Nirvana
Bleach |
Label :
Sub Pop |
||||
Bleach est sans doute le moins connu et le plus sous-estimé des albums de Nirvana. Sorti en 1989 sur le label Sub Pop, on y retrouve aucun hymne qui fera le succès de Nirvana quelques années plus tard. Composé de Kurt Cobain, Chris Novoselic, Chad Channing et Jason Everman, le groupe balbutie encore une musique grunge voire punk ou garage, qui allait devenir sa marque de fabrique.
On peut pourtant dire que c'est avec Bleach que tout a commencé. Des morceaux tels "School" ou "About A Girl" seront joués quasiment à chaque concerts. Bleach est un album simple, efficace, plus punk que grunge, mais finalement indispensable et qui fera encore bouger des chevelures un peu partout.
Seul bémol peut-être, l'absence sur ce disque de Dave Grohl, l'homme qui devrait ouvrir des écoles de batterie à droite à gauche. Les chemises de bûcherons et les converses ont encore de belles années devant elles.
On peut pourtant dire que c'est avec Bleach que tout a commencé. Des morceaux tels "School" ou "About A Girl" seront joués quasiment à chaque concerts. Bleach est un album simple, efficace, plus punk que grunge, mais finalement indispensable et qui fera encore bouger des chevelures un peu partout.
Seul bémol peut-être, l'absence sur ce disque de Dave Grohl, l'homme qui devrait ouvrir des écoles de batterie à droite à gauche. Les chemises de bûcherons et les converses ont encore de belles années devant elles.
Excellent ! 18/20 | par Mr.bandini |
Posté le 13 septembre 2005 à 22 h 43 |
La chronique de Bleach est un exercice assez périlleux : ce disque cristallise tant de passion. C'est LE premier album mythique de Nirvana ! Le problème se pose quand on essaie d'en parler objectivement juste après l'avoir écouté : ce disque a tout simplement l'air de n'être pas achevé. Je ne parle pas d'une réalisation volontairement brute, ce qui peut avoir son charme, mais plutôt d'un album raté (ça arrive). On ne ressent rien (ni même de la haine, de la tristesse ou de la colère), il n'y a pas de fil conducteur, c'est très mal produit et assez mal joué.
Comme quoi, il faut souvent faire deux albums avant de faire un chef-d'œuvre (In Utero en l'occurrence).
Ne vous laissez pas embobiner par ceux qui vous disent que Nirvana c'est super bien au début et qu'après ça devient nul (trop commercial) ; en fait, c'est exactement le contraire. Je considère donc Bleach comme un échauffement !
Comme quoi, il faut souvent faire deux albums avant de faire un chef-d'œuvre (In Utero en l'occurrence).
Ne vous laissez pas embobiner par ceux qui vous disent que Nirvana c'est super bien au début et qu'après ça devient nul (trop commercial) ; en fait, c'est exactement le contraire. Je considère donc Bleach comme un échauffement !
Mauvais 5/20
Posté le 22 septembre 2005 à 17 h 31 |
Toute chronique se doit d'être objective dit-on dans les milieux autorisés ; il me semble que du milieu autorisé on a facilement tendance à joindre les bords glissants de la mauvaise foi en ce qui concerne cette galette irrésistiblement mauvaise du point de vue strictement musical. La bonne question est, que vaudrait cet album si Nirvana n'avait pas créé Nevermind ? La réponse est : pas un kopek.
Ne soyons pas aveuglés par l'image laissée par Nirvana, entremélée d'admiration pour le talent de Dave Grohl et surtout la vie de 'Rémy' Cobain, car voilà le problème, quand cet album est sorti beaucoup on a constaté les lacunes de ce groupe avant de se raviser face au succès commercial de Nevermind, un succès accentué par des 'jeunz' qui découvrent tout juste le son d'une guitare et qui détruisent en cachette leurs vieilles compiles de Dance Machine parce qu'aujourd'hui même dans Ok Podium, on leur montre que pour être dans le coup il faut se dépouiller les fringues et chausser des Doc Marteens.
Cet album laisse entrevoir que le seul vrai musicien du groupe à l'époque c'est le batteur (décidément !) et on n'en voudra pas à Cobain de s'étonner de l'engouement de la presse et des kids vis à vis de Nirvana !
Nirvana n'est pas une imposture musicale car sa musique sonne vraie, mais on a fait de ce groupe une imposture, de son succès une victoire sur l'empire du rock et de son leader un martyre... mais il en fallait un !
Voilà, les choses telles qu'elles sont, il faut rendre à César ce qui lui appartient mais il est nécéssaire de rétablir les choses et de les remettre dans l'ordre car ici on parle de musique s'il vous plait... en somme Bleach n'est pas un grand album et il est honnête de le clamer haut et fort !
