Fruit Bats
Tripper |
Label :
Sub Pop |
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Une fois n'est pas coutume, pour enregistrer Tripper, le cinquième album des Fruit Bats, Eric D. Johnson s'est entouré, à une exception près, des musiciens à l'œuvre deux ans plus tôt sur le très bon The Ruminant Band, auxquels se sont comme d'habitude ajoutés quelques invités de passage (les regrettés Neal Casal et Richard Swift, le déjà croisé Tim Rutili ou encore Avigdor Zahner-Isenberg, aka Avi Buffalo), même si, apparemment, l'enregistrement fut plutôt l'affaire de Johnson et du producteur Thom Monahan (Pernice Brothers, Vetiver, Devendra Banhart, Beachwood Sparks), appelé à devenir un collaborateur récurent du groupe quelques années plus tard. Tripper est aussi leur ultime sortie sur le label Sub Pop et leur dernier avant une pause de deux années, de 2013 à 2015, que Johnson a consacré à la composition de musiques de films, à un album solo, EDJ en 2014, ainsi qu'à diverses collaborations.
Et quelque part, en lien avec ces éléments, ce disque sonne un peu comme la fin d'un cycle, celui qui a vu les Fruit Bats participer, toujours un peu en retrait, à la florissante et talentueuse scène indie-folk-pop américaine des années 2000, au cours desquelles Johnson et sa troupe à géométrie variable n'ont fait que se bonifier avec le temps et les albums. Mais là où à chaque étape, ils gagnaient en cohérence et en consistance, Tripper apparaît un rien plus décousu et désordonné, même si, évidemment, le talent et le savoir-faire sont toujours là. Des chansons comme "So Long", apaisante et sereine, ou "Tangie and Ray", bien rythmée et dotée d'un beau solo de guitare, sont là pour en témoigner, tout comme "Heart Like an Orange" et "Dolly", qui animent bien le milieu du disque. Mais une certaine torpeur enserre tout de même l'ensemble et Johnson semble déjà un peu dans ses futures BO (l'enchaînement "The Banishment Song" - "The Fen" - "Wild Honey", bien qu'assez juste et bien amené, en est révélateur). "Picture of a Bird", avec son piano et ses cordes rêveuses, termine idéalement un album qui, s'il ne manque pas d'atouts et s'écoute bien, pâtit quelque peu de la comparaison avec ses prédécesseurs, plus enjoués et harmonieux. Mais prendre son temps et laisser libre cours à ses envies est toujours bon, alors pourquoi Johnson aurait-il dû s'en priver ?
Et quelque part, en lien avec ces éléments, ce disque sonne un peu comme la fin d'un cycle, celui qui a vu les Fruit Bats participer, toujours un peu en retrait, à la florissante et talentueuse scène indie-folk-pop américaine des années 2000, au cours desquelles Johnson et sa troupe à géométrie variable n'ont fait que se bonifier avec le temps et les albums. Mais là où à chaque étape, ils gagnaient en cohérence et en consistance, Tripper apparaît un rien plus décousu et désordonné, même si, évidemment, le talent et le savoir-faire sont toujours là. Des chansons comme "So Long", apaisante et sereine, ou "Tangie and Ray", bien rythmée et dotée d'un beau solo de guitare, sont là pour en témoigner, tout comme "Heart Like an Orange" et "Dolly", qui animent bien le milieu du disque. Mais une certaine torpeur enserre tout de même l'ensemble et Johnson semble déjà un peu dans ses futures BO (l'enchaînement "The Banishment Song" - "The Fen" - "Wild Honey", bien qu'assez juste et bien amené, en est révélateur). "Picture of a Bird", avec son piano et ses cordes rêveuses, termine idéalement un album qui, s'il ne manque pas d'atouts et s'écoute bien, pâtit quelque peu de la comparaison avec ses prédécesseurs, plus enjoués et harmonieux. Mais prendre son temps et laisser libre cours à ses envies est toujours bon, alors pourquoi Johnson aurait-il dû s'en priver ?
Sympa 14/20 | par Poukram |
En écoute : https://fruit-bats.bandcamp.com/album/tripper
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