Pulp
Freaks |
Label :
Fire |
||||
Rétablissons une vérité historique : Pulp existait bien avant la brit-pop. Et ils ont sorti des albums géniaux dans l'indifférence avant d'obtenir du succès. Les disques les plus fous se cachent souvent dans les endroits les plus inattendus. C'est ainsi qu'en fouillant la discographie de la bande à cocker on trouve ce Freaks terrifiant.
La pochette annonce la couleur, d'abord ce sous-titre ‘Ten stories about power, claustrophobia, suffocation and holding hands', mais aussi cette image. Çà sent la folie, le désespoir. The dark side of Pulp. Un truc pas croyable, des textes magistraux porté par la voix inimitable de Jarvis cocker. D'entrée "Fairground" est effrayant, les ambiances de Joy Division ne sont jamais loin. "I Want You", c'est lyrique cette fois, une des plus grandes performances de Cocker. Rarement musique n'aura été aussi oppressante. Sombre, violent, démoniaque et angoissant ce disque est un choc. Cette musique ne vieillit pas, pire elle prend de la valeur avec l'age. La chanson "Master Of The Universe", qui donnera un nom à une indispensable compilation retraçant les premières années pulpiennes, et le sommet du disque. La perfection. Le graal du style, une perle noire.
Comme tout coup de génie, le groupe aura du mal à s'en remettre et seul This Is Hardcore peut le concurrencer. Bien plus qu'indispensable: vital !
La pochette annonce la couleur, d'abord ce sous-titre ‘Ten stories about power, claustrophobia, suffocation and holding hands', mais aussi cette image. Çà sent la folie, le désespoir. The dark side of Pulp. Un truc pas croyable, des textes magistraux porté par la voix inimitable de Jarvis cocker. D'entrée "Fairground" est effrayant, les ambiances de Joy Division ne sont jamais loin. "I Want You", c'est lyrique cette fois, une des plus grandes performances de Cocker. Rarement musique n'aura été aussi oppressante. Sombre, violent, démoniaque et angoissant ce disque est un choc. Cette musique ne vieillit pas, pire elle prend de la valeur avec l'age. La chanson "Master Of The Universe", qui donnera un nom à une indispensable compilation retraçant les premières années pulpiennes, et le sommet du disque. La perfection. Le graal du style, une perle noire.
Comme tout coup de génie, le groupe aura du mal à s'en remettre et seul This Is Hardcore peut le concurrencer. Bien plus qu'indispensable: vital !
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Mozz |
Posté le 09 septembre 2008 à 20 h 03 |
Freaks, ou la pulpeuse parade...
Alors que Pulp n'en est qu'à ses débuts, il sortira ici un album impressionnant de noirceur, de maturité, et de maîtrise musicale... On plonge directement dans une ambiance de délire angoissant avec Fairground et ses fameux 'ahahahahah!' qui marquent instantanément quiconque les écoute.
À partir de là, on va de perle en perle : "I Want You", superbe chanson au lyrisme de dingue et aux refrains géniaux ; "Being Followed Home", aux échos de rock progressif ; "Master Of The Universe", un des titres les plus troublant de l'album, tant la progression vers le refrain est rapide et bien maîtrisée... Puis vient "Anorexic Beauty", le titre le plus accrocheur et réussi de l'album : tout le morceau consiste en un passage tortueux vers quelques secondes de folie et de grandeur musicale... "The Never-Ending Story", dont les premières secondes nous font trembler de peur, se répète un peu, puis vient "Don't You Know", très mélodieux, avant le plongeon de "They Suffocate At Night".
Un album marquant donc, qui pourrait être interprété comme un vulgaire assemblage de chansons pop (comme cela sera malheureusement le cas sur certains albums de Pulp), mais qui se révèle être en fait une oeuvre d'art puissante, faisant office de chef-d'oeuvre dans le discographie du groupe.
Alors que Pulp n'en est qu'à ses débuts, il sortira ici un album impressionnant de noirceur, de maturité, et de maîtrise musicale... On plonge directement dans une ambiance de délire angoissant avec Fairground et ses fameux 'ahahahahah!' qui marquent instantanément quiconque les écoute.
