Cinerama
The Complete Peel Sessions |
Label :
Sanctuary |
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Cinérama : procédé cinématographique des années 50 avec écran XXL et son "enveloppant". Rapidement passé dans les oubliettes, très peu de films réalisés.
Cinerama : groupe indie pop anglais influencé par la pop 60's, les musiques de films des années 50 et 60, auteur de trois albums entre 1996 et 2003 dont certaines chansons auront pour titres ceux de films réalisés en Cinérama.
Un peu d'histoire musicale : en 1998, David Gedge, leader de Wedding Present a envie de faire une pause de quelques mois. Les derniers albums du groupe, Saturnalia et Watusi, sont les plus faibles.
Il décide donc de former un nouveau groupe, une récréation. Avec Sally Murrell, sa compagne de l'époque, il forme Cinerama. Finalement, le groupe au personnel fluctuant autour du couple, enregistrera trois albums, et reprendra les recettes marketing de Wedding Present en sortant trois compilations de singles, trois concerts et trois compilations de Peel Sessions.
Quoi de mieux pour aborder un groupe anglais que ses Peel Sessions ? Surtout quand il s'agit de David Gedge, un des musiciens préférés de John Peel.
Ce coffret regroupe trois disques de douze titres chacun, dont quatre reprises.
Les premiers titres sont assez proches des derniers Weddoes, notamment les guitares au son typique, mais mixés beaucoup plus bas, car les instruments principaux sont plutôt le piano, l'orgue.
Le chant est assuré aussi bien par Gedge que par Murrell, ou les deux en même temps. Il se fait aussi beaucoup plus doux, plus romantique aussi. Le tempo n'est plus le même, beaucoup plus cool.
C'est une pop douce, susurrée.
Les arrangements sont riches : donc piano et orgue, mais aussi violons et flûtes, samples divers, dialogues de films, etc. Ça permet d'apprécier une autre facette du compositeur Gedge, très éloignés des morceaux avec guitares à fond chantés la tête dans le guidon.
La musique du groupe est un savant mélange de variété anglaise de bonne qualité, influencée par les musiques de films de Henry Mancini ou John Barry, Ennio Morricone aussi. Certaines reprises jouées en témoigne : "Elenore" des Turtles, "Yesterday Once More" des Carpenters.
On chante en anglais bien sûr, mais aussi en français, en allemand, on rend hommage à Gina Lollobrigida. On est très loin de Leeds.
On boit pas de bières en écoutant Cinerama, on sirote un cocktail.
Pour ces sessions on a droit à des interprétations acoustique jouées à deux, en groupe avec sept ou huit musiciens, quelques live en studio. Tout ce que j'aime dans les sessions radio.
Tout ça c'est bien beau, mais à partir de la fin 2003, la guitare de Gedge redevient plus rêche, avec les arrivées du batteur Kari Paavola, puis de la bassiste Terry De Castro, et le départ de Sally Murrell, on retrouve un son connu.
Les dernières Peel Sessions sont beaucoup plus rock, sans vraiment abandonner ce qui faisait la richesse de Cinerama. Le groupe s'amuse à reprendre deux guimauves, d'abord "All The Things She Said" de t.A.T.u, production de Trevor Horn, fabricant de hits à la chaîne ; puis "Groovejet" de Spiller, une production dance italienne que tout le monde connaît sans savoir de qui il s'agit. C'est ce morceau qui clôt l'aventure Cinerama. En faisant tellement de bruit lors de cette session, John Peel, et d'autres, suggère à David Gedge de sortir ces derniers titres sous le nom de Wedding Present. Ce qui se fera en 2005 avec la sortie de Take Fountain, sixième album studio des Wed'Pres'.
La musique de Cinerama laissera des traces dans les futurs enregistrements de Wedding Present. Les morceaux seront plus riches en arrangements, leur composition sera un peu plus complexe. Voir par exemple l'influence du morceau "Health & Efficiency", présent dans le coffret, sur Home Internationals EP.
Cinerama ne disparaît pas totalement. On connaît le talent commercial de Gedge. En 2015, il demande au musicien espagnol Pedro Vigil de réinterpréter en entier l'album Valentina sorti en 2012 par Wedding Present, et ça frôle la catastrophe. Les voix de Gedge sont ajoutées sur un genre de fausse musique traditionnelle espagnole. Autant dire qu'il y a pas grand chose à garder à part la magnifique pochette. Malgré tout, le live tiré de cet expérience, Live 2015, est plutôt bien car il présente une sorte de résumé de tout Cinerama.
