Pulp
Londres - Royaume-Uni [Finsbury Park] - samedi 01 juillet 2023 |
Samedi 1er juillet 2023, 16h, la fébrilité commence à me gagner.
Grand fan de Pulp après les avoir découvert au hasard des recommandations sur une célèbre plateforme, j'avais fait le deuil de la possibilité de les voir en live. En effet, Pulp n'est plus actif depuis 9 ans, et leur dernier fait d'arme était une tournée qui ressemblait fortement à un Adieu.
Alors quand, en 2022, Jarvis Cocker poste sur les réseaux sociaux la phrase énigmatique "what do we do for an encore ?", les fans comprennent qu'une tournée va être annoncée. Et en effet, Pulp se reforme pour une série de concert au Royaume-Uni à l'été 2023. En ce samedi 1er juillet, ils passent par Londres, à Finsbury Park précisément, 25 ans après y avoir joué lors de leur tournée soutenant la sortie de l'album "This is Hardcore".
Je profite du début de la journée pour découvrir ce quartier du nord de la ville. La magie de Londres réside entre autres dans cette capacité à dévoiler des merveilles à quiconque prend la peine de s'y perdre. A l'écart des sentiers touristiques, on découvre un lac bordé de roseaux, un cimetière romantique dans un parc, une rivière qui serpente entre d'anciens entrepôts transformés en friperie et food-courts attrape-bobos, l'ancien stade du club de foot d'Arsenal (Highbury) transformé en logements, des pubs aussi chaleureux les uns que les autres... On s'imprègne de l'atmosphère du pays, qui a infusé dans tous les textes de Jarvis Cocker.
Mais il est 16h, il est temps de se diriger vers le parc pour être le mieux placé possible. Pulp en 2023, je ne savais pas à quoi m'attendre en termes d'audience, mais la foule est immense. 50 000 personnes, me dira-t-on un peu plus tard. Principalement des quadras et quinquas, parfois accompagnés de leurs enfants.
La météo est idéale, les 1ères parties s'enchaînent pour faire patienter le public. Baxter Dury, d'abord, à la limite de l'escroquerie, puis Wet Leg qui livre un show carré et incarné, un excellent moment qui fait monter l'excitation dans la foule.
A 20h40, la scène disparaît derrière un épais rideau pourpre. Les 2 grands écrans latéraux montrent des images des Pulp dans leur prime jeunesse, avant de laisser la place à plusieurs messages écrits qui achèvent de chauffer un public déjà incandescent :
"You are about to see the 527th concert by Pulp."
"An encore happens because the crowd wants more. They make themselves heard. So..."
"MAKE SOME NOISE".
Le public hurle sa joie. Sans crier gare, et alors que le rideau est encore fermé, la voix de crooner de Jarvis Cocker résonne, sur un fond de cordes en mode mineur.
"I spy a boy, I spy a girl..."
Le culot d'entamer le concert par "I Spy" est à saluer, et s'avère un choix pertinent. Les Pulp semblent nous dire qu'ils n'étaient pas vraiment partis, qu'ils étaient toujours là, dans l'ombre, attendant le bon moment pour revenir.
Le rideau s'ouvre. Surprise : le fond sonore de cordes est joué en live par des musiciens additionnels. L'ensemble de la troupe sera à 16 sur scène, sans compter Jarvis, qui sort d'une trappe en fond de scène en chantant "Oh yeah, I'll get out", devant une immense pleine lune projetée sur l'écran géant du fond.
La batterie se lance, le show s'emballe et ne redescendra plus jamais.
Les plus grands tubes du groupe y passent tous, avec évidemment une place de choix accordée à l'album Different Class (8 titres joués ce soir). Le répertoire est si riche qu'ils peuvent se permettre de balancer Disco 2000 dès la 2ème chanson. En plus des incontournables, Pulp se fait plaisir en intégrant quelques raretés dans la setlist, comme la face B "Like a Friend", "Weeds I & II", ou "Pink Glove".
La partie visuelle du show est ambitieuse (toute la scène est constituée de LED en escalier sur lesquelles les musiciens prennent place), les arrangements sont riches grâce aux musiciens additionnels : clairement, Pulp s'est donné les moyens de se faire plaisir et de faire plaisir à son public.