Ne soyons pas aveuglés par l'image laissée par Nirvana, entremélée d'admiration pour le talent de Dave Grohl et surtout la vie de 'Rémy' Cobain, car voilà le problème, quand cet album est sorti beaucoup on a constaté les lacunes de ce groupe avant de se raviser face au succès commercial de Nevermind, un succès accentué par des 'jeunz' qui découvrent tout juste le son d'une guitare et qui détruisent en cachette leurs vieilles compiles de Dance Machine parce qu'aujourd'hui même dans Ok Podium, on leur montre que pour être dans le coup il faut se dépouiller les fringues et chausser des Doc Marteens.
Cet album laisse entrevoir que le seul vrai musicien du groupe à l'époque c'est le batteur (décidément !) et on n'en voudra pas à Cobain de s'étonner de l'engouement de la presse et des kids vis à vis de Nirvana !
Nirvana n'est pas une imposture musicale car sa musique sonne vraie, mais on a fait de ce groupe une imposture, de son succès une victoire sur l'empire du rock et de son leader un martyre... mais il en fallait un !
Voilà, les choses telles qu'elles sont, il faut rendre à César ce qui lui appartient mais il est nécéssaire de rétablir les choses et de les remettre dans l'ordre car ici on parle de musique s'il vous plait... en somme Bleach n'est pas un grand album et il est honnête de le clamer haut et fort !
Pas terrible 9/20
Posté le 04 novembre 2005 à 22 h 55 |
Cet album est pour moi un chef-d'oeuvre (comme Nirvana dans son integralité), les mauvaises langues qui accusent Bleach d'être inachevé ou baclé, ou encore bien inférieur a Nevermind, se trompent lourdement.
Cet album n'est pas raté ni inachevé, le son Bleach est celui de Nirvana en live, sale, voire crade, avec des grandes variations lent-rapide et des solos de guitare qui traînent dans le n'importe quoi, ce qui les rend énormes, et tout à fait dans l'optique du reste.
Nevermind au contraire, est beaucoup plus clean et pop, malgré le fait qu'il contienne des titres énormissimes comme "Drain You" (pour moi la meilleure de Nirvana, écoutez-la en live et vous en resterez définitivement accro), "Polly", "Smells Like Teen Spirit" ... et toutes les autres, toutes aussi énormes, elles ont une bien autre tournure en live, beaucoup plus sales, beaucoup plus Nirvana.
Bleach est resté dans l'ombre de Nevermind, car ce dernier, plus pop, plus accessible, plus médiatique à fait un tabac, et est complètement différent.
Comment ne pas tomber définitivement amoureux du mélodieux "About A Girl", du très rythmé "School", ou de la chanson peut-être la moins connue de cet album, mais pour moi la meilleure : "Mr. Moustache".
Bleach est pour moi In Utero avec l'expérience en moins, tout aussi passionnant, tout aussi énorme.
Cet album n'est pas raté ni inachevé, le son Bleach est celui de Nirvana en live, sale, voire crade, avec des grandes variations lent-rapide et des solos de guitare qui traînent dans le n'importe quoi, ce qui les rend énormes, et tout à fait dans l'optique du reste.
Nevermind au contraire, est beaucoup plus clean et pop, malgré le fait qu'il contienne des titres énormissimes comme "Drain You" (pour moi la meilleure de Nirvana, écoutez-la en live et vous en resterez définitivement accro), "Polly", "Smells Like Teen Spirit" ... et toutes les autres, toutes aussi énormes, elles ont une bien autre tournure en live, beaucoup plus sales, beaucoup plus Nirvana.
Bleach est resté dans l'ombre de Nevermind, car ce dernier, plus pop, plus accessible, plus médiatique à fait un tabac, et est complètement différent.
Comment ne pas tomber définitivement amoureux du mélodieux "About A Girl", du très rythmé "School", ou de la chanson peut-être la moins connue de cet album, mais pour moi la meilleure : "Mr. Moustache".
Bleach est pour moi In Utero avec l'expérience en moins, tout aussi passionnant, tout aussi énorme.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 19 janvier 2006 à 15 h 58 |
Fin 80, la jeunesse américaine s'ennuie ferme... L'histoire on la connaît, tout le monde a son encyclopédie Nirvana à la maison.
L'album n'est pas bien produit car peu de moyen, Cobain est ballotté entre son désir de faire de la pop et celui de produire une musique brutale et sans concessions, digne de ses chers Melvins. Le compromis s'avère difficile à réaliser. Il n'y est d'ailleurs pas réellement parvenu, il explorera touts les terrains qui lui sont chers dans la suite de sa carrière.
Reste quand même que le disque possède une qualité, une toute petite ébauche d'élément de la fameuse recette a succès: La rage, palpable, sincère, véhiculée par la voix de Cobain toujours à la limite du râle. Il éructe sur "School", ainsi que sur le fantastique "Negative Creep", "Paper Cuts" nous montre un Nirvana au bord du gouffre, malsain et perdu, "Mr Moustache" se rapproche du hardcore pur avec un riff joué à toute vitesse. Dale Crover des Melvins les rejoint sur un titre fabuleux de drôlerie et de folie "Floyd The Barber".