À partir de là, on va de perle en perle : "I Want You", superbe chanson au lyrisme de dingue et aux refrains géniaux ; "Being Followed Home", aux échos de rock progressif ; "Master Of The Universe", un des titres les plus troublant de l'album, tant la progression vers le refrain est rapide et bien maîtrisée... Puis vient "Anorexic Beauty", le titre le plus accrocheur et réussi de l'album : tout le morceau consiste en un passage tortueux vers quelques secondes de folie et de grandeur musicale... "The Never-Ending Story", dont les premières secondes nous font trembler de peur, se répète un peu, puis vient "Don't You Know", très mélodieux, avant le plongeon de "They Suffocate At Night".
Un album marquant donc, qui pourrait être interprété comme un vulgaire assemblage de chansons pop (comme cela sera malheureusement le cas sur certains albums de Pulp), mais qui se révèle être en fait une oeuvre d'art puissante, faisant office de chef-d'oeuvre dans le discographie du groupe.
Parfait 17/20
Posté le 21 octobre 2008 à 21 h 46 |
Déjà quelques années que Pulp joue : ils ont leur son, leur public, il ne leur reste plus qu'à sortir LE CD culte. Par bien des points, Freaks fera l'affaire.
Riche mélodiquement, intéressant rythmiquement la plupart du temps on se voit confronté à un objet très original. Sur l'ouverture par exemple, lors du refrain Jarvis Cocker nous rit au nez : c'est surprenant, c'est déstabilisant d'abord... mais après, qu'est ce que c'est jouissif !
L'album souffre malheureusement parfois d'un cruel manque de créativité qui place parfois Pulp au-dessus de ses pairs : "Life Must Be So Wondeful" manque clairement d'une production et d'une direction précises, et même sa belle mélodie lassera vite ; "Don't You Know" laissera tout autant de marbre tant elle est insipide. Dommage qu'il y ait ses quelques pertes de rythme car le groupe ose ("Master Of Universe"), se démarque souvent et va jusqu'à pondre quelques chefs d'œuvres de pop-rock comme la grisante "Anorexic Beauty" ou l'inquiétante "Being followed home".
Beaucoup d'excellents morceaux, un album d'un très bon niveau global malgré quelques tristes chutes de tension.
A connaître par coeur.
Riche mélodiquement, intéressant rythmiquement la plupart du temps on se voit confronté à un objet très original. Sur l'ouverture par exemple, lors du refrain Jarvis Cocker nous rit au nez : c'est surprenant, c'est déstabilisant d'abord... mais après, qu'est ce que c'est jouissif !
L'album souffre malheureusement parfois d'un cruel manque de créativité qui place parfois Pulp au-dessus de ses pairs : "Life Must Be So Wondeful" manque clairement d'une production et d'une direction précises, et même sa belle mélodie lassera vite ; "Don't You Know" laissera tout autant de marbre tant elle est insipide. Dommage qu'il y ait ses quelques pertes de rythme car le groupe ose ("Master Of Universe"), se démarque souvent et va jusqu'à pondre quelques chefs d'œuvres de pop-rock comme la grisante "Anorexic Beauty" ou l'inquiétante "Being followed home".
Beaucoup d'excellents morceaux, un album d'un très bon niveau global malgré quelques tristes chutes de tension.
A connaître par coeur.
Excellent ! 18/20
Posté le 27 avril 2011 à 21 h 06 |
Tout d'abord je voudrais préciser que l'écoute de ce disque m'a laissé dans un état tellement étrange qu'il m'est presque difficile d'en parler. Et pourtant l'écriture de cette chronique représente maintenant un réel besoin pour moi. Ainsi donc j'ai découvert ce second opus de Pulp, ce Freaks traumatisant, sombre comme c'est pas permis. Personnellement, à chaque écoute, cet album me fait beaucoup plus de mal que n'importe quel Joy Division. Tout respire ici la folie, la paranoïa, la torture mentale. A quelques exceptions près et encore (peut être "I Want You" et "Don't You Know") Freaks est d'une noirceur et d'une tristesse magnifique et poignante. A cette époque (plus ou moins 1986), Jarvis Cocker est empêtré dans les drogues et le doute existentiel du working class hero pas encore né (Pulp n'a alors aucun succès ou presque). Et pourtant déjà sa plume acerbe de songwriter singulier fait des ravages. L'arrivée de Russel Senior n'est surement pas anodine aussi à ce virage radical par rapport à It. A côté de Freaks le premier opus de 1983 ferait presque office de blague ringarde.
L'album s'ouvre avec les ricanements déconcertants de "Fairground", évocation terrible des difformités en tous genres portée par une ligne de basse sombre et parfaite. "I Want You" est une perle pop qui annonce les perles que pondra Jarvis Cocker dans les années 90. Vient ensuite le morceau qui est pour moi le plus marquant de tout l'album (le plus glauque aussi), j'ai nommé le terrifiant "Being Followed Home", véritable cauchemar éveillé. Admirable dans sa structure et dans sa mélodie désespérée, ce morceau est l'un des grands temps forts de l'album. Plus jamais un morceau de Pulp ne sera empreint d'une telle noirceur. Un deuxième cauchemar suit le premier: le grandiose et vertigineux "Master Of The Universe". On sort à peine de cette suffocation (credo de l'album), pour entrer avec douleur et plaisir mêlés dans le triste (il n'y pas d'autres mots) "Life must be so wonderful". Cette chanson cynique mais toute tranquille fait mal tant elle respire le désespoir, les gris pavillons de Sheffield durant l'ère Thatcher... "There's No Emotion" et son intro bluesy est sublime de mélancolie et musicalement remarquable. "Anorexic Beauty" est une montée de folie crescendo portée par une batterie percutante, un des morceaux les plus audacieux de Freaks. La surprenante et harcelante "The Never Ending Story" s'essouffle vite et représente peut être le seul bémol à l'ensemble. Qu'importe puisque suit une beaucoup plus classique perle pop "Don't You Know" qui nous fait respirer un peu et aurait eu sa place sur Different Class. Puis vient l'apothéose avec le sublime et malsain "They Suffocate At Night", chef d'œuvre absolu et peut être le meilleur titre jamais écrit par Pulp. On imagine avec regret ce que ce bijou de "Freaks" aurait pu donner avec une meilleure production. Et oui Pulp excellait à ce moment-là dans une relative indifférence. Plus pour longtemps.
L'album s'ouvre avec les ricanements déconcertants de "Fairground", évocation terrible des difformités en tous genres portée par une ligne de basse sombre et parfaite. "I Want You" est une perle pop qui annonce les perles que pondra Jarvis Cocker dans les années 90. Vient ensuite le morceau qui est pour moi le plus marquant de tout l'album (le plus glauque aussi), j'ai nommé le terrifiant "Being Followed Home", véritable cauchemar éveillé. Admirable dans sa structure et dans sa mélodie désespérée, ce morceau est l'un des grands temps forts de l'album. Plus jamais un morceau de Pulp ne sera empreint d'une telle noirceur. Un deuxième cauchemar suit le premier: le grandiose et vertigineux "Master Of The Universe". On sort à peine de cette suffocation (credo de l'album), pour entrer avec douleur et plaisir mêlés dans le triste (il n'y pas d'autres mots) "Life must be so wonderful". Cette chanson cynique mais toute tranquille fait mal tant elle respire le désespoir, les gris pavillons de Sheffield durant l'ère Thatcher... "There's No Emotion" et son intro bluesy est sublime de mélancolie et musicalement remarquable. "Anorexic Beauty" est une montée de folie crescendo portée par une batterie percutante, un des morceaux les plus audacieux de Freaks. La surprenante et harcelante "The Never Ending Story" s'essouffle vite et représente peut être le seul bémol à l'ensemble. Qu'importe puisque suit une beaucoup plus classique perle pop "Don't You Know" qui nous fait respirer un peu et aurait eu sa place sur Different Class. Puis vient l'apothéose avec le sublime et malsain "They Suffocate At Night", chef d'œuvre absolu et peut être le meilleur titre jamais écrit par Pulp. On imagine avec regret ce que ce bijou de "Freaks" aurait pu donner avec une meilleure production. Et oui Pulp excellait à ce moment-là dans une relative indifférence. Plus pour longtemps.
Exceptionnel ! ! 19/20
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