Le groupe s'éclate sur scène, les musiciens sont techniquement irréprochables, Jarvis Cocker saute, harangue la foule, joue avec le fil de son micro comme s'il avait 20 ans de moins, sa voix est nickel. Si l'énergie des artistes est incroyable, celle du public n'est pas en reste, qui chante toutes les chansons du début à la fin, je dis bien toutes les chansons, y compris les 2-3 surprises de la setlist. C'est la 1ère fois que je vois ça, et c'est dire la place qu'occupe Pulp dans la culture pop en Grande-Bretagne. Même le personnel de sécurité ne peut s'empêcher de sourire et remuer du popotin.
Jarvis Cocker tient la scène comme s'il ne l'avait jamais quittée. Quel frontman ! Il est capable de faire réagir le public en levant simplement un sourcil, et en joue pendant tout le show. Il ponctue également le concert de prises de paroles sympas, entre anecdotes, petit mot sobre et classe à propos de la pride qui se tient le même jour dans Londres ("the whole purpose of it is that everybody is worth something"), hommage à Steve Mackey, membre éminent du groupe décédé cette année. Jarvis se permettra même de lire un poème avant d'entamer la section finale du show.
Après 1h45 d'un concert qu'on aurait souhaité un peu plus long, Pulp conclut les festivités avec un "Common People" fou puis, en guise de bis, un Razzmatazz qui finit d'achever un public aux anges.
Le show se termine dans une belle communion. La nuit est tombée, un grand sourire se lit sur la plupart des visages, le public se disperse doucement et s'en va remplir les pubs du quartier pour prolonger le plaisir. Les agents municipaux chargés d'orienter la foule dans la rue utilisent leur porte-voix pour chanter "Do you remember the first time ?", évidemment repris par tout le monde.
Ainsi s'achève une soirée mémorable, un concert exceptionnel d'un groupe comme on en a connu finalement très peu au cours des 3 dernières décennies, et que le public a su célébrer comme il se doit. Espérons que cela donne à Pulp l'envie de partir en tournée outre-Manche dans les mois qui viennent.
Grand fan de Pulp après les avoir découvert au hasard des recommandations sur une célèbre plateforme, j'avais fait le deuil de la possibilité de les voir en live. En effet, Pulp n'est plus actif depuis 9 ans, et leur dernier fait d'arme était une tournée qui ressemblait fortement à un Adieu.
Alors quand, en 2022, Jarvis Cocker poste sur les réseaux sociaux la phrase énigmatique "what do we do for an encore ?", les fans comprennent qu'une tournée va être annoncée. Et en effet, Pulp se reforme pour une série de concert au Royaume-Uni à l'été 2023. En ce samedi 1er juillet, ils passent par Londres, à Finsbury Park précisément, 25 ans après y avoir joué lors de leur tournée soutenant la sortie de l'album "This is Hardcore".
Je profite du début de la journée pour découvrir ce quartier du nord de la ville. La magie de Londres réside entre autres dans cette capacité à dévoiler des merveilles à quiconque prend la peine de s'y perdre. A l'écart des sentiers touristiques, on découvre un lac bordé de roseaux, un cimetière romantique dans un parc, une rivière qui serpente entre d'anciens entrepôts transformés en friperie et food-courts attrape-bobos, l'ancien stade du club de foot d'Arsenal (Highbury) transformé en logements, des pubs aussi chaleureux les uns que les autres... On s'imprègne de l'atmosphère du pays, qui a infusé dans tous les textes de Jarvis Cocker.
Mais il est 16h, il est temps de se diriger vers le parc pour être le mieux placé possible. Pulp en 2023, je ne savais pas à quoi m'attendre en termes d'audience, mais la foule est immense. 50 000 personnes, me dira-t-on un peu plus tard. Principalement des quadras et quinquas, parfois accompagnés de leurs enfants.
La météo est idéale, les 1ères parties s'enchaînent pour faire patienter le public. Baxter Dury, d'abord, à la limite de l'escroquerie, puis Wet Leg qui livre un show carré et incarné, un excellent moment qui fait monter l'excitation dans la foule.
A 20h40, la scène disparaît derrière un épais rideau pourpre. Les 2 grands écrans latéraux montrent des images des Pulp dans leur prime jeunesse, avant de laisser la place à plusieurs messages écrits qui achèvent de chauffer un public déjà incandescent :
"You are about to see the 527th concert by Pulp."
"An encore happens because the crowd wants more. They make themselves heard. So..."
"MAKE SOME NOISE".
Le public hurle sa joie. Sans crier gare, et alors que le rideau est encore fermé, la voix de crooner de Jarvis Cocker résonne, sur un fond de cordes en mode mineur.
"I spy a boy, I spy a girl..."
