Fontaines D.C.
Dogrel |
Label :
Partisan Records |
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Ça fait déjà quelques années que des groupes anglais reprennent le flambeau d'un rock nerveux et incisif en y instillant pas mal d'inventivité et une fibre sociale. On découvre en 2019 que cette veine a également des adeptes de l'autre côté de la mer d'Irlande. De cette scène irlandaise, on connaissait les pionniers bruitistes extrémistes de Girl Band, mais la sensation rock de l'année est assurément Dogrel, le premier album de Fontaines D.C..
Avec désormais quatre revivals rock depuis les pionniers des années 50, des Stones aux Strokes en passant par le punk et le grunge, il devient difficile de démêler l'écheveau des influences des nouveaux groupes qui s'obstinent en 2019 à écrire des albums dans ce style musical. D'autant que les cinq irlandais font preuve d'un certain éclectisme : des morceaux monocordes façon The Fall réarrangés en mode Fugazi ("Hurricane Laughter", "Too Real"), les lignes de basse poignantes du rock romantique des Cure ou des Smiths habillées de guitares à la Sonic Youth (le très beau "Television Screens", "Roy's Tune" ou "The Lotts"), mais aussi du punk old School en mode Clash / Jam ("Sha Sha Sha"), du garage brut (le tubesque "Boys In A Better Land", que ne renieraient pas les Saints), du rockabilly speedé (le ramonesque "Liberty Belle"), et même du folk irlandais (la jolie valse "Dublin City Sky", en mode Pogues).
Il se dégage pourtant de ce disque une impression d'unité. Ce groupe a un son, qu'il doit à un cocktail maintes fois éprouvé par d'autres mais qui parvient ici à constituer une signature sonore : c'est d'abord une voix inimitable qui convoque dans un même album - voire dans un même morceau - Mark E. Smith, John Lydon et Morrissey. Il faut s'habituer à ce timbre grave et taciturne et à cet accent irlandais forcé qui roule les R comme un autre chanteur punk avant lui ("Thellre is no futullre" : suivez mon regard), mais on finit par s'y attacher. Il a aussi cette basse métallique et caressante et ces guitares tour à tour fracassantes et mélodiques.
Voilà en tout cas un bel album qui ne se fane pas après quelques mois d'écoute, à l'heure où les feuilles mortes s'agglomèrent en bouillie dans les caniveaux et où les rédactions préparent les tops de fin d'année.
Avec désormais quatre revivals rock depuis les pionniers des années 50, des Stones aux Strokes en passant par le punk et le grunge, il devient difficile de démêler l'écheveau des influences des nouveaux groupes qui s'obstinent en 2019 à écrire des albums dans ce style musical. D'autant que les cinq irlandais font preuve d'un certain éclectisme : des morceaux monocordes façon The Fall réarrangés en mode Fugazi ("Hurricane Laughter", "Too Real"), les lignes de basse poignantes du rock romantique des Cure ou des Smiths habillées de guitares à la Sonic Youth (le très beau "Television Screens", "Roy's Tune" ou "The Lotts"), mais aussi du punk old School en mode Clash / Jam ("Sha Sha Sha"), du garage brut (le tubesque "Boys In A Better Land", que ne renieraient pas les Saints), du rockabilly speedé (le ramonesque "Liberty Belle"), et même du folk irlandais (la jolie valse "Dublin City Sky", en mode Pogues).
Il se dégage pourtant de ce disque une impression d'unité. Ce groupe a un son, qu'il doit à un cocktail maintes fois éprouvé par d'autres mais qui parvient ici à constituer une signature sonore : c'est d'abord une voix inimitable qui convoque dans un même album - voire dans un même morceau - Mark E. Smith, John Lydon et Morrissey. Il faut s'habituer à ce timbre grave et taciturne et à cet accent irlandais forcé qui roule les R comme un autre chanteur punk avant lui ("Thellre is no futullre" : suivez mon regard), mais on finit par s'y attacher. Il a aussi cette basse métallique et caressante et ces guitares tour à tour fracassantes et mélodiques.
Voilà en tout cas un bel album qui ne se fane pas après quelques mois d'écoute, à l'heure où les feuilles mortes s'agglomèrent en bouillie dans les caniveaux et où les rédactions préparent les tops de fin d'année.
Excellent ! 18/20 | par Myfriendgoo |
En écoute : https://fontainesdc.bandcamp.com/album/dogrel
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