The Ramones
End Of The Century |
Label :
Sire |
||||
Du synthé chez les Ramones, il faut se pincer pour y croire. Les chantres du minimalisme opiniâtre auraient-ils cédé aux sirènes du show-business, en se compromettant avec Phil Spector, l'un des précurseurs de l'Easy-listening ? Peut-être bien.
Mais cette production "doo-wap", loin de désamorcer leurs compositions, met au contraire en valeur leur efficacité en enlevant une couche de saturation. En témoignent les trois hymnes 'garage' ("Rock'N Roll Radio", "Chinese Rock", et "Rock'N Roll High School") qui tirent l'album vers les sommets, tout en renforçant leur image de blousons noirs échappés des sixties.
Bien sûr, toutes les compos ne sont pas inoubliables sur ce disque ; certaines lassent même assez vite. Mais deux moments de décalage suprême justifient à eux seuls l'entreprise : l'intro toute en douceur de "Danny Says", et ce gros bonbon sucré qui trône au milieu du disque ("Baby I Love You"), composé par le maître lui-même pour les jolies poupées qu'il couvait dans les années 60.
Cet album, l'un des plus construits du gang (sans doute le seul à l'être ...), constitue plus un clin d'œil appuyé à leurs racines qu'une véritable trahison ..... Et trahit sans doute moins les Ramones que l'insipide album de reprises sorti 13 ans plus tard.
Mais cette production "doo-wap", loin de désamorcer leurs compositions, met au contraire en valeur leur efficacité en enlevant une couche de saturation. En témoignent les trois hymnes 'garage' ("Rock'N Roll Radio", "Chinese Rock", et "Rock'N Roll High School") qui tirent l'album vers les sommets, tout en renforçant leur image de blousons noirs échappés des sixties.
Bien sûr, toutes les compos ne sont pas inoubliables sur ce disque ; certaines lassent même assez vite. Mais deux moments de décalage suprême justifient à eux seuls l'entreprise : l'intro toute en douceur de "Danny Says", et ce gros bonbon sucré qui trône au milieu du disque ("Baby I Love You"), composé par le maître lui-même pour les jolies poupées qu'il couvait dans les années 60.
Cet album, l'un des plus construits du gang (sans doute le seul à l'être ...), constitue plus un clin d'œil appuyé à leurs racines qu'une véritable trahison ..... Et trahit sans doute moins les Ramones que l'insipide album de reprises sorti 13 ans plus tard.
Bon 15/20 | par Myfriendgoo |
Posté le 11 janvier 2010 à 21 h 27 |
Je suis étonné de ne pas voir plus d'émulsions pour cet étrange album d'un groupe maintenant mythique. Alors, il est de bon ton pour ceux qui ont loupé une séance, de rappeler le sujet de base. La vraie fausse famille Ramone commence en 1974, échangeant les instruments voir qui pouvait faire quoi, et qu'est-ce qu'on allait pouvoir faire de toute cette énergie, alors que le punk n'était qu'un spermatozoïde frétillant chez les garage-bands...
Arrivent les albums. Ce qu'on peut en dire, et aussi basique que leur contenu même. Deux accords. Allez, trois. Un chant qui se veut un jeu juste, mais hargneux. Un entrain qui réside dans la simplicité de composition. Pour les plus musiciens: tonique, dominante, préparation, dominante, tonique. Oui, les Ramones sont les fils spirituels de Mozart. J'ose le dire. J'ose beaucoup dans mes chroniques.
Toujours est-il qu'on ne va pas parler ici de tout ces albums qu'il faut certes écouter, mais dont je ne serais tirer un en particulier. Ce sont de grosses pierres gravés au burin, sans trop de précisions, mais qui ont ce côté art brut très plaisant. Non, là nous allons voyager en 1980. L'année ou la musique commence à merder pour beaucoup de puristes. Enfin, les vrais puristes vous diront qu'elle s'arrête à la mort de Buddy Holly, Big Bopper, Ritchie Valens, alias "The Day the Music Died".
Bref, en cette année où l'engrenage de claviers n'est pas lancé, en cette année où l'on n'en est pas encore à dire "bon tant pis" , ou plutôt "bontempi"... Les groupes vont commencer cependant à succomber à l'appel de la production 80's. La décennie produira les pire Neil Young (Landing On Water , Life) , des Dylan d'un religieux douteux... Même les Clash produiront Sandinista! une galette bien trop pompeuse et chargées pour pas mal de fans.
Mais avant que le cliquetis de déclin résonnent dans la musique des années 80, les Ramones succombaient déjà à la production de ces années avec le très glauque Phil Spector, avant même qu'elle n'est lieu finalement. Alors, l'album de la corruption?
Je dis oui et non.
Non parce qu'une part, au bout de 569 albums d'affilé et assez semblables, je pense qu'on a le droit de changer. Secondement, le tout est tellement fait dans un esprit étrange de second degré permanent, que finalement, The End Of Century apparait comme un petite blague de la troupe, mais pas seulement.
Oui, parce que quelque musiques sont encore durs à digérer par Dee Dee notamment qui jamais, après coup et recul, ne prononcera autant de fois le terme "awful".