Ce coffret nous permet également d'entendre la voix du regretté John Peel, sans qui la musique actuelle serait infiniment plus pauvre.
Cinerama : groupe indie pop anglais influencé par la pop 60's, les musiques de films des années 50 et 60, auteur de trois albums entre 1996 et 2003 dont certaines chansons auront pour titres ceux de films réalisés en Cinérama.
Un peu d'histoire musicale : en 1998, David Gedge, leader de Wedding Present a envie de faire une pause de quelques mois. Les derniers albums du groupe, Saturnalia et Watusi, sont les plus faibles.
Il décide donc de former un nouveau groupe, une récréation. Avec Sally Murrell, sa compagne de l'époque, il forme Cinerama. Finalement, le groupe au personnel fluctuant autour du couple, enregistrera trois albums, et reprendra les recettes marketing de Wedding Present en sortant trois compilations de singles, trois concerts et trois compilations de Peel Sessions.
Quoi de mieux pour aborder un groupe anglais que ses Peel Sessions ? Surtout quand il s'agit de David Gedge, un des musiciens préférés de John Peel.
Ce coffret regroupe trois disques de douze titres chacun, dont quatre reprises.
Les premiers titres sont assez proches des derniers Weddoes, notamment les guitares au son typique, mais mixés beaucoup plus bas, car les instruments principaux sont plutôt le piano, l'orgue.
Le chant est assuré aussi bien par Gedge que par Murrell, ou les deux en même temps. Il se fait aussi beaucoup plus doux, plus romantique aussi. Le tempo n'est plus le même, beaucoup plus cool.
C'est une pop douce, susurrée.
Les arrangements sont riches : donc piano et orgue, mais aussi violons et flûtes, samples divers, dialogues de films, etc. Ça permet d'apprécier une autre facette du compositeur Gedge, très éloignés des morceaux avec guitares à fond chantés la tête dans le guidon.
La musique du groupe est un savant mélange de variété anglaise de bonne qualité, influencée par les musiques de films de Henry Mancini ou John Barry, Ennio Morricone aussi. Certaines reprises jouées en témoigne : "Elenore" des Turtles, "Yesterday Once More" des Carpenters.
On chante en anglais bien sûr, mais aussi en français, en allemand, on rend hommage à Gina Lollobrigida. On est très loin de Leeds.
On boit pas de bières en écoutant Cinerama, on sirote un cocktail.
Pour ces sessions on a droit à des interprétations acoustique jouées à deux, en groupe avec sept ou huit musiciens, quelques live en studio. Tout ce que j'aime dans les sessions radio.
Tout ça c'est bien beau, mais à partir de la fin 2003, la guitare de Gedge redevient plus rêche, avec les arrivées du batteur Kari Paavola, puis de la bassiste Terry De Castro, et le départ de Sally Murrell, on retrouve un son connu.
Les dernières Peel Sessions sont beaucoup plus rock, sans vraiment abandonner ce qui faisait la richesse de Cinerama. Le groupe s'amuse à reprendre deux guimauves, d'abord "All The Things She Said" de t.A.T.u, production de Trevor Horn, fabricant de hits à la chaîne ; puis "Groovejet" de Spiller, une production dance italienne que tout le monde connaît sans savoir de qui il s'agit. C'est ce morceau qui clôt l'aventure Cinerama. En faisant tellement de bruit lors de cette session, John Peel, et d'autres, suggère à David Gedge de sortir ces derniers titres sous le nom de Wedding Present. Ce qui se fera en 2005 avec la sortie de Take Fountain, sixième album studio des Wed'Pres'.
La musique de Cinerama laissera des traces dans les futurs enregistrements de Wedding Present. Les morceaux seront plus riches en arrangements, leur composition sera un peu plus complexe. Voir par exemple l'influence du morceau "Health & Efficiency", présent dans le coffret, sur Home Internationals EP.
Cinerama ne disparaît pas totalement. On connaît le talent commercial de Gedge. En 2015, il demande au musicien espagnol Pedro Vigil de réinterpréter en entier l'album Valentina sorti en 2012 par Wedding Present, et ça frôle la catastrophe. Les voix de Gedge sont ajoutées sur un genre de fausse musique traditionnelle espagnole. Autant dire qu'il y a pas grand chose à garder à part la magnifique pochette. Malgré tout, le live tiré de cet expérience, Live 2015, est plutôt bien car il présente une sorte de résumé de tout Cinerama.
Ce coffret nous permet également d'entendre la voix du regretté John Peel, sans qui la musique actuelle serait infiniment plus pauvre.
Très bon 16/20 | par NicoTag |
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