Le disque se veut brut, punk, heavy. Ironiquement, les radios retiendront surtout les mélodies et les chansons au potentiel commercial (mais la carrière de Nirvana n'est elle pas basée sur cette simple question d'ironie de bout en bout ?) "About A Girl", et "Love Buzz", reprise entraînante. Sans doute la faute à une production mollassone, sans reliefs. A l'époque seul Mudhoney compte dans le petit monde indé.
Nirvana se cherche encore... et finira heureusement par se trouver.
L'album n'est pas bien produit car peu de moyen, Cobain est ballotté entre son désir de faire de la pop et celui de produire une musique brutale et sans concessions, digne de ses chers Melvins. Le compromis s'avère difficile à réaliser. Il n'y est d'ailleurs pas réellement parvenu, il explorera touts les terrains qui lui sont chers dans la suite de sa carrière.
Reste quand même que le disque possède une qualité, une toute petite ébauche d'élément de la fameuse recette a succès: La rage, palpable, sincère, véhiculée par la voix de Cobain toujours à la limite du râle. Il éructe sur "School", ainsi que sur le fantastique "Negative Creep", "Paper Cuts" nous montre un Nirvana au bord du gouffre, malsain et perdu, "Mr Moustache" se rapproche du hardcore pur avec un riff joué à toute vitesse. Dale Crover des Melvins les rejoint sur un titre fabuleux de drôlerie et de folie "Floyd The Barber".
Le disque se veut brut, punk, heavy. Ironiquement, les radios retiendront surtout les mélodies et les chansons au potentiel commercial (mais la carrière de Nirvana n'est elle pas basée sur cette simple question d'ironie de bout en bout ?) "About A Girl", et "Love Buzz", reprise entraînante. Sans doute la faute à une production mollassone, sans reliefs. A l'époque seul Mudhoney compte dans le petit monde indé.
Nirvana se cherche encore... et finira heureusement par se trouver.
Passable 11/20
Posté le 03 juillet 2007 à 18 h 09 |
Bleach est sans aucun doute le meilleur album de Nirvana. Si Nevermind est un excellentissime album, le brûlot y a mûri et a trouvé une forme plus à même d'être écoutée. Et c'est là tout l'intérêt de Bleach. La rage du groupe n'y a subi aucun lissage aucun ciselage. Les riffs et la voix sont cassés, râpeux, purs et bruts. Un brut de décoffrage. Tout droit sortis de leurs tripes.
A l'écoute de cet album, souvent j'imagine des crochets de boucherie accrochés et pendouillant dans les parois de l'estomac de Kurt Cobain, à même la chair. Oh que ça fait mal, un putain de mal. Il faut que ça sorte, et peu importe comment, là maintenant impérativement. Que ça sorte, peu importe la forme.
Bleach c'est ça. Ce sont ces douleurs et ces hurlements directement sur le manche de guitare et sur les fûts, qui sortent dans l'urgence et dans la furie.
A l'écoute de cet album, souvent j'imagine des crochets de boucherie accrochés et pendouillant dans les parois de l'estomac de Kurt Cobain, à même la chair. Oh que ça fait mal, un putain de mal. Il faut que ça sorte, et peu importe comment, là maintenant impérativement. Que ça sorte, peu importe la forme.
Bleach c'est ça. Ce sont ces douleurs et ces hurlements directement sur le manche de guitare et sur les fûts, qui sortent dans l'urgence et dans la furie.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 28 juillet 2008 à 01 h 26 |
Bleach est le premier album de Nirvana. C'est dans l'ensemble une belle réussite quand on sait à quel point il est dur de sortir un premier album accepté du public underground dans les 90's. Surtout quand il s'agit d'un album comme Bleach où Cobain degeule ses tripes et son mal-être.
Malgrè ça, Il reste un album assez inégal : des chansons comme "Sifting" ou "Paper Cuts" n'ont pas de réel interêt artistique mais nous prouvent la facilité qu'avait Cobain à pondre des riffs saturés à souhait avec ses guitares rageuses. Malheureusement, ça ne suffit pas à rendre une chanson écoutable.
Le reste de l'album oscille entre bien et excellent. Par excellent je pense aux magnifiques "Blew", "About A Girl" (que je prefere en version Bleach qu'Unplugged), "School", "Negative Creep" et ma préférée de l'album "Big Cheese".
Le reste aurait pu être aussi bien, mais on ne sent pas de réel message ou pas aussi nettement que dans les chansons que je viens de citer.
Si on ne notait l'album que sur ses chansons, il n'aurait pas de franc succès. Mais c'est un album de Nirvana, et derrière tous les albums nirvanesques il y a un mythe, c'est pour ça que je me dois de lui attribuer un 14/20.
(Après réfléxion, je remonte la note d'un point pour la qualité de certaines chansons.)
Malgrè ça, Il reste un album assez inégal : des chansons comme "Sifting" ou "Paper Cuts" n'ont pas de réel interêt artistique mais nous prouvent la facilité qu'avait Cobain à pondre des riffs saturés à souhait avec ses guitares rageuses. Malheureusement, ça ne suffit pas à rendre une chanson écoutable.