La première surprise passée, Joey, Johnny, Dee nous offrent tout de même des pistes très intéressantes. Le dynamique et exponentiel "Danny Says" fait monter la sauce, et on se surprend à aimer. Aimer cet album qui s'avère être bon pour une seul raison: ce sont les Ramones.
Sincèrement, n'importe qui aurait produit ce "truc", on aurait rigolé tellement la niaiserie et les claviers douteux emplissent la place telle mélasse au soleil. Bon, tout n'était pas encore mielleux à cet époque, cela joue sans doute un brin... Mais "Baby I Love You " est la preuve par mille que les Ramones le savent. Il laisse le punk au London Calling des Clash sorti l'année précédente et font preuve d'auto-dérision d'une part, mais aussi et certainement d'une conscience même de leur groupe. Je l'ai dit et le répète, cet album est un concept railleur, une tarte à la crème en plastique. Bon, j'exclu volontairement que bien sur, la musique "Baby I Love You" fut presque imposé au groupe, flingue à la main. J'aime croire qu'ils l'auraient joué de toute manière.
Ma conclusion est qu'il FAUT écouter cet album si on aime pas Ramones, car il n'a rien à voir, et il FAUT l'écouter si on adore ces chers américains, parce qu'il est leur coup finalement le plus tordu, le moins attendu, et le plus faussement romantique. Faussement, et donc parfaitement punk. En toute logique.
Le punk était un mouvement surprenant, un peu controversé finalement.
"The entire album is pretty controversial in the world of Ramones fandom" diront les critiques. Rien à rajouté à cela.
Arrivent les albums. Ce qu'on peut en dire, et aussi basique que leur contenu même. Deux accords. Allez, trois. Un chant qui se veut un jeu juste, mais hargneux. Un entrain qui réside dans la simplicité de composition. Pour les plus musiciens: tonique, dominante, préparation, dominante, tonique. Oui, les Ramones sont les fils spirituels de Mozart. J'ose le dire. J'ose beaucoup dans mes chroniques.
Toujours est-il qu'on ne va pas parler ici de tout ces albums qu'il faut certes écouter, mais dont je ne serais tirer un en particulier. Ce sont de grosses pierres gravés au burin, sans trop de précisions, mais qui ont ce côté art brut très plaisant. Non, là nous allons voyager en 1980. L'année ou la musique commence à merder pour beaucoup de puristes. Enfin, les vrais puristes vous diront qu'elle s'arrête à la mort de Buddy Holly, Big Bopper, Ritchie Valens, alias "The Day the Music Died".
Bref, en cette année où l'engrenage de claviers n'est pas lancé, en cette année où l'on n'en est pas encore à dire "bon tant pis" , ou plutôt "bontempi"... Les groupes vont commencer cependant à succomber à l'appel de la production 80's. La décennie produira les pire Neil Young (Landing On Water , Life) , des Dylan d'un religieux douteux... Même les Clash produiront Sandinista! une galette bien trop pompeuse et chargées pour pas mal de fans.
Mais avant que le cliquetis de déclin résonnent dans la musique des années 80, les Ramones succombaient déjà à la production de ces années avec le très glauque Phil Spector, avant même qu'elle n'est lieu finalement. Alors, l'album de la corruption?
Je dis oui et non.
Non parce qu'une part, au bout de 569 albums d'affilé et assez semblables, je pense qu'on a le droit de changer. Secondement, le tout est tellement fait dans un esprit étrange de second degré permanent, que finalement, The End Of Century apparait comme un petite blague de la troupe, mais pas seulement.
Oui, parce que quelque musiques sont encore durs à digérer par Dee Dee notamment qui jamais, après coup et recul, ne prononcera autant de fois le terme "awful".
La première surprise passée, Joey, Johnny, Dee nous offrent tout de même des pistes très intéressantes. Le dynamique et exponentiel "Danny Says" fait monter la sauce, et on se surprend à aimer. Aimer cet album qui s'avère être bon pour une seul raison: ce sont les Ramones.
Sincèrement, n'importe qui aurait produit ce "truc", on aurait rigolé tellement la niaiserie et les claviers douteux emplissent la place telle mélasse au soleil. Bon, tout n'était pas encore mielleux à cet époque, cela joue sans doute un brin... Mais "Baby I Love You " est la preuve par mille que les Ramones le savent. Il laisse le punk au London Calling des Clash sorti l'année précédente et font preuve d'auto-dérision d'une part, mais aussi et certainement d'une conscience même de leur groupe. Je l'ai dit et le répète, cet album est un concept railleur, une tarte à la crème en plastique. Bon, j'exclu volontairement que bien sur, la musique "Baby I Love You" fut presque imposé au groupe, flingue à la main. J'aime croire qu'ils l'auraient joué de toute manière.
Ma conclusion est qu'il FAUT écouter cet album si on aime pas Ramones, car il n'a rien à voir, et il FAUT l'écouter si on adore ces chers américains, parce qu'il est leur coup finalement le plus tordu, le moins attendu, et le plus faussement romantique. Faussement, et donc parfaitement punk. En toute logique.
Le punk était un mouvement surprenant, un peu controversé finalement.
"The entire album is pretty controversial in the world of Ramones fandom" diront les critiques. Rien à rajouté à cela.
Très bon 16/20
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