Vincent Gallo
When |
Label :
Warp |
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Vincent Gallo a beaucoup agacé avec son charisme, son inspiration débordante et son côté touche-à-tout solitaire et narcissique. On l'aura traité de playboy prétentieux, on aura regardé "Buffalo '66" à moitié, préférant voir le personnage comme on souhaite le voir : hautain, mauvais garçon et agaçant. Pourtant c'est à la fin –que l'on aura zappée- que Billy Brown (Vincent Gallo) offrira des petits gâteaux à Layla (Christina Ricci) et l'embrassera, après l'avoir traitée comme une moins que rien. Un instant de poésie rare.
When ressemble à ces petits gâteaux et à ce baiser. Pour son goût et pour son côté inattendu. Cette délicate pâtisserie a été composée avec amour, avec douceur, avec tout ce qu'on n'aurait jamais attribué à cet homme là ! L'étreinte est tout aussi pleine de beaux sentiments. Troublant d'imaginer un tel Gallo. Pourtant, c'est bien ce côté doux qu'il privilégie ici.
En ayant jamais vu sa barbe, son nom sur la pochette, (et son pénis depuis 2003), on aurait hésité quant au sexe de la voix de When : lui, androgyne ? ... Vocalement parlant, oui ! Il est tendre et délicat comme une femme. Lui qu'on aurait vu suintant et suant, gueulant et énervant, il offre à sa musique la plus belle des fragilités. C'est folk, jazzy,simple et fugace.
Et de quoi parle Gallo lorsqu'il compose ? D'amour. La brèche de notre coeur est ouverte dès les "doo da doo da" de "When" prononcés ; elle s'agrandit avec les "and darling I can see you when i close my eyes and in my dreams you're always there" d' "Honey Bunny"; elle prend toute son ampleur dans "Apple Girl" ("good night baby sleep tight here with me") : voilà, Vincent nous a conquis. Adieu les préjugés.
Pourtant, cette composition ne refoule en rien le côté provocant de M. Gallo : dans la poésie se cache un pamphlet. Une satire ridiculisant l'amour justement et son expression. Ecrire un nom partout partout, entourer avec un cœur la photo du couple (cf. l' image à l'intérieur de l'album), croire que cet être aimé présentement sera là "pour toujours", alors qu'il n'est souvent qu'une 'passade' ( Vincent répète "Laura" indéfiniment dans la chanson du même nom ).C'est tout cela qu'il critique. When est un album qui exprime avec beaucoup de tact, d'adresse, d'intelligence, ce qu'est devenu l'amour : juste des promesses, juste du physique, de l'éphémère et de l'apparence ("I won't go away or leave you alone", "Apple Girl" ; la référence à Paris Hilton).
La plupart des chansons sont instrumentales. Vincent tient son auditeur bien fermement dans la paume de sa main même quand il est silencieux : dans "My Beautiful White Dog", le tambour nous surprend en plein milieu des doux accords d'une guitare. Durant chaque piste, on attend sa voix patiemment, tant elle est intrigante et particulière. Lui, trop souvent raillé, sait ici véritablement se faire désirer.
Mais 'qui' désirons-nous ? Désirons-nous l'homme mielleux ou l'homme narquois ? Gallo tient-il un rôle dans When, ou réalise t-il ici une œuvre strictement autobiographique ? ...
Dans les paroles, Vincent n'est probablement pas lui-même ; mais dans la musique, il semble s'offrir davantage. D'ailleurs, la musique, il la côtoie depuis 1967.
Le New-Yorkais, par cet album, rend tous ses personnages beaucoup plus touchants et poétiques : "Buffalo' 66" tout comme "The Brown Bunny", montrent une histoire d'amour étrange mais précieuse. Sans mots, juste avec un geste final. Les émotions ne sont pas superficielles et vont même au-delà de la mort . Comment une fille kidnappée peut-elle tomber amoureuse du kidnappeur ? Tout est possible chez lui.