Le reste de l'album oscille entre bien et excellent. Par excellent je pense aux magnifiques "Blew", "About A Girl" (que je prefere en version Bleach qu'Unplugged), "School", "Negative Creep" et ma préférée de l'album "Big Cheese".
Le reste aurait pu être aussi bien, mais on ne sent pas de réel message ou pas aussi nettement que dans les chansons que je viens de citer.
Si on ne notait l'album que sur ses chansons, il n'aurait pas de franc succès. Mais c'est un album de Nirvana, et derrière tous les albums nirvanesques il y a un mythe, c'est pour ça que je me dois de lui attribuer un 14/20.
(Après réfléxion, je remonte la note d'un point pour la qualité de certaines chansons.)
Bon 15/20
Posté le 02 janvier 2009 à 15 h 52 |
Que tous ceux qui pensaient encore que Nirvana était arrivé avec Nevermind peuvent pleurer, le groupe avait par le passé sorti un premier album. Deux ans auparavant pour être précis, car c'est en juin 89 que Bleach est distribué à quelques milliers d'exemplaires au Etat-Unis tout d'abord, puis dans le reste du monde par la suite.
On se souvient qu'avant ça, 'Love Buzz', le premier single du groupe extrait du LP, était lui sorti à seulement 1000 copies, toutes signées à la main, et véritable pépite d'or aujourd'hui s'arrachant à plusieurs milliers de dollars sur les sites d'enchères par les collectionneurs.
Mais pour l'heure, Bleach est l'aboutissement de plusieurs démos et chansons mises en boîte plusieurs fois en studio durant l'année 88 au Reciprocal Studio sous la tutelle du producteur de l'époque Jack Endino.
D'ailleurs, Bleach se veut être un composé de plusieurs enregistrements effectués au court de cette année, et non une session à part entière, tel est le cas pour Nevermind ou In Utero. Ainsi, 'Floyd The Barber', 'Paper Cuts' et 'Downer' furent mises sur bande en janvier, 'Love Buzz', 'Big Cheese' en Septembre, et le reste fin Decembre 88, mi-Janvier 89. Ces sessions par intermittence ont pu permettre au groupe de composer la set de l'album avec recul. Car en effet, Nirvana possèdait déjà un large pannel de chansons à cette époque, et beaucoup de celles-ci se retrouveront par la suite sur Incesticide. On peut notamment penser à des titres aussi géniaux qu'inédits, comme 'Blandest', 'Beeswax', 'Big Long Now', 'If You Must', 'Hairspray Queen' ou 'Spank Thru', une des premières véritables chansons de Nirvana.
L'album fût produit pour 600$, financement gentiment avancé par Jason Everman (crédité comme second guitariste mais ne jouant pourtant pas une seule note dessus, puis jamais remboursé par la suite). Quant à la photo illustrant la pochette, elle fut prise par la petite amie de Cobain à l'époque, Tracy Marander, lors du concert du 1er Avril 89 à Olympia.
Une ligne de basse lourde composée de quelques notes en guise d'intro, et Bleach démarre sur 'Blew'. Chanson fantastique et qui pose d'entrée les bases de l'album: sombre et lourd, doté de distortion crade, une batterie timide venue soutenir des riffs accrocheurs. Voilà de quoi est composé Bleach, qui comme son nom l'indique, décrasse les oreilles comme le fait de l'eau de javel. 'Blew' frappe fort, avec un solo étonnant, qui, techniquement, donne une claque à n'importe quel solo du groupe par la suite. Ce morceau est dans l'accordage le plus grave que le groupe ait jamais eu.
Plus pesante encore, 'Floyd The Baber', avec son riff 'coup de marteau', nous montre un groupe synchronisé et capable de trouver de la mélodie même dans ses titres les plus noirs. Dale Crover des Melvins est à la batterie sur ce morceau.
Aussi pop dans sa mélodie que dans sa structure ou son son chant, 'About A Girl', dévoile les prémices d'un Cobain plus raffiné. Une chanson absolument irrésistible, qui fera les beaux jours du groupe, et certainement sujette à fantasme de nombreuses filles.
'School', l'archétype de la simplicité, nous prouve que celle-ci ne réside pas uniquement à travers le nombre d'accords, mais également sur celui des vers. 4 phrases sinon rien. Le morceau n'en reste pas moins l'un des meilleurs de l'album, avec un Cobain royal au chant, notamment sur le dernier refrain, atteignant des sommets dans les aïgues.
Sans grande surprise, 'Love Buzz' nous semble familière, et pour cause, ce fut en effet le premier single du groupe. Rappelons qu'il s'agit d'une reprise des Shocking Blue réadaptée, façon moins orientale, et que sortir en premier single une reprise était plutôt fort osé. Mais le trio réussi avec brio la reconversion et nous livre ce qui pourrait être un des titres majeurs de l'album. Une mélodie lancée à la basse aussitôt rejointe par la guitare et la batterie. Des couplets calmes entre des refrains sans paroles. Une structure très étrange, avec un solo sans réelle mélodie définie. Accrocheur d'un bout à l'autre.
