Björk
Volta |
Label :
One Little Indian |
||||
Annoncé comme l'album de retour au 'fun' par Björk elle-même, Volta est sorti le 7 mai 2007.
Avant même de l'écouter, nous savions donc tous que Björk s'éloignait un moment de l'album concept, des expérimentations parfois difficiles (Dr9 ou quelques titres de Medulla), OLI son label prédit même quelques semaines avant un succès commercial ! Voilà qui devait faire plaisir aux fans de la diva, ceux qui regrettaient peut-être les dernières décisions de leur idole. Mais les autres dont je fais partie, ceux qui la suivent volontiers dans ses trips d'expérimentations sonores et vocales, ceux là ont certainement dû mettre le CD dans le player avec certaines appréhensions.
"Earth Intruders" ouvre l'album, première des trois collaborations avec Timbaland, le son est très innovant: un mélange de beats tribaux, de notes de pianos à pouce de Konono N1, légère et chaotique à la fois elle fait partie de ses chansons qui marquent son retour aux titres qui font bouger, un très bon premier single ! Moins de deux minutes de bruits de port suivent, bidoullées et arrangées des sirènes de navires (sans doutes des cornes) jouent une mélodie étrange et agréable qui prépare le terrain à "Wanderlust" qui est à mon avis le plus beau morceau de l'album, le chant mélancolique se mêle à des cuivres somptueux et des beats lourds et caressants. Très chargé émotivement le titre transporte puis se termine sur les mots "Restless Relentlessly" susurrés avec urgence et malice, ils pourraient parfaitement décrire cette chanson.
"Dull Flame Of Desire" est un duo avec Antony Hegarty de Antony And The Johnsons, avec ses paroles affreusement niaises et romantiques adaptées d'un poème russe la chanson peut facilement irriter ! Heureusement ce n'est pas complètement le cas , l'ascension progressive des percussions, des cuivres, et des vibratos d'Antony finit enfin par susciter quelques émotions, de la nostalgie surtout. Un duo qui aurait certainement eu sa place dans Selma Songs (la B.O. de Dancer In The Dark), tant le côté dramatique théâtral y est présent.
Les percussions torturées fournies par Timbaland retentissent ensuite avec Innocence, surprenant titre presque 'rap', sans exagérer Kelis ou Nelly Furtado auraient pu chanter sur la musique, il laisse du coup une impression peut-être un peu regrettable de "Björk qui chante sur du Timbaland", bonne chanson malgré tout que j'écoute en boucle et qui a le mérite de faire bouger mes hips (ah ça faisait longtemps que c'est pas arrivé sur du Björk ça !). Elle laisse avec son final s'enchaîner "I See Who You Are", l'une des inoubliables de l'album, encore un mélange surprenant mais cohérant, des beats aquatiques fournis par Chris Corsano comparse de Sonic Youth et le pipa chinois de la virtuose Min Xiao-Fen . Les cris cristallins de l'islandaise et les cuivres qui viennent souligner à la fin cette superbe sensation de déchirure déjà présente depuis le début en font une chanson purement planante. L'enchaînement est encore parfait avec les bruits d'eau, "Vertebrae By Vertebrae", sensuelle vient nous inquiéter en reprenant les extraits les plus tourmentés de "Hunter Vessel" (DR9), "The Beast Is Back" dit-elle avant de hurler rendant ce titre définitivement anxiogène mais envoûtant surtout, impossible pendant l'écoute de penser à autre chose qu'à ses boucles de sons hitchkokiennes.
"Pneumonia", une élégie intimiste clos cette trilogie aquatique, une montagne instrumentale faite de trompes où Björk nous parle de la pneumonie qui l'a obligée à s'isoler un moment, un peu ennuyeuse.
"Hope" qui suit est l'une des chansons où le melting d'instruments et de sonorités pas spécialement rapprochables à la base est le plus présent, celle là sonne cette fois même très world, les percussions de Timbaland hachées, Toumani Diabaté qui joue de la kora, le pipa de Min, un vrai challenge que de réussir la cohabitation ! D'ailleurs ça n'a pas été forcément facile avouera Björk , un jour lorsque Toumani avait interrompu le travail pour faire sa prière elle se disait : "Oh mon Dieu, qu'est ce que je suis en train de faire ! Une chanson sur une kamikaze enceinte, au Mali, avec un musulman !" .