Le culot d'entamer le concert par "I Spy" est à saluer, et s'avère un choix pertinent. Les Pulp semblent nous dire qu'ils n'étaient pas vraiment partis, qu'ils étaient toujours là, dans l'ombre, attendant le bon moment pour revenir.
Le rideau s'ouvre. Surprise : le fond sonore de cordes est joué en live par des musiciens additionnels. L'ensemble de la troupe sera à 16 sur scène, sans compter Jarvis, qui sort d'une trappe en fond de scène en chantant "Oh yeah, I'll get out", devant une immense pleine lune projetée sur l'écran géant du fond.
La batterie se lance, le show s'emballe et ne redescendra plus jamais.
Les plus grands tubes du groupe y passent tous, avec évidemment une place de choix accordée à l'album Different Class (8 titres joués ce soir). Le répertoire est si riche qu'ils peuvent se permettre de balancer Disco 2000 dès la 2ème chanson. En plus des incontournables, Pulp se fait plaisir en intégrant quelques raretés dans la setlist, comme la face B "Like a Friend", "Weeds I & II", ou "Pink Glove".
La partie visuelle du show est ambitieuse (toute la scène est constituée de LED en escalier sur lesquelles les musiciens prennent place), les arrangements sont riches grâce aux musiciens additionnels : clairement, Pulp s'est donné les moyens de se faire plaisir et de faire plaisir à son public.
Le groupe s'éclate sur scène, les musiciens sont techniquement irréprochables, Jarvis Cocker saute, harangue la foule, joue avec le fil de son micro comme s'il avait 20 ans de moins, sa voix est nickel. Si l'énergie des artistes est incroyable, celle du public n'est pas en reste, qui chante toutes les chansons du début à la fin, je dis bien toutes les chansons, y compris les 2-3 surprises de la setlist. C'est la 1ère fois que je vois ça, et c'est dire la place qu'occupe Pulp dans la culture pop en Grande-Bretagne. Même le personnel de sécurité ne peut s'empêcher de sourire et remuer du popotin.
Jarvis Cocker tient la scène comme s'il ne l'avait jamais quittée. Quel frontman ! Il est capable de faire réagir le public en levant simplement un sourcil, et en joue pendant tout le show. Il ponctue également le concert de prises de paroles sympas, entre anecdotes, petit mot sobre et classe à propos de la pride qui se tient le même jour dans Londres ("the whole purpose of it is that everybody is worth something"), hommage à Steve Mackey, membre éminent du groupe décédé cette année. Jarvis se permettra même de lire un poème avant d'entamer la section finale du show.
Après 1h45 d'un concert qu'on aurait souhaité un peu plus long, Pulp conclut les festivités avec un "Common People" fou puis, en guise de bis, un Razzmatazz qui finit d'achever un public aux anges.
Le show se termine dans une belle communion. La nuit est tombée, un grand sourire se lit sur la plupart des visages, le public se disperse doucement et s'en va remplir les pubs du quartier pour prolonger le plaisir. Les agents municipaux chargés d'orienter la foule dans la rue utilisent leur porte-voix pour chanter "Do you remember the first time ?", évidemment repris par tout le monde.
Ainsi s'achève une soirée mémorable, un concert exceptionnel d'un groupe comme on en a connu finalement très peu au cours des 3 dernières décennies, et que le public a su célébrer comme il se doit. Espérons que cela donne à Pulp l'envie de partir en tournée outre-Manche dans les mois qui viennent.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Leepomeroy |
Setlist :
1. I Spy
2. Disco 2000
3. Mis-Shapes
4. Something Changed
5. Pink Glove
6. Weeds
7. Weeds II (The Origin of the Species)
8. F.E.E.L.I.N.G.C.A.L.L.E.D.L.O.V.E.
9. Sorted for E's & Wizz
10. This Is Hardcore
11. Do You Remember the First Time?
12. Babies
13. Sunrise
14. Like a Friend
15. Underwear
16. Common People
17. Razzmatazz
1. I Spy
2. Disco 2000
3. Mis-Shapes
4. Something Changed
5. Pink Glove
6. Weeds
7. Weeds II (The Origin of the Species)
8. F.E.E.L.I.N.G.C.A.L.L.E.D.L.O.V.E.
9. Sorted for E's & Wizz
10. This Is Hardcore
11. Do You Remember the First Time?
12. Babies
13. Sunrise
14. Like a Friend
15. Underwear
16. Common People
17. Razzmatazz
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