Plus lente, moins rythmée, et surtout plus sombre (ce texte!) 'Paper Cuts', parsemé de stridences, nous dévoile le Nirvana de ses débuts, se cherchant ça et là. Un titre sans pour autant être désagréable, mais sans doute le moins accessible de tous. A nouveau, Dale Crover est derrière les fûts.
Proclamée véritable star par le public des premieres tournées du groupe, 'Negative Creep' est un gros morceau. Une voix lourde et grave de Cobain, qui décidément semble pouvoir la régler comme une distortion. Un riff ravageur glissé, une batterie frénétique couvrant le tout, et par dessus tout, des cris perçants et percutants de l'outsider Cobain, venu bousculer les grosses pointures de chez Sub Pop que sont Mudhoney et Soundgarden.
'Scoff' et 'Swap Meet' semblent être indissociables. Reposant sur un rythme très semblable, et surtout une atmosphère nettement plus joyeuse que le reste de l'album. Deux chansons très intéressantes à écouter, sans pour autant dévoiler pleinement tout le potentiel de compositeur de Cobain.
'Mr Moustache' est une véritable fusée aux paroles et à la mélodie rapide. La fin particulière freine de manière crescendo la mélodie. On regrette simplement que les performances lives de cette fantastique chanson soient très rares, et l'on en dénombre moins de 5 connues.
Arrive le plus long morceau de l'album, 'Sifting', dont la structure semble avoir été collée bout à bout, ce qui fait d'elle une chanson plutôt étrange. Là encore, son avenir sur scène fut brève avec quelques rares performances.
'Downer' conclut l'album (ou du moins, les rééditions, puisqu'il n'en faisait pas partie au départ) de manière vive puisqu'elle dure moins de 2 minutes. Une chanson plutôt lourde qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. On la retrouvera par la suite sur Incesticide, compilation de faces-B et raretés.
Kurt, Krist, et le batteur d'époque, Chad signent là un album au son aussi unique que celui d'In Utero. Lourd et sombre, sans pour autant en possèder cette atmosphère malsaine du dernier album de Nirvana. Un album où la mélodie n'est pas encore le maître mot du groupe,et qui n'est pas complètement ouvert au grand public. Fortement ancré dans les racines punk, et influencé par les groupes entourant Cobain à l'époque (ce son lourd empreinté aux Melvins), Bleach enfonce la porte d'un violent coup de pied, permettant au groupe d'entrer sans intimidation sur la scène Punk Rock de Seatlle. Unique, Bleach reste le meilleur album du groupe au côté d'In Utero, malgré qu'une fois encore, trop peu de gens connaissent, ces même gens qui ne se doute pas que leur manga du même nom qu'ils lisent avec engoument est un franc hommage de l'auteur envers ce chef d'oeuvre et grand classique du Rock indépendant.
Note: les premières éditions de Bleach variaient selon le pays (US ou UK) et comprenaient 11 titres : certaines avaient "Love Buzz" et pas "Big Cheese", et pour d'autres, c'était le contraire... Depuis 1992, soit 3/4 des versions que l'on peut trouver, la tracklist est stabilisée sur les mêmes 13 titres, avec donc "Love Buzz", "Big Cheese", et "Downer" quelque soit le pays.
On se souvient qu'avant ça, 'Love Buzz', le premier single du groupe extrait du LP, était lui sorti à seulement 1000 copies, toutes signées à la main, et véritable pépite d'or aujourd'hui s'arrachant à plusieurs milliers de dollars sur les sites d'enchères par les collectionneurs.
Mais pour l'heure, Bleach est l'aboutissement de plusieurs démos et chansons mises en boîte plusieurs fois en studio durant l'année 88 au Reciprocal Studio sous la tutelle du producteur de l'époque Jack Endino.
D'ailleurs, Bleach se veut être un composé de plusieurs enregistrements effectués au court de cette année, et non une session à part entière, tel est le cas pour Nevermind ou In Utero. Ainsi, 'Floyd The Barber', 'Paper Cuts' et 'Downer' furent mises sur bande en janvier, 'Love Buzz', 'Big Cheese' en Septembre, et le reste fin Decembre 88, mi-Janvier 89. Ces sessions par intermittence ont pu permettre au groupe de composer la set de l'album avec recul. Car en effet, Nirvana possèdait déjà un large pannel de chansons à cette époque, et beaucoup de celles-ci se retrouveront par la suite sur Incesticide. On peut notamment penser à des titres aussi géniaux qu'inédits, comme 'Blandest', 'Beeswax', 'Big Long Now', 'If You Must', 'Hairspray Queen' ou 'Spank Thru', une des premières véritables chansons de Nirvana.
L'album fût produit pour 600$, financement gentiment avancé par Jason Everman (crédité comme second guitariste mais ne jouant pourtant pas une seule note dessus, puis jamais remboursé par la suite). Quant à la photo illustrant la pochette, elle fut prise par la petite amie de Cobain à l'époque, Tracy Marander, lors du concert du 1er Avril 89 à Olympia.