Quelques sirènes de bateaux nous invitent après à embarquer sur "Declare Independence", l'ultime tornade de Volta.
Un hymne electro à la liberté, techno , décomplexée, un nouveau "Pluto" qui fait même parfois penser à du Peaches ! Absolument orgasmique lorsque la rage contenue au début finit par exploser, Björk, samplant à nouveau un extrait de Dr9, hurle engagée exhortant à tous (et au Greenland particulièrement) de déclarer notre indépendance !
Dernier titre (déjà !), "My Juvenile" où émotive elle culpabilise, un peu comme tout parent, sur certaines choses concernant son fils, Antony jouant le rôle de la conscience vient la rassurer "But The Intentions Were Pure". Très bon titre qui nous fait réaliser combien l'Asie était présente sur tout l'album.
Sa visite sur les sites détruits par le tsunami, son investissement et engagement personnel pour la reconstruction des pays touchés, et ses recherches musicales au Japon pour Dr9 l'ont sans doute inspirée pour certaines chansons de l'album.
Mais Volta n'est pas complètement l'album dansant et fun annoncé, certains titres sont ici encore difficilement accessibles aux oreilles nourries de musique mainstream. Comme Homogenic, il est un très bon compromis entre la pop, l'électronique, 'le commercial', et l'expérimentation. On retrouve d'ailleurs un peu de ses anciens albums dans chaque titre. C'est en fait une sorte de bilan : on s'arrête un peu, on fait ce qu'on sait déjà très bien faire tout en prenant des risques sur quelques chansons. Forcément un peu prétentieux (mais moins que Medulla !), le côté engagé ou romantique des paroles ne plaira pas à tous.
Très bon augure, en tout cas, pour son prochain opus !
Avant même de l'écouter, nous savions donc tous que Björk s'éloignait un moment de l'album concept, des expérimentations parfois difficiles (Dr9 ou quelques titres de Medulla), OLI son label prédit même quelques semaines avant un succès commercial ! Voilà qui devait faire plaisir aux fans de la diva, ceux qui regrettaient peut-être les dernières décisions de leur idole. Mais les autres dont je fais partie, ceux qui la suivent volontiers dans ses trips d'expérimentations sonores et vocales, ceux là ont certainement dû mettre le CD dans le player avec certaines appréhensions.
"Earth Intruders" ouvre l'album, première des trois collaborations avec Timbaland, le son est très innovant: un mélange de beats tribaux, de notes de pianos à pouce de Konono N1, légère et chaotique à la fois elle fait partie de ses chansons qui marquent son retour aux titres qui font bouger, un très bon premier single ! Moins de deux minutes de bruits de port suivent, bidoullées et arrangées des sirènes de navires (sans doutes des cornes) jouent une mélodie étrange et agréable qui prépare le terrain à "Wanderlust" qui est à mon avis le plus beau morceau de l'album, le chant mélancolique se mêle à des cuivres somptueux et des beats lourds et caressants. Très chargé émotivement le titre transporte puis se termine sur les mots "Restless Relentlessly" susurrés avec urgence et malice, ils pourraient parfaitement décrire cette chanson.
"Dull Flame Of Desire" est un duo avec Antony Hegarty de Antony And The Johnsons, avec ses paroles affreusement niaises et romantiques adaptées d'un poème russe la chanson peut facilement irriter ! Heureusement ce n'est pas complètement le cas , l'ascension progressive des percussions, des cuivres, et des vibratos d'Antony finit enfin par susciter quelques émotions, de la nostalgie surtout. Un duo qui aurait certainement eu sa place dans Selma Songs (la B.O. de Dancer In The Dark), tant le côté dramatique théâtral y est présent.