Il est probablement l'artiste le plus talentueux et le plus inventif du moment. Un touche-à-tout qui embellit tout ce qu'il touche en portant peu d'intérêt aux 'qu'en dira-t-on ?'.
Vincent s'en fout des avis, surtout quand ils sont négatifs : il sait que les insultes sont les plus belles preuves d'admiration et de jalousie.
When ressemble à ces petits gâteaux et à ce baiser. Pour son goût et pour son côté inattendu. Cette délicate pâtisserie a été composée avec amour, avec douceur, avec tout ce qu'on n'aurait jamais attribué à cet homme là ! L'étreinte est tout aussi pleine de beaux sentiments. Troublant d'imaginer un tel Gallo. Pourtant, c'est bien ce côté doux qu'il privilégie ici.
En ayant jamais vu sa barbe, son nom sur la pochette, (et son pénis depuis 2003), on aurait hésité quant au sexe de la voix de When : lui, androgyne ? ... Vocalement parlant, oui ! Il est tendre et délicat comme une femme. Lui qu'on aurait vu suintant et suant, gueulant et énervant, il offre à sa musique la plus belle des fragilités. C'est folk, jazzy,simple et fugace.
Et de quoi parle Gallo lorsqu'il compose ? D'amour. La brèche de notre coeur est ouverte dès les "doo da doo da" de "When" prononcés ; elle s'agrandit avec les "and darling I can see you when i close my eyes and in my dreams you're always there" d' "Honey Bunny"; elle prend toute son ampleur dans "Apple Girl" ("good night baby sleep tight here with me") : voilà, Vincent nous a conquis. Adieu les préjugés.
Pourtant, cette composition ne refoule en rien le côté provocant de M. Gallo : dans la poésie se cache un pamphlet. Une satire ridiculisant l'amour justement et son expression. Ecrire un nom partout partout, entourer avec un cœur la photo du couple (cf. l' image à l'intérieur de l'album), croire que cet être aimé présentement sera là "pour toujours", alors qu'il n'est souvent qu'une 'passade' ( Vincent répète "Laura" indéfiniment dans la chanson du même nom ).C'est tout cela qu'il critique. When est un album qui exprime avec beaucoup de tact, d'adresse, d'intelligence, ce qu'est devenu l'amour : juste des promesses, juste du physique, de l'éphémère et de l'apparence ("I won't go away or leave you alone", "Apple Girl" ; la référence à Paris Hilton).
La plupart des chansons sont instrumentales. Vincent tient son auditeur bien fermement dans la paume de sa main même quand il est silencieux : dans "My Beautiful White Dog", le tambour nous surprend en plein milieu des doux accords d'une guitare. Durant chaque piste, on attend sa voix patiemment, tant elle est intrigante et particulière. Lui, trop souvent raillé, sait ici véritablement se faire désirer.
Mais 'qui' désirons-nous ? Désirons-nous l'homme mielleux ou l'homme narquois ? Gallo tient-il un rôle dans When, ou réalise t-il ici une œuvre strictement autobiographique ? ...
Dans les paroles, Vincent n'est probablement pas lui-même ; mais dans la musique, il semble s'offrir davantage. D'ailleurs, la musique, il la côtoie depuis 1967.
Le New-Yorkais, par cet album, rend tous ses personnages beaucoup plus touchants et poétiques : "Buffalo' 66" tout comme "The Brown Bunny", montrent une histoire d'amour étrange mais précieuse. Sans mots, juste avec un geste final. Les émotions ne sont pas superficielles et vont même au-delà de la mort . Comment une fille kidnappée peut-elle tomber amoureuse du kidnappeur ? Tout est possible chez lui.
Il est probablement l'artiste le plus talentueux et le plus inventif du moment. Un touche-à-tout qui embellit tout ce qu'il touche en portant peu d'intérêt aux 'qu'en dira-t-on ?'.
Vincent s'en fout des avis, surtout quand ils sont négatifs : il sait que les insultes sont les plus belles preuves d'admiration et de jalousie.
Excellent ! 18/20 | par Hanabira |
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