Une ligne de basse lourde composée de quelques notes en guise d'intro, et Bleach démarre sur 'Blew'. Chanson fantastique et qui pose d'entrée les bases de l'album: sombre et lourd, doté de distortion crade, une batterie timide venue soutenir des riffs accrocheurs. Voilà de quoi est composé Bleach, qui comme son nom l'indique, décrasse les oreilles comme le fait de l'eau de javel. 'Blew' frappe fort, avec un solo étonnant, qui, techniquement, donne une claque à n'importe quel solo du groupe par la suite. Ce morceau est dans l'accordage le plus grave que le groupe ait jamais eu.
Plus pesante encore, 'Floyd The Baber', avec son riff 'coup de marteau', nous montre un groupe synchronisé et capable de trouver de la mélodie même dans ses titres les plus noirs. Dale Crover des Melvins est à la batterie sur ce morceau.
Aussi pop dans sa mélodie que dans sa structure ou son son chant, 'About A Girl', dévoile les prémices d'un Cobain plus raffiné. Une chanson absolument irrésistible, qui fera les beaux jours du groupe, et certainement sujette à fantasme de nombreuses filles.
'School', l'archétype de la simplicité, nous prouve que celle-ci ne réside pas uniquement à travers le nombre d'accords, mais également sur celui des vers. 4 phrases sinon rien. Le morceau n'en reste pas moins l'un des meilleurs de l'album, avec un Cobain royal au chant, notamment sur le dernier refrain, atteignant des sommets dans les aïgues.
Sans grande surprise, 'Love Buzz' nous semble familière, et pour cause, ce fut en effet le premier single du groupe. Rappelons qu'il s'agit d'une reprise des Shocking Blue réadaptée, façon moins orientale, et que sortir en premier single une reprise était plutôt fort osé. Mais le trio réussi avec brio la reconversion et nous livre ce qui pourrait être un des titres majeurs de l'album. Une mélodie lancée à la basse aussitôt rejointe par la guitare et la batterie. Des couplets calmes entre des refrains sans paroles. Une structure très étrange, avec un solo sans réelle mélodie définie. Accrocheur d'un bout à l'autre.
Plus lente, moins rythmée, et surtout plus sombre (ce texte!) 'Paper Cuts', parsemé de stridences, nous dévoile le Nirvana de ses débuts, se cherchant ça et là. Un titre sans pour autant être désagréable, mais sans doute le moins accessible de tous. A nouveau, Dale Crover est derrière les fûts.
Proclamée véritable star par le public des premieres tournées du groupe, 'Negative Creep' est un gros morceau. Une voix lourde et grave de Cobain, qui décidément semble pouvoir la régler comme une distortion. Un riff ravageur glissé, une batterie frénétique couvrant le tout, et par dessus tout, des cris perçants et percutants de l'outsider Cobain, venu bousculer les grosses pointures de chez Sub Pop que sont Mudhoney et Soundgarden.
'Scoff' et 'Swap Meet' semblent être indissociables. Reposant sur un rythme très semblable, et surtout une atmosphère nettement plus joyeuse que le reste de l'album. Deux chansons très intéressantes à écouter, sans pour autant dévoiler pleinement tout le potentiel de compositeur de Cobain.
'Mr Moustache' est une véritable fusée aux paroles et à la mélodie rapide. La fin particulière freine de manière crescendo la mélodie. On regrette simplement que les performances lives de cette fantastique chanson soient très rares, et l'on en dénombre moins de 5 connues.
Arrive le plus long morceau de l'album, 'Sifting', dont la structure semble avoir été collée bout à bout, ce qui fait d'elle une chanson plutôt étrange. Là encore, son avenir sur scène fut brève avec quelques rares performances.
'Downer' conclut l'album (ou du moins, les rééditions, puisqu'il n'en faisait pas partie au départ) de manière vive puisqu'elle dure moins de 2 minutes. Une chanson plutôt lourde qui ne plaira sans doute pas à tout le monde. On la retrouvera par la suite sur Incesticide, compilation de faces-B et raretés.
Kurt, Krist, et le batteur d'époque, Chad signent là un album au son aussi unique que celui d'In Utero. Lourd et sombre, sans pour autant en possèder cette atmosphère malsaine du dernier album de Nirvana. Un album où la mélodie n'est pas encore le maître mot du groupe,et qui n'est pas complètement ouvert au grand public. Fortement ancré dans les racines punk, et influencé par les groupes entourant Cobain à l'époque (ce son lourd empreinté aux Melvins), Bleach enfonce la porte d'un violent coup de pied, permettant au groupe d'entrer sans intimidation sur la scène Punk Rock de Seatlle. Unique, Bleach reste le meilleur album du groupe au côté d'In Utero, malgré qu'une fois encore, trop peu de gens connaissent, ces même gens qui ne se doute pas que leur manga du même nom qu'ils lisent avec engoument est un franc hommage de l'auteur envers ce chef d'oeuvre et grand classique du Rock indépendant.