Les percussions torturées fournies par Timbaland retentissent ensuite avec Innocence, surprenant titre presque 'rap', sans exagérer Kelis ou Nelly Furtado auraient pu chanter sur la musique, il laisse du coup une impression peut-être un peu regrettable de "Björk qui chante sur du Timbaland", bonne chanson malgré tout que j'écoute en boucle et qui a le mérite de faire bouger mes hips (ah ça faisait longtemps que c'est pas arrivé sur du Björk ça !). Elle laisse avec son final s'enchaîner "I See Who You Are", l'une des inoubliables de l'album, encore un mélange surprenant mais cohérant, des beats aquatiques fournis par Chris Corsano comparse de Sonic Youth et le pipa chinois de la virtuose Min Xiao-Fen . Les cris cristallins de l'islandaise et les cuivres qui viennent souligner à la fin cette superbe sensation de déchirure déjà présente depuis le début en font une chanson purement planante. L'enchaînement est encore parfait avec les bruits d'eau, "Vertebrae By Vertebrae", sensuelle vient nous inquiéter en reprenant les extraits les plus tourmentés de "Hunter Vessel" (DR9), "The Beast Is Back" dit-elle avant de hurler rendant ce titre définitivement anxiogène mais envoûtant surtout, impossible pendant l'écoute de penser à autre chose qu'à ses boucles de sons hitchkokiennes.
"Pneumonia", une élégie intimiste clos cette trilogie aquatique, une montagne instrumentale faite de trompes où Björk nous parle de la pneumonie qui l'a obligée à s'isoler un moment, un peu ennuyeuse.
"Hope" qui suit est l'une des chansons où le melting d'instruments et de sonorités pas spécialement rapprochables à la base est le plus présent, celle là sonne cette fois même très world, les percussions de Timbaland hachées, Toumani Diabaté qui joue de la kora, le pipa de Min, un vrai challenge que de réussir la cohabitation ! D'ailleurs ça n'a pas été forcément facile avouera Björk , un jour lorsque Toumani avait interrompu le travail pour faire sa prière elle se disait : "Oh mon Dieu, qu'est ce que je suis en train de faire ! Une chanson sur une kamikaze enceinte, au Mali, avec un musulman !" .
Quelques sirènes de bateaux nous invitent après à embarquer sur "Declare Independence", l'ultime tornade de Volta.
Un hymne electro à la liberté, techno , décomplexée, un nouveau "Pluto" qui fait même parfois penser à du Peaches ! Absolument orgasmique lorsque la rage contenue au début finit par exploser, Björk, samplant à nouveau un extrait de Dr9, hurle engagée exhortant à tous (et au Greenland particulièrement) de déclarer notre indépendance !
Dernier titre (déjà !), "My Juvenile" où émotive elle culpabilise, un peu comme tout parent, sur certaines choses concernant son fils, Antony jouant le rôle de la conscience vient la rassurer "But The Intentions Were Pure". Très bon titre qui nous fait réaliser combien l'Asie était présente sur tout l'album.
Sa visite sur les sites détruits par le tsunami, son investissement et engagement personnel pour la reconstruction des pays touchés, et ses recherches musicales au Japon pour Dr9 l'ont sans doute inspirée pour certaines chansons de l'album.
Mais Volta n'est pas complètement l'album dansant et fun annoncé, certains titres sont ici encore difficilement accessibles aux oreilles nourries de musique mainstream. Comme Homogenic, il est un très bon compromis entre la pop, l'électronique, 'le commercial', et l'expérimentation. On retrouve d'ailleurs un peu de ses anciens albums dans chaque titre. C'est en fait une sorte de bilan : on s'arrête un peu, on fait ce qu'on sait déjà très bien faire tout en prenant des risques sur quelques chansons. Forcément un peu prétentieux (mais moins que Medulla !), le côté engagé ou romantique des paroles ne plaira pas à tous.
Très bon augure, en tout cas, pour son prochain opus !
Parfait 17/20 | par Ofer |
Posté le 22 mai 2007 à 12 h 00 |
Heureux.
Je suis heureux, Björk me réjouit de nouveau.
Après deux albums intéressants, conceptuels, mais qui ne m'ont pas touché, revoilà le lutin que j'aime, pleine d'entrain, de puissance de félicité.
Ce disque renoue avec la vie.
J'ai le sentiment que Björk est plus que jamais une géniale bricoleuse, qu'elle arrive à faire de cet album un "collage" magistral de différentes influences, sonorités, textures. En multipliant les collaborations, elle devient le chef d'orchestre d'un ensemble hétéroclite et toute sa force consiste à éviter le boursouflage grossier. On passe donc dans cet album de l'électro sauvage "Earth Intruders", "Innocence" (au beat génial, mon titre préféré), "Declare Independance", sauvage, cannibale, à la douceur de la pipa sur le magnifique "I See Who You Are" ou la douceur des voix sur "The Dull Flame Of Desire" (le titre aurait été bien plus fort raccourci de moitié).
L'atmosphère tourne vite et passe à l'orageux sur "Vertabrae By Vertabrae" titre tendu mené par l'orchestre de cuivres.
Et la voix. Björk retrouve sur ce disque cette voix tonique qui la caractérise si bien. Les envolées sont incisives, les mélodies presque aussi bonne que sur son petit cousin Homogenic.
Comme le dit bien Oneair, cet album n'est pas que dansant. Il sait aussi se faire apaisé ou tortueux, il sait passer de la douceur à la rage tout cela en maintenant une ligne directrice qui évite le collage indigeste.
Welcome back in my heart, Björk...
Je suis heureux, Björk me réjouit de nouveau.
Après deux albums intéressants, conceptuels, mais qui ne m'ont pas touché, revoilà le lutin que j'aime, pleine d'entrain, de puissance de félicité.
Ce disque renoue avec la vie.
J'ai le sentiment que Björk est plus que jamais une géniale bricoleuse, qu'elle arrive à faire de cet album un "collage" magistral de différentes influences, sonorités, textures. En multipliant les collaborations, elle devient le chef d'orchestre d'un ensemble hétéroclite et toute sa force consiste à éviter le boursouflage grossier. On passe donc dans cet album de l'électro sauvage "Earth Intruders", "Innocence" (au beat génial, mon titre préféré), "Declare Independance", sauvage, cannibale, à la douceur de la pipa sur le magnifique "I See Who You Are" ou la douceur des voix sur "The Dull Flame Of Desire" (le titre aurait été bien plus fort raccourci de moitié).
L'atmosphère tourne vite et passe à l'orageux sur "Vertabrae By Vertabrae" titre tendu mené par l'orchestre de cuivres.
Et la voix. Björk retrouve sur ce disque cette voix tonique qui la caractérise si bien. Les envolées sont incisives, les mélodies presque aussi bonne que sur son petit cousin Homogenic.
Comme le dit bien Oneair, cet album n'est pas que dansant. Il sait aussi se faire apaisé ou tortueux, il sait passer de la douceur à la rage tout cela en maintenant une ligne directrice qui évite le collage indigeste.
Welcome back in my heart, Björk...
Excellent ! 18/20
Posté le 04 novembre 2007 à 19 h 26 |
"Björk revient ludique et accessible"
C'est à croire que les nombreuses personnes qui ont dit quelque chose de ce genre sur le web ou ailleurs ont écouté cet album de manière distraite!
Non, Björk fait du Björk tant et si bien que ça en devient pénible. Depuis Vespertine les disques de cette drôle de miss m'irritent les oreilles.
Musique précieuse, qui évite toujours la mélodie évidente pour sombrer, hélas, dans la complexité injustifiée. Et ce n'est absolument pas un fan des Strokes qui dit ça, mais plutôt de King Crimson...
Je ne suis pas d'accord avec les chroniques précédentes, après de premières écoutes incrédules (et parfois j'admets assez jouissives), puis de suivantes sceptiques, je ne l'écoute plus. Sa pochette est assez laide, et l'idée de l'autocollant n'est pas si bonne que ça... Certes c'est original, mais bien sur il ne colle plus au bout de 3 ou 4 ouvertures-fermetures.
En outre j'ai du mal à percevoir le second degré, s'il y en a un, de cette Björk habillée en monstre Power Ranger qui regarde dans le vide, sur une pochette rouge vif.
Autre problème, Björk, au niveau de la voix ne fait pas du tout dans la subtilité. Sa technique vocale, sur chacun des titres est étalée telle de la jelly sur un gros pain industriel. Aucune retenue, aucune pudeur, rien qui puisse me toucher comme sur Homogenic (un album culte). Après tant de démonstration, "Declare Independance" est une chanson salutaire, un petit brulot, ou Björk ne chante plus, mais gueule comme si elle venait de monter un groupe de punk-indus. Je reconnais que ça fait un bien fou. Elle redescend sur terre, arrête de se prendre la tête dans des poses sophistiquées et se lache un bon coup.
J'ai beaucoup apprécié Björk sur ses 3 premiers albums. Elle a fait avancer la musique, et reste une sorte de petit maître à penser.
Mais cette dernière production est une pochette surprise empoisonnée, qui peine à apporter une touche de magie à une discographie qui en contient beaucoup.
L'apport d'Anthony, touchant personnage à la voix troublante, devient lourdingue, sur un "Dull Frame Of Desire" trop long, et ce n'est plus un duo, c'est une compétition à qui fera les plus belles vocalises...
Malgré des tentatives osées de rallier musiciens electro, traditionnels africains et traditionnels asiatiques, de fédérer tout un monde très différent autour d'un projet ambitieux, chose louable, le résultat est bien loin de la perfection.
Un album indigeste qui prend néanmoins une belle dimension en live (pour l'apport des décors, du jeu de lumières et la présence bien sûr, de la miss assez survoltée).
La note ne sera pas trop mauvaise, c'est Björk tout de même, artiste un minimum intègre au milieu du mainstream...
C'est à croire que les nombreuses personnes qui ont dit quelque chose de ce genre sur le web ou ailleurs ont écouté cet album de manière distraite!
Non, Björk fait du Björk tant et si bien que ça en devient pénible. Depuis Vespertine les disques de cette drôle de miss m'irritent les oreilles.
Musique précieuse, qui évite toujours la mélodie évidente pour sombrer, hélas, dans la complexité injustifiée. Et ce n'est absolument pas un fan des Strokes qui dit ça, mais plutôt de King Crimson...
Je ne suis pas d'accord avec les chroniques précédentes, après de premières écoutes incrédules (et parfois j'admets assez jouissives), puis de suivantes sceptiques, je ne l'écoute plus. Sa pochette est assez laide, et l'idée de l'autocollant n'est pas si bonne que ça... Certes c'est original, mais bien sur il ne colle plus au bout de 3 ou 4 ouvertures-fermetures.
En outre j'ai du mal à percevoir le second degré, s'il y en a un, de cette Björk habillée en monstre Power Ranger qui regarde dans le vide, sur une pochette rouge vif.
Autre problème, Björk, au niveau de la voix ne fait pas du tout dans la subtilité. Sa technique vocale, sur chacun des titres est étalée telle de la jelly sur un gros pain industriel. Aucune retenue, aucune pudeur, rien qui puisse me toucher comme sur Homogenic (un album culte). Après tant de démonstration, "Declare Independance" est une chanson salutaire, un petit brulot, ou Björk ne chante plus, mais gueule comme si elle venait de monter un groupe de punk-indus. Je reconnais que ça fait un bien fou. Elle redescend sur terre, arrête de se prendre la tête dans des poses sophistiquées et se lache un bon coup.
J'ai beaucoup apprécié Björk sur ses 3 premiers albums. Elle a fait avancer la musique, et reste une sorte de petit maître à penser.
Mais cette dernière production est une pochette surprise empoisonnée, qui peine à apporter une touche de magie à une discographie qui en contient beaucoup.
L'apport d'Anthony, touchant personnage à la voix troublante, devient lourdingue, sur un "Dull Frame Of Desire" trop long, et ce n'est plus un duo, c'est une compétition à qui fera les plus belles vocalises...
Malgré des tentatives osées de rallier musiciens electro, traditionnels africains et traditionnels asiatiques, de fédérer tout un monde très différent autour d'un projet ambitieux, chose louable, le résultat est bien loin de la perfection.
Un album indigeste qui prend néanmoins une belle dimension en live (pour l'apport des décors, du jeu de lumières et la présence bien sûr, de la miss assez survoltée).
La note ne sera pas trop mauvaise, c'est Björk tout de même, artiste un minimum intègre au milieu du mainstream...
Moyen 10/20
Posté le 25 mars 2008 à 22 h 51 |
C'est avec Volta que Björk nous revient après un Medulla très expérimental et un BO du film de Mathew Barney, son mari. Ce nouvel opus est annoncé comme à un retour vers des mélodies et des arrangements plus pop. Medulla tentait une expérimentation sur une instrumentalisation uniquement basée sur des voix, ce qui à mon sens était très réussi. Mais cet album a laissé sur le bord de la route plus d'un inconditionnel de Björk, lui reprochant une expérimentation trop poussée. Faisant partie des gens qui apprécient les expérimentations, tant que celles-ci ne partent pas dans des horizons trop lointains et, détestant la musique pop, j'avoue que j'avais un peu peur à l'écoute de Volta.
Mais non, ce n'est pas encore avec cet album que je vais lâcher la musique de Björk, pour mon plus grand plaisir. En effet, dès les premières notes de "Earth Intruders", qui ouvre l'album, on assiste au retour des rythmiques dont seule Björk à le secret. Cette rythmique se fait grâce à une superposition de percussions et non de beats electros comme on peut souvent le voir chez Björk. Car pour moi, cet album est plus une nouvelle direction qu'un retour vers ses débuts pop. Chez l'islandaise les rythmiques sont très souvent soutenues par des beats electros, ce qui ne sera pas souvent le cas sur cet album. Björk travaillera beaucoup sur de vrais instruments dont le son ne sera que très peu déformé ou pas du tout. Cette ouverture de l'album est, de plus, une belle illustration de l'esprit général de l'album, et s'avère rassurante car c'est aussi le premier single radio, celui qui est censé décrire la trame de Volta. D'autres changements s'opèrent également dans Volta. Les paroles se font plus engagées, du moins plus explicites. Notamment dans "Declare Independance", qui est d'ailleurs la chanson la plus marquante de l'album à mon sens. En effet, dans cette chanson qui est très explicite de par son titre, Björk scande "Make your own flag" et "Earache your flag". Mais je n'en dirai pas plus sur cette chanson pour vous laisser les joies de la surprise. Avec son dernier opus, l'islandaise renoue avec ses mélodies vocales dont elle a le secret, écouter tout simplement le refrain de "Wunderlust" pour vous en convaincre.
Au final, cet album s'avère être un condensé de changements plus ou moins importants, comme les paroles, une instrumentation parfois world music, et des retours vers l'époque d'Homogenic sans jamais faire du revival. Que dire à part que Björk reste à mon sens la maîtresse de l'electropop et de la mélodie vocale dans ce genre. Et en plus avec une pochette comme ça on ne peut qu'acheter cet album !
Mais non, ce n'est pas encore avec cet album que je vais lâcher la musique de Björk, pour mon plus grand plaisir. En effet, dès les premières notes de "Earth Intruders", qui ouvre l'album, on assiste au retour des rythmiques dont seule Björk à le secret. Cette rythmique se fait grâce à une superposition de percussions et non de beats electros comme on peut souvent le voir chez Björk. Car pour moi, cet album est plus une nouvelle direction qu'un retour vers ses débuts pop. Chez l'islandaise les rythmiques sont très souvent soutenues par des beats electros, ce qui ne sera pas souvent le cas sur cet album. Björk travaillera beaucoup sur de vrais instruments dont le son ne sera que très peu déformé ou pas du tout. Cette ouverture de l'album est, de plus, une belle illustration de l'esprit général de l'album, et s'avère rassurante car c'est aussi le premier single radio, celui qui est censé décrire la trame de Volta. D'autres changements s'opèrent également dans Volta. Les paroles se font plus engagées, du moins plus explicites. Notamment dans "Declare Independance", qui est d'ailleurs la chanson la plus marquante de l'album à mon sens. En effet, dans cette chanson qui est très explicite de par son titre, Björk scande "Make your own flag" et "Earache your flag". Mais je n'en dirai pas plus sur cette chanson pour vous laisser les joies de la surprise. Avec son dernier opus, l'islandaise renoue avec ses mélodies vocales dont elle a le secret, écouter tout simplement le refrain de "Wunderlust" pour vous en convaincre.
Au final, cet album s'avère être un condensé de changements plus ou moins importants, comme les paroles, une instrumentation parfois world music, et des retours vers l'époque d'Homogenic sans jamais faire du revival. Que dire à part que Björk reste à mon sens la maîtresse de l'electropop et de la mélodie vocale dans ce genre. Et en plus avec une pochette comme ça on ne peut qu'acheter cet album !
Très bon 16/20
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