The Ramones
Subterranean Jungle |
Label :
Sire |
||||
Depuis le début des années 1980, les Ramones ne savent plus trop où ils en sont. Après une collaboration avec Phil Spector aussi bariolée et de mauvais goût qu'une chemise du défunt Carlos et un album plus pop, très réussi mais fustigé par le public punk, le groupe New-Yorkais ne sait plus trop dans quelle direction continuer.
Ils vont donc à nouveau tenter de s'immiscer dans la musique du moment avec un nouvel album : Subterranean Jungle. Pour cela, ils choisissent deux producteurs alors reconnus: Glen Kolotkin et Ritchie Cordell. Mais ceux-ci ont surtout pondu de la guimauve (genre Barbra Streisand) et, n'y allons pas par quatre chemins, le résultat avec les Ramones est catastrophique! Dès le premier morceau, on se rend compte que ce disque sera affreux : le son est calqué sur les productions aseptisées de l'époque (distorsion gommée au mixage, batterie en plastique, réverb exagérée...), les arrangements à base de percussions ou de synthés divers sont immondes et on a même droit à des tentatives de solos pathétiques. On touche vraiment le fond. Les Ramones sont quasiment méconnaissables.
En plus de cette mauvaise pioche en termes de production, le groupe est un peu en rade d'inspiration. Il fut un temps où ils pouvaient sortir deux albums de quinze morceaux par an et là ils ont bien du mal de boucler un simple vinyl. Si bien qu'ils colmatent les brèches par trois reprises et attaquent directement par deux d'entre elles. Drôle d'entrée en matière, surtout avec des titres aussi fadasses. Pour les compositions originales, comme d'habitude Dee Dee en écrit le maximum mais seules "Outsider" et "In The Park" sont de bonne qualité. Le reste sent gravement le réchauffé. Le seul morceau notable de ce disque est le typiquement Ramones "Psycho Therapy". D'une part parce qu'il ne détonne aucunement des classiques des New-Yorkais mais surtout parce qu'il est co-écrit par Johnny et Dee Dee qui mettent donc un terme à une brouille entamée quelques années plus tôt. Les deux producteurs ayant décidé d'enregistrer dans un studio de Long Island, les musiciens ne pouvaient plus sortir dans Manhattan entre leurs sessions. Cloitrés tous ensemble dans le studio, ils furent bien obligés de se rabibocher.
A la fin de l'enregistrement Marky fera un hiatus jusqu'en 1989 pour soigner ses problèmes d'alcool. Il reviendra derrière les fûts sur l'album Brain Drain.
Les Ramones se sont trouvés à contre courant des modes quasiment toute leur carrière. Malgré cela, ils ont toujours réussi à sortir des albums frais et un minimum intéressant... sauf Subterranean Jungle...
Ils vont donc à nouveau tenter de s'immiscer dans la musique du moment avec un nouvel album : Subterranean Jungle. Pour cela, ils choisissent deux producteurs alors reconnus: Glen Kolotkin et Ritchie Cordell. Mais ceux-ci ont surtout pondu de la guimauve (genre Barbra Streisand) et, n'y allons pas par quatre chemins, le résultat avec les Ramones est catastrophique! Dès le premier morceau, on se rend compte que ce disque sera affreux : le son est calqué sur les productions aseptisées de l'époque (distorsion gommée au mixage, batterie en plastique, réverb exagérée...), les arrangements à base de percussions ou de synthés divers sont immondes et on a même droit à des tentatives de solos pathétiques. On touche vraiment le fond. Les Ramones sont quasiment méconnaissables.
En plus de cette mauvaise pioche en termes de production, le groupe est un peu en rade d'inspiration. Il fut un temps où ils pouvaient sortir deux albums de quinze morceaux par an et là ils ont bien du mal de boucler un simple vinyl. Si bien qu'ils colmatent les brèches par trois reprises et attaquent directement par deux d'entre elles. Drôle d'entrée en matière, surtout avec des titres aussi fadasses. Pour les compositions originales, comme d'habitude Dee Dee en écrit le maximum mais seules "Outsider" et "In The Park" sont de bonne qualité. Le reste sent gravement le réchauffé. Le seul morceau notable de ce disque est le typiquement Ramones "Psycho Therapy". D'une part parce qu'il ne détonne aucunement des classiques des New-Yorkais mais surtout parce qu'il est co-écrit par Johnny et Dee Dee qui mettent donc un terme à une brouille entamée quelques années plus tôt. Les deux producteurs ayant décidé d'enregistrer dans un studio de Long Island, les musiciens ne pouvaient plus sortir dans Manhattan entre leurs sessions. Cloitrés tous ensemble dans le studio, ils furent bien obligés de se rabibocher.
A la fin de l'enregistrement Marky fera un hiatus jusqu'en 1989 pour soigner ses problèmes d'alcool. Il reviendra derrière les fûts sur l'album Brain Drain.
Les Ramones se sont trouvés à contre courant des modes quasiment toute leur carrière. Malgré cela, ils ont toujours réussi à sortir des albums frais et un minimum intéressant... sauf Subterranean Jungle...
Insipide 7/20 | par Abe-sapien |
Note: La réédition CD de 2002 contient quelques bons inédits dont l'intéressante reprise "Indian Giver", écartée à l'époque du tracklisting.
Posté le 04 février 2008 à 14 h 55 |
Cet album des Ramones date bien de 1983, début d'une décennie difficile à assumer pour de nombreux groupes l'ayant traversée. Les années 80 ont, certes, inventé les synthés et toute l'atmosphère synthético-kitsch qui a suivi, mais elle a aussi engendré de nombreux groupes intéressants. Les Ramones n'ont pas attendu les années 80 pour faire leurs preuves: depuis déjà 7 ans, à l'époque, ils envoient à la face du monde leur punk pop hystérique, d'une efficacité réellement exceptionnelle. Après 4 albums purement "punk" ils ont voulu goûter au monde de la pop, au grand dam de leurs fans originels.
Subterranean Jungle s'inscrit à la suite de cette deuxième période et cherche à en faire une forme de condensé : plus seulement du punk mais pas non plus de la pop, le style des Ramones se situe à la croisée de ces deux mondes. Cet album semble avoir été composé à l'âge d'une certaine maturité, avec plus de détachement que pour leurs albums précédents. La production est plus sobre que pour End Of The Century (produit par Phil Spector) mais elle est plus étoffée que sur leurs premiers albums, et l'efficacité n'en perd rien même si celle-ci est moins immédiate, moins "évidente".
Tout y est : des phases punk ("Psycho Therapy", qui ravira les fans de la première heure), pop sixties mélodique romantique dont Joey est friand ("My-My Kind Of Girl"), du rock n'roll vindicatif ("Timebomb"), comme dans tous leurs albums. La production n'est pas lourde, elle est simplement moins punk qu'avant, ce qui donne finalement une tonalité mélancolique, un peu désabusée et dans le même temps un peu plus sereine qu'avant, mais en tous les cas plus mûre et, certes, moins fougueusement juvénile.
Cet album n'est pas pollué par le son des années 80 au mauvais sens du terme, ou si peu... je ne vois pas trop les claviers dont il est fait état dans la chronique précédente. Ils sont plutôt discrets et ne viennent pas souiller les guitares, seul instrument toujours réellement en activité chez les Ramones, sans que celles-ci deviennent trop lourdes comme elles pourront l'être plus tard dans leur discographie.
Cet album est plus qu'honnête même si ce n'est pas forcément un chef d'œuvre. Tous les groupes ont le droit d'évoluer du moment qu'ils ne donnent pas dans la variété putassière. Croyez-moi on en est loin.
Subterranean Jungle s'inscrit à la suite de cette deuxième période et cherche à en faire une forme de condensé : plus seulement du punk mais pas non plus de la pop, le style des Ramones se situe à la croisée de ces deux mondes. Cet album semble avoir été composé à l'âge d'une certaine maturité, avec plus de détachement que pour leurs albums précédents. La production est plus sobre que pour End Of The Century (produit par Phil Spector) mais elle est plus étoffée que sur leurs premiers albums, et l'efficacité n'en perd rien même si celle-ci est moins immédiate, moins "évidente".
Tout y est : des phases punk ("Psycho Therapy", qui ravira les fans de la première heure), pop sixties mélodique romantique dont Joey est friand ("My-My Kind Of Girl"), du rock n'roll vindicatif ("Timebomb"), comme dans tous leurs albums. La production n'est pas lourde, elle est simplement moins punk qu'avant, ce qui donne finalement une tonalité mélancolique, un peu désabusée et dans le même temps un peu plus sereine qu'avant, mais en tous les cas plus mûre et, certes, moins fougueusement juvénile.
Cet album n'est pas pollué par le son des années 80 au mauvais sens du terme, ou si peu... je ne vois pas trop les claviers dont il est fait état dans la chronique précédente. Ils sont plutôt discrets et ne viennent pas souiller les guitares, seul instrument toujours réellement en activité chez les Ramones, sans que celles-ci deviennent trop lourdes comme elles pourront l'être plus tard dans leur discographie.
Cet album est plus qu'honnête même si ce n'est pas forcément un chef d'œuvre. Tous les groupes ont le droit d'évoluer du moment qu'ils ne donnent pas dans la variété putassière. Croyez-moi on en est loin.
Bon 15/20
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