Note: les premières éditions de Bleach variaient selon le pays (US ou UK) et comprenaient 11 titres : certaines avaient "Love Buzz" et pas "Big Cheese", et pour d'autres, c'était le contraire... Depuis 1992, soit 3/4 des versions que l'on peut trouver, la tracklist est stabilisée sur les mêmes 13 titres, avec donc "Love Buzz", "Big Cheese", et "Downer" quelque soit le pays.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 01 août 2010 à 14 h 11 |
Alala, je me revois déjà, il y a quelques années, lorsque j'avais entre 12 et 13 ans et que je découvris, avec enchantement et stupeur, Nirvana. Si Nevermind est le plus courant pour la découverte du groupe, pour ma part c'est, par pur hasard, avec In Utero et Bleach que je découvre le grand phénomène intemporel des 90's.
Bleach n'est pas un album comme les autres. Il ne sent pas la fraîcheur, il présente un son crade, une production moyenne, et il a, de plus, été enregistré en un temps record de trois jours, assez impressionnant, mais on ne s'étonne pas tant que ça, vu l'ambiance et la qualité des chansons de l'album.
Tout groove, le problème ne vient pas des compositions, mais bel et bien des moyens et du budget: le groupe n'a pas de quoi sortir un putain d'album, et du coup, on ressent le son un peu trop compressé sur la totalité de l'album. Les chansons sont rapides, efficaces, voilà en somme une bonne carte de visite. La qualité des compos en vaut la peine, les chansons sont lourdes, assez violentes et pas nécessairement très rapides. Les lignes de basses et les parties batterie présentent un côté punk nettement plus réel et on ne ressent ici le grunge que de plus loin: s'il est clair que ce genre est sur le point d'exploser, et ça se sent, Nirvana arbore encore beaucoup de clichés au niveau des influences que le jeune groupe présente.
Un album intéressant, malheureusement pas assez complet, il n'est pas ce que Nirvana fera de mieux, et ne surpasse certainement pas un bon In Utero ou encore Incesticide et ne dépasse certainement pas les ambitions musicales de l'époque. Un jeune groupe frais entre dans le business, et, deux ans plus tard, ils sortiront ce que certains s'accordent à appeler le commencement de la fin.
Bleach, un album intéressant, donc, qui ne regorge pas de surprises, mais qui a le mérite d'annoncer une suite très intéressante. Car ce qu'il représente est bien plus important que ce qu'il dégage. Le symbolisme musical commence à prendre la place du crépis.
Bleach n'est pas un album comme les autres. Il ne sent pas la fraîcheur, il présente un son crade, une production moyenne, et il a, de plus, été enregistré en un temps record de trois jours, assez impressionnant, mais on ne s'étonne pas tant que ça, vu l'ambiance et la qualité des chansons de l'album.
Tout groove, le problème ne vient pas des compositions, mais bel et bien des moyens et du budget: le groupe n'a pas de quoi sortir un putain d'album, et du coup, on ressent le son un peu trop compressé sur la totalité de l'album. Les chansons sont rapides, efficaces, voilà en somme une bonne carte de visite. La qualité des compos en vaut la peine, les chansons sont lourdes, assez violentes et pas nécessairement très rapides. Les lignes de basses et les parties batterie présentent un côté punk nettement plus réel et on ne ressent ici le grunge que de plus loin: s'il est clair que ce genre est sur le point d'exploser, et ça se sent, Nirvana arbore encore beaucoup de clichés au niveau des influences que le jeune groupe présente.
Un album intéressant, malheureusement pas assez complet, il n'est pas ce que Nirvana fera de mieux, et ne surpasse certainement pas un bon In Utero ou encore Incesticide et ne dépasse certainement pas les ambitions musicales de l'époque. Un jeune groupe frais entre dans le business, et, deux ans plus tard, ils sortiront ce que certains s'accordent à appeler le commencement de la fin.
Bleach, un album intéressant, donc, qui ne regorge pas de surprises, mais qui a le mérite d'annoncer une suite très intéressante. Car ce qu'il représente est bien plus important que ce qu'il dégage. Le symbolisme musical commence à prendre la place du crépis.
Bon 15/20
Posté le 06 juin 2014 à 22 h 35 |
Avant toutes choses j'aimerais souligner que Nirvana est tout simplement mon groupe préféré et ça depuis mes 14 ans. Plus de 10 ans après je reste toujours autant admiratif de ces trois dinosaures qui m'ont tant appris. Je n'écoute presque plus Nirvana aujourd'hui mais le groupe reste pour l'instant ma plus belle histoire d'amour. Nirvana reste les numéros un pour moi car ils m'ont ouvert à la musique. C'est grâce à Nirvana que j'écoute autant de choses différentes, que ça soit du ABBA, du Slayer ou encore Public Enemy. J'ai appris à être tolérant et à laisser parler ma curiosité, cette même curiosité qui m'a procuré autant de plaisirs.
