l'album c'est la noirceur de l'ensemble. Terminé la crise adolescente de Nevermind. Ici les textes et la musique sont plus matures et plus violents ("Milk It" notamment, ou "Scentless Apprentice"), histoire de renouer avec l'ambiance underground, tout en conservant une face pop, hommage à REM et aux Pixies ("All Apologies", "Heart-Shaped Box"). Evidemment le titre initial de l'album (I Hate Myself And I Want To Die) et une chanson comme "Rape Me" n'étaient pas du goût de leur maison de disque Geffen. Cette dernière a même demandé le remix des chansons les plus pop ("Heart-Shaped Box" et "All Apologies").
Malgré cela comment ne pas succomber au charme d'un "Dumb" ou d'un "Heart-Shaped Box" (une des plus belles chansons du groupe) ? Comment ne pas céder sous la violence d'un "Scentless Apprentice" ou d'un "Tourette's"? Comment résister à l'appel de "Rape Me" ou à l'invitation de "Pennyroyal Tea". Tout est bon dans l'album: les guitares cradingues à souhait, la rythmique très lourde et brute de Dave Grohl, le tout lié par la mélodique basse de Chris Novoselic. Bref cet album est, à mon sens, un bon compromis du son de Nirvana. Moins pourri que celui de Bleach, moins lisse que celui de Nevermind. Bref à l'intersection des 2. Sans doute proche de la volonté du groupe.
Acte 3 : Succès forcément
... mais beaucoup plus mitigé que celui de Nevermind, normal. Déception pour Geffen et tournée pathétique, ou le groupe s'ennuie. La magie est perdue, l'entente du groupe dissolue, et la fin proche.
Epilogue
La tournée s'arrête. Kurt Cobain est placé en cure de désintoxication. Il s'évade quelques jours plus tard et se suicide, seul, dans sa maison. Par la force des choses le groupe est mort. Il nous reste des disques, trop peu de disques, mais ils sont tellement bons.
Acte 1 : Présentation
Nirvana surfe encore sur la vague du succès de Nevermind. Surfe est un bien grand mot: on aurait pu dire par opposition 'jubile' ou 'subit', tellement la volonté était grande de rencontrer le succès (comme REM) et de rester indépendant (comme les grands frères Melvins). Ce tiraillement entre le commercial et l'indé est au coeur même du complexe Nirvana. Paradoxal. D'ailleurs on ne leur laisse pas le choix. En 1993, ils veulent se racheter de cet écart effectué vers un plus grand succès. Retrouver leur esprit d'origine. Cet album sera produit par Steve Albini (du groupe Rapeman, producteur de Surfer Rosa des Pixies, vénérés par Cobain), qui avait la réputation de tirer le meilleur des groupes qu'il supervisait, sans influencer le contenu des albums, et surtout sans se soucier de l'aspect commercial des choses. Nirvana lui a demandé un album brut. Il sera brut.
Acte 2 : L'album
L'enregistrement n'aura duré qu'une semaine. C'est très peu pour un groupe de cette renomée. Et le résultat est là. Dès que commencent les premières notes de "Serve The Servants", on est pris aux tripes. Magnifique chanson, très personnelle, de Cobain. Ce qui choque au premier abord sur l'album c'est la noirceur de l'ensemble. Terminé la crise adolescente de Nevermind. Ici les textes et la musique sont plus matures et plus violents ("Milk It" notamment, ou "Scentless Apprentice"), histoire de renouer avec l'ambiance underground, tout en conservant une face pop, hommage à REM et aux Pixies ("All Apologies", "Heart-Shaped Box"). Evidemment le titre initial de l'album (I Hate Myself And I Want To Die) et une chanson comme "Rape Me" n'étaient pas du goût de leur maison de disque Geffen. Cette dernière a même demandé le remix des chansons les plus pop ("Heart-Shaped Box" et "All Apologies").
Malgré cela comment ne pas succomber au charme d'un "Dumb" ou d'un "Heart-Shaped Box" (une des plus belles chansons du groupe) ? Comment ne pas céder sous la violence d'un "Scentless Apprentice" ou d'un "Tourette's"? Comment résister à l'appel de "Rape Me" ou à l'invitation de "Pennyroyal Tea". Tout est bon dans l'album: les guitares cradingues à souhait, la rythmique très lourde et brute de Dave Grohl, le tout lié par la mélodique basse de Chris Novoselic. Bref cet album est, à mon sens, un bon compromis du son de Nirvana. Moins pourri que celui de Bleach, moins lisse que celui de Nevermind. Bref à l'intersection des 2. Sans doute proche de la volonté du groupe.
Acte 3 : Succès forcément
... mais beaucoup plus mitigé que celui de Nevermind, normal. Déception pour Geffen et tournée pathétique, ou le groupe s'ennuie. La magie est perdue, l'entente du groupe dissolue, et la fin proche.
Epilogue
La tournée s'arrête. Kurt Cobain est placé en cure de désintoxication. Il s'évade quelques jours plus tard et se suicide, seul, dans sa maison. Par la force des choses le groupe est mort. Il nous reste des disques, trop peu de disques, mais ils sont tellement bons.
Excellent ! 18/20
Posté le 04 novembre 2008 à 10 h 04 |
Après un premier album, Bleach, sorti chez Sub Pop en juin 89, largement ancré dans les racines punks, et un second nettement plus accessible et ayant révélé le groupe auprès d'un large public, Nirvana se sentait presque coupable d'avoir laissé ses anciens compagnons de route et d'endosser l'étiquette du porte parole martyre et adulé de tous les adolescents désabusés du monde.
Il leur fallait donc renouer avec un son brut et sombre, afin de refaire de leur musique quelque chose de moins populaire. Cela ne devait pas seulement passer par des titres moins tubuesques, moins 'rock'n Roll', vivaces, dynamiques, il leur fallait également retourner à un son puissant, sans artifices et autre synchronisations de multiples guitares.
Bien décidé à tout faire pour retrouver leurs principes, Nirvana choisit Steve Albini, musicien mais surtout producteur connu et reconnu autant pour sa haine envers les majors que pour son génie à produire un son brut et primitif.
Intitulé à l'origine 'I Hate Myself And I Want To Die', jugé trop provoquant et de mauvais goût par la suite, l'album sera renommé 'In Utero'. On peut y trouver là une vague interprétation d'un Nirvana souhaitant revenir à l'état embryonnaire. La pochette illustre un ange organique ailé et souligne d'autant plus le côté 'non accessible' de l'album.
La rupture est flagrante depuis 'Nevermind' pourtant sorti deux ans auparavant, et le groupe nous montre une maturité qui semble lui avoir fait prendre 10 ans. Terminé les refrains chanté en chœurs, les riffs faciles, le dynamisme de "Breed", la gaieté de "Lithium" ou encore la douceur d'un "Polly". In Utero brise littéralement ce côté 'post-ado' que Nirvana a donné. L'album se veut inévitablement plus proche de 'Bleach' ou encore de la compilation 'Incesticide' que de celui qui a fait découvrir Nirvana à la jeune génération. Plus cru, plus brutal.
Parfaite en ouverture, "Serve The Servants" donne le ton et pose les bases d'un album qui éloignera sans difficulté cette catégorie de groupie qui pensait que Nirvana été né avec "Smells Like Teen Spirit". Le groupe retrouve ce côté 'posé' avec des mélodies qui se veulent plus calmes et surtout moins nerveuses, du moins pour la plupart des titres.
Et pour souligner cette brutalité totalement à l'opposée de Nevermind, on retiendra surtout des morceaux dont l'atmosphère sombre nous rappel les titres les plus noirs de 'Bleach'. Ainsi, "Scentless Apprentice", "Very Ape", "Milk It" ou encore "Radio Friendly" nous fascinent tant le groupe réussi à capter par des airs frénétiques mais ô combien mélodiques une ambiance pesante lourdée par une haine profonde que Cobain ne se retient pas de lancer à travers des riffs assassins ("Milk It") et des hurlements stupéfiants ("Tourrette's"). Dave nous lance des frappes d'une monstruosité étonnante qui donne à 'In Utero' cette puissance si brute et écorchée qui le caractérise.
Au delà des titres qui nous montre un Nirvana entre le rock et le metal sous certaines facettes, quelques chansons libèrent une sensibilité qui pose à plat des mélodies toutes plus belles les unes que les autres. Entre "Dumb" totalement envoûtante et "Pennyroyal Tea" mélangeant à merveille un riff de guitare sèche aux distorsions des guitares électriques, l'album conclu sur une "All Apologies" proche du testament. Tout simplement émouvant.
Les éternels grand tubes du groupe frappent également fort avec un "Heart-Shaped Box" aux paroles belles et touchantes, des titres aux mélodies terriblement accrocheuses, et en faisant ainsi de "Rape Me" le tube le plus malsain de Nirvana.
Avec In Utero, Nirvana avait réussi à retrouver ses origines, plus proche de Bleach et repoussant encore un peu plus Nevermind dans l'estime du groupe, dont la surproduction était loin de correspondre à l'état d'esprit que Nirvana recherchait. Infiniment plus sincère et plus sensible que ce dernier, 'In Utero' est la quintessence d'un Nirvana au sommet de son art, et fait définitivement de Cobain ce génie capable de nous prouver une fois encore que la musique n'est pas simplement faite pour les oreilles.
Il leur fallait donc renouer avec un son brut et sombre, afin de refaire de leur musique quelque chose de moins populaire. Cela ne devait pas seulement passer par des titres moins tubuesques, moins 'rock'n Roll', vivaces, dynamiques, il leur fallait également retourner à un son puissant, sans artifices et autre synchronisations de multiples guitares.
Bien décidé à tout faire pour retrouver leurs principes, Nirvana choisit Steve Albini, musicien mais surtout producteur connu et reconnu autant pour sa haine envers les majors que pour son génie à produire un son brut et primitif.
Intitulé à l'origine 'I Hate Myself And I Want To Die', jugé trop provoquant et de mauvais goût par la suite, l'album sera renommé 'In Utero'. On peut y trouver là une vague interprétation d'un Nirvana souhaitant revenir à l'état embryonnaire. La pochette illustre un ange organique ailé et souligne d'autant plus le côté 'non accessible' de l'album.
La rupture est flagrante depuis 'Nevermind' pourtant sorti deux ans auparavant, et le groupe nous montre une maturité qui semble lui avoir fait prendre 10 ans. Terminé les refrains chanté en chœurs, les riffs faciles, le dynamisme de "Breed", la gaieté de "Lithium" ou encore la douceur d'un "Polly". In Utero brise littéralement ce côté 'post-ado' que Nirvana a donné. L'album se veut inévitablement plus proche de 'Bleach' ou encore de la compilation 'Incesticide' que de celui qui a fait découvrir Nirvana à la jeune génération. Plus cru, plus brutal.
Parfaite en ouverture, "Serve The Servants" donne le ton et pose les bases d'un album qui éloignera sans difficulté cette catégorie de groupie qui pensait que Nirvana été né avec "Smells Like Teen Spirit". Le groupe retrouve ce côté 'posé' avec des mélodies qui se veulent plus calmes et surtout moins nerveuses, du moins pour la plupart des titres.
Et pour souligner cette brutalité totalement à l'opposée de Nevermind, on retiendra surtout des morceaux dont l'atmosphère sombre nous rappel les titres les plus noirs de 'Bleach'. Ainsi, "Scentless Apprentice", "Very Ape", "Milk It" ou encore "Radio Friendly" nous fascinent tant le groupe réussi à capter par des airs frénétiques mais ô combien mélodiques une ambiance pesante lourdée par une haine profonde que Cobain ne se retient pas de lancer à travers des riffs assassins ("Milk It") et des hurlements stupéfiants ("Tourrette's"). Dave nous lance des frappes d'une monstruosité étonnante qui donne à 'In Utero' cette puissance si brute et écorchée qui le caractérise.
Au delà des titres qui nous montre un Nirvana entre le rock et le metal sous certaines facettes, quelques chansons libèrent une sensibilité qui pose à plat des mélodies toutes plus belles les unes que les autres. Entre "Dumb" totalement envoûtante et "Pennyroyal Tea" mélangeant à merveille un riff de guitare sèche aux distorsions des guitares électriques, l'album conclu sur une "All Apologies" proche du testament. Tout simplement émouvant.
Les éternels grand tubes du groupe frappent également fort avec un "Heart-Shaped Box" aux paroles belles et touchantes, des titres aux mélodies terriblement accrocheuses, et en faisant ainsi de "Rape Me" le tube le plus malsain de Nirvana.
Avec In Utero, Nirvana avait réussi à retrouver ses origines, plus proche de Bleach et repoussant encore un peu plus Nevermind dans l'estime du groupe, dont la surproduction était loin de correspondre à l'état d'esprit que Nirvana recherchait. Infiniment plus sincère et plus sensible que ce dernier, 'In Utero' est la quintessence d'un Nirvana au sommet de son art, et fait définitivement de Cobain ce génie capable de nous prouver une fois encore que la musique n'est pas simplement faite pour les oreilles.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 21 juillet 2010 à 19 h 46 |
Pour beaucoup, LE disque de Nirvana, c'est Nevermind. Je ne suis pas de cet avis, et il me semble que ce n'était pas non plus l'avis de Kurt Cobain lui même. Nevermind est un disque composé entièrement d'excellentes chansons, mais trop lisse dans le son, pas assez sale, bref, pas assez "grunge". Alors qu'avec In Utero, on peut vraiment parler de chef-d'oeuvre, sale et habité, pop mais crade, rock mais punk. Avec In Utero, on peut vraiment parler du "son de Seattle". Ca commence avec "Serve The Servants", ça sonne Pixies dans l'âme, et même si ça ne vaut pas l'entrée en matière de Nevermind, à savoir l'hymne rock qu'est "Smells Like Teen Spirit", c'est du très bon. Le trio enchaîne brûlots grunge ("Scentless Apprentice", "Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle, "Radio Friendly Unit Shifter"), ballades acides ("Heart Shaped Box", "Dumb", All Applogies") et quelques coups de folie ("Tourette's", "Milk It"), le tout servi de manière efficace et cohérente, dans un incroyable déluge sonore aussi nocif que touchant, aussi mélodique qu'assourdissant. Un des derniers grands disques de l'histoire de Rock, et, d'après moi, le meilleur de ce groupe fantastique que fut Nirvana.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 02 avril 2012 à 15 h 54 |
In Utero... A l'intérieur...
Les 3 protagonistes sortent leurs tripes, emmenés par un compositeur génial au sommet de son "art". La rencontre avec Steve Albini n'y est pas pour rien non plus. Nirvana a trouvé son son (si si !). Une pure merveille auditive... Une envolée jouissive et incontrôlable dans les méandres d'un cerveau à la créativité incroyable. Là où Nevermind nous scotchait par son efficacité, In Utero impressionne par la puissance qu'il dégage. Comment y rester insensible ?
Non, vraiment, Nirvana n'était pas qu'un groupe pour lycéens boutonneux qui exprimaient leur mal-être en buvant des canettes de bière tout en entonnant moultes onomatopées aussi simplistes que "y-eah yeah y-eah" (que de souvenirs !). Non, Nirvana était et restera un GRAND groupe. Un de ces groupes qu'il fallait absolument voir sur scène (encore fallait-il tomber sur le bon soir !). Un groupe dont In Utero en sera la dernière signature, mais quelle fin ! Le genre de fin qui vous fait flirter avec l'immortalité.
Les 3 protagonistes sortent leurs tripes, emmenés par un compositeur génial au sommet de son "art". La rencontre avec Steve Albini n'y est pas pour rien non plus. Nirvana a trouvé son son (si si !). Une pure merveille auditive... Une envolée jouissive et incontrôlable dans les méandres d'un cerveau à la créativité incroyable. Là où Nevermind nous scotchait par son efficacité, In Utero impressionne par la puissance qu'il dégage. Comment y rester insensible ?
Non, vraiment, Nirvana n'était pas qu'un groupe pour lycéens boutonneux qui exprimaient leur mal-être en buvant des canettes de bière tout en entonnant moultes onomatopées aussi simplistes que "y-eah yeah y-eah" (que de souvenirs !). Non, Nirvana était et restera un GRAND groupe. Un de ces groupes qu'il fallait absolument voir sur scène (encore fallait-il tomber sur le bon soir !). Un groupe dont In Utero en sera la dernière signature, mais quelle fin ! Le genre de fin qui vous fait flirter avec l'immortalité.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 19 janvier 2018 à 16 h 39 |
Avec In Utero, Nirvana souhaitait renouer avec la veine électrique si chère à Claude François (ou qui lui a coûté si cher, tout est question de point de vue). Afin de se mettre dans le bain et que ça les branchait bien de travailler avec Steve Albini (ayant, à sa décharge, produit des groupes tels que les Pixies ou The Jesus Lizard dont Cobain était admirateur) , ils se sont isolés quelques semaines dans le Minnesota, histoire de voir si le courant pourrait bien passer et s'ils pouvaient définitivement volter pour lui. Par Sainte Evelyne Thomas, pourquoi ce choix ?
Parce que Steve Albini n' a pas de pitié pour les faux sons et est un adepte de la technique dite de " Jacques Martin " qui consiste à faire parler plus près des micros, surtout en ce qui concerne les caisses, les cymbales, et les toms, ce qui explique par exemple que Dave Grohl se retrouve littéralement avec ce son de batterie de cuisine si percutant. En prenant ce parti de l'efficace et du pas cher, le trio nous met la baffe qu'on préfère.
Nirvana ne veut plus être vu comme ce bébé nageant dans les eaux claires et chlorées du succès à la poursuite de quelques dollars de plus : le succès c'est bien, mais en abuser ça craint. Nos trois gus ont vécu pour ainsi dire les mêmes problématiques qu'Isabelle Adjani dans sa piscine, descendant à reculons sans trop savoir ce qu'il se passait dans le fond. Après avoir mordu à l'hameçon des Majors et joué de la guitare sur MTV, ils veulent retrouver leur pureté, revenir à la figure originelle de ce qu'ils sont vraiment et assécher leur son.
Allumons maintenant une pipe et la cheminée, prenons un air sérieux, installons nous dans un rocking chair, et posons nous la question suivante :C'est quoi In Utero ?
Tout simplement le bruit de la fureur de la rage et du désespoir contre l'enfer et la damnation intérieure... (fin du moment intello touche pipipe de cette chronique).
Mais au delà de ça, il y a cette évidence mélodique unique. In Utero prouve que la Pop peut exploser et nous enseigne que la mort n'est rien car c'est le remords qui tue.
Et cette évidence Pop ,dynamitant elle-même le chaos, est justifiée par le fait que, contrairement à Nicoletta, Kurt Cobain a quelque chose que cette dernière n' a pas lorsque le soleil est mort ou a disparu : une lumière (" Dumb "). Et elle brille de partout, dans chaque morceau.
On serait tenté de dire que cette lumière est due à un feu intérieur, consumant tout sur son passage (" Scentless Apprentice "" Rape Me ", " Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle ", " Radio friendly Unit Shifter ") ; N'ayant pu bénéficier des enseignements de Charly et Lulu (" Le Feu, ça Brûle ") à temps, Cobain, Novoselic et Grohl y laisseront leurs ailes de l'enfer (" Milk It "), ne pouvant résister à ce soleil trop puissant (" All Apologies ") que ne craint pas Jenifer.
Ayant besoin d'eau, non pas parce que son corps est en pleine croissance (c'est plutôt l'inverse, son estomac vivant un Tchernobyl constant), mais pour éteindre ce feu qui brûle en lui, l'incontrôlable Cobain cherche alors comme il peut divers moyens de se désaltérer de son égo : que ce soit avec du thé (" Pennyroyal Tea) ou avec du lait (" Milk It "). Mais il est bien difficile de déjeuner en paix dans cette chasse aux saucières et autres récipients aux liquides salvateurs.
Mais laissons tomber l'analyse des paroles si chères à Dalida, pour laisser leur chance aux chansons elles-mêmes, au-delà des mots fragiles : en quoi In Utero est-il si fort musicalement ?
Outre l'incroyable talent de Cobain de composer des morceaux qui font mouche sans qu'on les entende voler, le groupe a été sur la route toute la sainte journée pendant deux ans, a pu apprendre à mieux se connaître (Grohl était encore fraichement débarqué sur Nevermind), l'écriture des morceaux s'est perfectionnée et malgré les galères et les doutes en eux qui se sont immiscés, les trois ont réussi à créer un équilibre parfait de leurs forces. Il y a donc avec cette " Triforce " une grande unité dans In Utero, à la fois musicale et humaine. Chacun a oeuvré pour être le plus cohérent possible avec les désirs du groupe.
Qu'In Utero soit pris dans son entièreté ou individuellement, tout est là. Simple. Basique. En prise directe avec l'auditeur. De l'antithèse de Génial, Mes Parents Divorcent que constitue " Serve The Servants " au petit dernier pour la route qu'est" Gallons Of Rubbing Alcohol Flow Through The Strip ", on ne saurait que trop recommander ce disque à celui qui ne l'aurait pas écouté :c'est comme un tremblement de terre de magnitude incalculable sur l'échelle de Dorothée, quelque chose qui marque à jamais, telle la partie de batterie de " Scentless Apprentice ", et son bruit de machine dans la tête, accompagnée de sa basse sourde et de sa guitare tempête qui tatoue son âme à son dégoût.
" Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle " possède le refrain le plus cool du monde, " Rape Me " était déjà malheureusement visionnaire sur la société (# " I'm Not The Only One ", #MeToo) en balançant à la fois des porcs et des accords imparables. Pas étonnant alors que Nirvana ait influencé les plus petits comme les plus grands, de Steeve Estatof à Weezer.
Alors qu'on a pu opposer In Utero à Nevermind quant à son absence de Pop pure et noble, il suffit d'écouter les structures et refrains de chansons telles que " Pennyroyal Tea " , " All Apologies " ou même " Heart Shaped Box " pour se convaincre que Kurt Cobain a réussi dans le métier qu'il avait choisi, celui de John Lennon...
On se souviendra longtemps de la rage comme de la douceur, des proscrits cris d'amour et ceux prescrits de haine envers soi-même, du Punk au service de la destruction curative (" Tourette's "), de la folie éclatante ("Very Ape "), du déni qui larsen un peu partout dans le disque, de la culpabilité au point même de s 'excuser de demander pardon...
Indispensable, peut-être indépassable, voilà un album qu'il est bien pour l'écouter. Oublions les légendes, les différents de mixage, les collages façon fascicules d'Il Etait Une Fois La Vie version glauque qui parcourent la pochette, l'inclusion de Cobain dans la crème des artistes qui ont voulu retarder définitivement les effets du vieilissement, et ne retenons que ces très bonnes chansons qui nous éclatent la tête et le coeur façon "puzzle".
Parce que Steve Albini n' a pas de pitié pour les faux sons et est un adepte de la technique dite de " Jacques Martin " qui consiste à faire parler plus près des micros, surtout en ce qui concerne les caisses, les cymbales, et les toms, ce qui explique par exemple que Dave Grohl se retrouve littéralement avec ce son de batterie de cuisine si percutant. En prenant ce parti de l'efficace et du pas cher, le trio nous met la baffe qu'on préfère.
Nirvana ne veut plus être vu comme ce bébé nageant dans les eaux claires et chlorées du succès à la poursuite de quelques dollars de plus : le succès c'est bien, mais en abuser ça craint. Nos trois gus ont vécu pour ainsi dire les mêmes problématiques qu'Isabelle Adjani dans sa piscine, descendant à reculons sans trop savoir ce qu'il se passait dans le fond. Après avoir mordu à l'hameçon des Majors et joué de la guitare sur MTV, ils veulent retrouver leur pureté, revenir à la figure originelle de ce qu'ils sont vraiment et assécher leur son.
Allumons maintenant une pipe et la cheminée, prenons un air sérieux, installons nous dans un rocking chair, et posons nous la question suivante :C'est quoi In Utero ?
Tout simplement le bruit de la fureur de la rage et du désespoir contre l'enfer et la damnation intérieure... (fin du moment intello touche pipipe de cette chronique).
Mais au delà de ça, il y a cette évidence mélodique unique. In Utero prouve que la Pop peut exploser et nous enseigne que la mort n'est rien car c'est le remords qui tue.
Et cette évidence Pop ,dynamitant elle-même le chaos, est justifiée par le fait que, contrairement à Nicoletta, Kurt Cobain a quelque chose que cette dernière n' a pas lorsque le soleil est mort ou a disparu : une lumière (" Dumb "). Et elle brille de partout, dans chaque morceau.
On serait tenté de dire que cette lumière est due à un feu intérieur, consumant tout sur son passage (" Scentless Apprentice "" Rape Me ", " Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle ", " Radio friendly Unit Shifter ") ; N'ayant pu bénéficier des enseignements de Charly et Lulu (" Le Feu, ça Brûle ") à temps, Cobain, Novoselic et Grohl y laisseront leurs ailes de l'enfer (" Milk It "), ne pouvant résister à ce soleil trop puissant (" All Apologies ") que ne craint pas Jenifer.
Ayant besoin d'eau, non pas parce que son corps est en pleine croissance (c'est plutôt l'inverse, son estomac vivant un Tchernobyl constant), mais pour éteindre ce feu qui brûle en lui, l'incontrôlable Cobain cherche alors comme il peut divers moyens de se désaltérer de son égo : que ce soit avec du thé (" Pennyroyal Tea) ou avec du lait (" Milk It "). Mais il est bien difficile de déjeuner en paix dans cette chasse aux saucières et autres récipients aux liquides salvateurs.
Mais laissons tomber l'analyse des paroles si chères à Dalida, pour laisser leur chance aux chansons elles-mêmes, au-delà des mots fragiles : en quoi In Utero est-il si fort musicalement ?
Outre l'incroyable talent de Cobain de composer des morceaux qui font mouche sans qu'on les entende voler, le groupe a été sur la route toute la sainte journée pendant deux ans, a pu apprendre à mieux se connaître (Grohl était encore fraichement débarqué sur Nevermind), l'écriture des morceaux s'est perfectionnée et malgré les galères et les doutes en eux qui se sont immiscés, les trois ont réussi à créer un équilibre parfait de leurs forces. Il y a donc avec cette " Triforce " une grande unité dans In Utero, à la fois musicale et humaine. Chacun a oeuvré pour être le plus cohérent possible avec les désirs du groupe.
Qu'In Utero soit pris dans son entièreté ou individuellement, tout est là. Simple. Basique. En prise directe avec l'auditeur. De l'antithèse de Génial, Mes Parents Divorcent que constitue " Serve The Servants " au petit dernier pour la route qu'est" Gallons Of Rubbing Alcohol Flow Through The Strip ", on ne saurait que trop recommander ce disque à celui qui ne l'aurait pas écouté :c'est comme un tremblement de terre de magnitude incalculable sur l'échelle de Dorothée, quelque chose qui marque à jamais, telle la partie de batterie de " Scentless Apprentice ", et son bruit de machine dans la tête, accompagnée de sa basse sourde et de sa guitare tempête qui tatoue son âme à son dégoût.
" Frances Farmer Will Have Her Revenge On Seattle " possède le refrain le plus cool du monde, " Rape Me " était déjà malheureusement visionnaire sur la société (# " I'm Not The Only One ", #MeToo) en balançant à la fois des porcs et des accords imparables. Pas étonnant alors que Nirvana ait influencé les plus petits comme les plus grands, de Steeve Estatof à Weezer.
Alors qu'on a pu opposer In Utero à Nevermind quant à son absence de Pop pure et noble, il suffit d'écouter les structures et refrains de chansons telles que " Pennyroyal Tea " , " All Apologies " ou même " Heart Shaped Box " pour se convaincre que Kurt Cobain a réussi dans le métier qu'il avait choisi, celui de John Lennon...
On se souviendra longtemps de la rage comme de la douceur, des proscrits cris d'amour et ceux prescrits de haine envers soi-même, du Punk au service de la destruction curative (" Tourette's "), de la folie éclatante ("Very Ape "), du déni qui larsen un peu partout dans le disque, de la culpabilité au point même de s 'excuser de demander pardon...
Indispensable, peut-être indépassable, voilà un album qu'il est bien pour l'écouter. Oublions les légendes, les différents de mixage, les collages façon fascicules d'Il Etait Une Fois La Vie version glauque qui parcourent la pochette, l'inclusion de Cobain dans la crème des artistes qui ont voulu retarder définitivement les effets du vieilissement, et ne retenons que ces très bonnes chansons qui nous éclatent la tête et le coeur façon "puzzle".
Intemporel ! ! ! 20/20
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