Django Django
Paris [La Cigale] - samedi 10 mars 2018 |
Voilà un groupe que je ne connaissais pas un mois avant ce concert. Il m'avait été recommandé il y a un moment, mais j'avais flairé un vent de hype et je n'avais pas cherché plus loin. Quand j'ai fini par tomber sur le premier album à la médiathèque, je l'ai emprunté sans en attendre grand chose et je me suis fait happer par cette pop hypnotique et dansante, un style qui n'a généralement pas les faveurs de mes oreilles. J'ai découvert qu'ils passaient à Paris une semaine avant, et j'ai trouvé une place à la revente le matin même sans avoir vraiment cherché. Signe du destin ? Me voilà donc à la Cigale en ce samedi soir, me demandant un peu ce qui va m'arriver.
La première partie se révèle rapidement une excellente surprise : un guitariste-chanteur à l'accent anglais inintelligible, un batteur, et beaucoup d'effets et de samples. Un répertoire qui paraît hétéroclite quand on le décrit, avec des morceaux punk, garage, blues, ambient, shoegaze, et même un morceau final électro-rock, mais qui dégage une atmosphère cohérente et envoûtante, quelque part entre Junip, BRMC et No Age. "We're Man Of Moon from Scotland", finis-je par comprendre de l'une des courtes interventions du chanteur. Il se confirme que j'ai une vraie sensibilité à la musique écossaise.
Écossais, Django Django l'est en partie. Les quatre membres se sont d'ailleurs rencontrés à l'Edinburgh College of Art. Leur formation universitaire se lit dans le design de la scène : trois écrans en forme de vitraux sont placés devant le mur du fond, qui sert également d'écran. Leur entrée en scène me déroute quelque peu : tenues claires, chemises amples, coupes de cheveux soignées, et un son tout de suite très électro malgré les guitares et la batterie. C'est un peu comme ça que le pré-ado que j'étais au début des années 80 imaginait un concert de ses idoles d'alors Duran Duran, ne les connaissant que par leurs pochettes de 45 tours et par le top 50. Musicalement et visuellement, tout est étudié et bien en place : mélodies, harmonies vocales, rythmiques, arrangements, progressions, transitions, images et lumières. L'impression d'un groupe à la fois très pro et très créatif, toujours à mi-chemin entre art rock expérimental et jungle-pop calibrée. Il fallait bien qu'un jour quelqu'un s'approprie les trouvailles musicales du Beta Band et d'Animal Collective et en fasse quelque chose de commercialement exploitable ; c'est Django Django qui s'y est collé et force est de reconnaître qu'ils font ça avec un talent et une maîtrise assez incroyable. Les tubes sautillants s'enchaînent sans temps mort, tantôt plutôt électro, tantôt tirant vers un rock sixties nerveux, le groupe étant aussi à l'aise dans les deux styles.
Deux bémols tout de même. La premier s'intitule "Surface To Air", la faute de goût du dernier album Marble Skies, de la musique de dancefloor lisse qui sonne comme la soupe qui inonde les chaînes musicales à longueur de journée et les discothèques à longueur de nuit. Ce morceau m'avait choqué dès la première écoute, interprété sur l'album par Rebecca Taylor aka Self Esteem, moitié du Slow Club (je vous restitue ça tel que je l'ai lu sur Wikipedia, je n'ai jamais entendu parler de cette chanteuse ni de ce groupe). Sur scène, même chanté par Vincent Neff, ce morceau me heurte les oreilles. Le second bémol, c'est la propension du groupe à se transformer en batucada sur les fins de morceaux. Le groupe aime jouer des percus, faire danser son public, lui faire taper dans les mains. "De la feelgood music", comme m'a dit l'amie qui m'a vendu la place. Ça fonctionne extrêmement bien, et la Cigale était en fusion ce samedi soir, mais ça occulte un peu la performance artistique musicale et visuelle qui est sans doute ce que je préfère dans ce groupe.
Au final, j'en ai pris plein les yeux et plein les oreilles et je n'ai pas pu m'empêcher de taper du pied pendant une bonne partie du set. Ça ne fait jamais de mal à un vieux rockeur sectaire comme moi, même si j'ai toujours eu un peu de mal avec les ambiances de carnaval.
La première partie se révèle rapidement une excellente surprise : un guitariste-chanteur à l'accent anglais inintelligible, un batteur, et beaucoup d'effets et de samples. Un répertoire qui paraît hétéroclite quand on le décrit, avec des morceaux punk, garage, blues, ambient, shoegaze, et même un morceau final électro-rock, mais qui dégage une atmosphère cohérente et envoûtante, quelque part entre Junip, BRMC et No Age. "We're Man Of Moon from Scotland", finis-je par comprendre de l'une des courtes interventions du chanteur. Il se confirme que j'ai une vraie sensibilité à la musique écossaise.
Écossais, Django Django l'est en partie. Les quatre membres se sont d'ailleurs rencontrés à l'Edinburgh College of Art. Leur formation universitaire se lit dans le design de la scène : trois écrans en forme de vitraux sont placés devant le mur du fond, qui sert également d'écran. Leur entrée en scène me déroute quelque peu : tenues claires, chemises amples, coupes de cheveux soignées, et un son tout de suite très électro malgré les guitares et la batterie. C'est un peu comme ça que le pré-ado que j'étais au début des années 80 imaginait un concert de ses idoles d'alors Duran Duran, ne les connaissant que par leurs pochettes de 45 tours et par le top 50. Musicalement et visuellement, tout est étudié et bien en place : mélodies, harmonies vocales, rythmiques, arrangements, progressions, transitions, images et lumières. L'impression d'un groupe à la fois très pro et très créatif, toujours à mi-chemin entre art rock expérimental et jungle-pop calibrée. Il fallait bien qu'un jour quelqu'un s'approprie les trouvailles musicales du Beta Band et d'Animal Collective et en fasse quelque chose de commercialement exploitable ; c'est Django Django qui s'y est collé et force est de reconnaître qu'ils font ça avec un talent et une maîtrise assez incroyable. Les tubes sautillants s'enchaînent sans temps mort, tantôt plutôt électro, tantôt tirant vers un rock sixties nerveux, le groupe étant aussi à l'aise dans les deux styles.
Deux bémols tout de même. La premier s'intitule "Surface To Air", la faute de goût du dernier album Marble Skies, de la musique de dancefloor lisse qui sonne comme la soupe qui inonde les chaînes musicales à longueur de journée et les discothèques à longueur de nuit. Ce morceau m'avait choqué dès la première écoute, interprété sur l'album par Rebecca Taylor aka Self Esteem, moitié du Slow Club (je vous restitue ça tel que je l'ai lu sur Wikipedia, je n'ai jamais entendu parler de cette chanteuse ni de ce groupe). Sur scène, même chanté par Vincent Neff, ce morceau me heurte les oreilles. Le second bémol, c'est la propension du groupe à se transformer en batucada sur les fins de morceaux. Le groupe aime jouer des percus, faire danser son public, lui faire taper dans les mains. "De la feelgood music", comme m'a dit l'amie qui m'a vendu la place. Ça fonctionne extrêmement bien, et la Cigale était en fusion ce samedi soir, mais ça occulte un peu la performance artistique musicale et visuelle qui est sans doute ce que je préfère dans ce groupe.
Au final, j'en ai pris plein les yeux et plein les oreilles et je n'ai pas pu m'empêcher de taper du pied pendant une bonne partie du set. Ça ne fait jamais de mal à un vieux rockeur sectaire comme moi, même si j'ai toujours eu un peu de mal avec les ambiances de carnaval.
Parfait 17/20 | par Myfriendgoo |
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