Bleach est peut être mon album préféré du groupe, c'est en tout cas celui que j'ai le plus écouté. Il est difficile de le qualifier de "grunge", c'est un qualificatif assez vague pour moi tant les groupes alliés à ce mouvement sont variés. Des groupes comme Alice in Chains ou Soundgarden vont plutôt s'affirmer dans une branche Heavy Metal alors que des groupes comme Nirvana ou Mudhoney vont s'apparenter au Punk. C'est d'ailleurs ce qu'est Bleach : un album résolument Punk mais qui date de 1989, soit plus de 10 ans après les Sex Pistols, forcément la couleur n'est plus la même. La rage de Kurt Cobain se fait très bien ressentir mais contrairement à celle de Johnny Rotten, celle de Kurt Cobain n'est pas politisé. Ici on parle pas de Madame Thatcher, du chômage, du mur de Berlin, de l'avortement ou encore du caca que l'on peut avoir sur les dents. Non, Kurt Cobain lui, nous chante sur cet album des choses étranges et ténébreuses, ses angoisses envers ses années lycée ("School"), son scepticisme envers la religion ("Sifting"), de ses défonces ("Blew"). Parfois il nous fait découvrir un univers surréaliste comme dans "Paper Cut" (où le narrateur semble être un chat) et "Negative Creep" (je ne suis pas sûr que cette chanson veuille dire quoi que ce soit). Quoi qu'il en soit la musique de Nirvana est d'ores et déjà très Pop avec des mélodies presque "Beatlesiennes" comme dans la balade "About A Girl" dédié à sa petite amie de l'époque. La guitare est cela dit bien de la partie. Car oui, Kurt Cobain n'est pas seulement un bon chanteur mais aussi un guitariste très inventif et parfois technique (n'en déplaise à ses détracteurs les plus aigris). Les solos torturés et malades exécutés dans des morceaux comme "Blew", "School", "Love Buzz" (reprise d'un sombre groupe des années 60-70), ou encore "Sifting" (surtout "Sifting") témoignent d'une grande sensibilité musical, sorte d'Heavy Metal maladroit mélangé à un Blues goudronneux suffoquant de terreur et joués par un Kurt Cobain âgé seulement de 22 ans lors de ces enregistrements.
En définitive L'album Bleach est une pièce maîtresse qu'il faut selon moi écouter au moins une fois dans sa vie. Il n'est certes pas excellent, les compositions sont encore immatures (c'est ce qui donne une truculence charmante à Bleach) et la batterie de Chad dessert toutes les chansons, Iggy Pop lui même dira que cette album aurait put être génial sans cette batterie "trop jazzie", heureusement que le batteur des Melvins vient mettre son grain de sel sur 2-3 titres.
Bleach est peut être mon album préféré du groupe, c'est en tout cas celui que j'ai le plus écouté. Il est difficile de le qualifier de "grunge", c'est un qualificatif assez vague pour moi tant les groupes alliés à ce mouvement sont variés. Des groupes comme Alice in Chains ou Soundgarden vont plutôt s'affirmer dans une branche Heavy Metal alors que des groupes comme Nirvana ou Mudhoney vont s'apparenter au Punk. C'est d'ailleurs ce qu'est Bleach : un album résolument Punk mais qui date de 1989, soit plus de 10 ans après les Sex Pistols, forcément la couleur n'est plus la même. La rage de Kurt Cobain se fait très bien ressentir mais contrairement à celle de Johnny Rotten, celle de Kurt Cobain n'est pas politisé. Ici on parle pas de Madame Thatcher, du chômage, du mur de Berlin, de l'avortement ou encore du caca que l'on peut avoir sur les dents. Non, Kurt Cobain lui, nous chante sur cet album des choses étranges et ténébreuses, ses angoisses envers ses années lycée ("School"), son scepticisme envers la religion ("Sifting"), de ses défonces ("Blew"). Parfois il nous fait découvrir un univers surréaliste comme dans "Paper Cut" (où le narrateur semble être un chat) et "Negative Creep" (je ne suis pas sûr que cette chanson veuille dire quoi que ce soit). Quoi qu'il en soit la musique de Nirvana est d'ores et déjà très Pop avec des mélodies presque "Beatlesiennes" comme dans la balade "About A Girl" dédié à sa petite amie de l'époque. La guitare est cela dit bien de la partie. Car oui, Kurt Cobain n'est pas seulement un bon chanteur mais aussi un guitariste très inventif et parfois technique (n'en déplaise à ses détracteurs les plus aigris). Les solos torturés et malades exécutés dans des morceaux comme "Blew", "School", "Love Buzz" (reprise d'un sombre groupe des années 60-70), ou encore "Sifting" (surtout "Sifting") témoignent d'une grande sensibilité musical, sorte d'Heavy Metal maladroit mélangé à un Blues goudronneux suffoquant de terreur et joués par un Kurt Cobain âgé seulement de 22 ans lors de ces enregistrements.
En définitive L'album Bleach est une pièce maîtresse qu'il faut selon moi écouter au moins une fois dans sa vie. Il n'est certes pas excellent, les compositions sont encore immatures (c'est ce qui donne une truculence charmante à Bleach) et la batterie de Chad dessert toutes les chansons, Iggy Pop lui même dira que cette album aurait put être génial sans cette batterie "trop jazzie", heureusement que le batteur des Melvins vient mettre son grain de sel sur 2-3 titres.
Très bon 16/20
En ligne
320 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages