St. Thomas

Jamais deux sans trois. Découvert il y a trente mois dans sa période City Slang en support-act de Lambchop et lors de son after-show au concert de My Morning Jacket en novembre 2003, St Thomas est de retour dans la capitale européenne. Le Witloof Bar du Botanique, bien achalandé, accueille donc un Thomas Hansen physiquement affûté. Délaissant banjo, tambourins et orgue pour une Telecaster, St Thomas s'est adjoint les services de Petter Pogo à la basse, Alexander Lindbäck assurant au fût. L' innocence a fait place à la maturité, le country-folk mélancolique à l'électricité. Cette tournée, l'ancien postier d'Oslo la joue rock et solos de guitares bien sentis. Entre Lynyrd Skynyrd et le Crazy Horse, le son tout droit sorti des amplis colle à la peau et ravit un parterre visiblement aux anges. Private jokes, libération de l'ingé-son enfermé on ne sait comment backstage, rasades de vodka, cordes cassées, Gibson Lespaul en sauvetage inespéré de la Fender moribonde en plein set: voilà qui contribue à l'ambiance bon enfant. Piochant allègrement et équitablement dans un répertoire déjà enviable pour ce Norvégien de 28 ans, le show proposé ce soir par St Thomas démontre que l'homme a grandi et musicalement mûri. Et pour les déçus de la non livraison de ‘'Invitation'', hymne décalé folk norvégien issu de Mysterious Walks , le délire gesticulatoire et païen de Hansen sur "Kjerringa..." en deuxième rappel comblera l'assistance d'aise. Rendez-vous est déjà pris pour 2005, jamais trois sans quatre...