Beck
Sea Change |
Label :
Geffen |
||||
Sea Change, un album aquatique, où la voix de Beck coule sur des accords folk... La voix : un peu désespérée, un peu blasée ; le débit est lent. Beck entraîne l'auditeur dans ses mélancolies, abîmes indéfinis. Beck tombe. Le loser s'écroule. On est loin des chansons débraillées, des lueurs insolentes. Sur la pochette, le jeune homme ouvre des yeux hagards. Beck change. Dans ses chansons flottent des brumes, grisailles spleenétiques. Beck dit les amitiés avortées, les lassitudes, les sanglots au fond de la gorge. Beck a perdu la révolte, reste le goût du sang. L'ironie, cinglante, grinçante : it's only lies that I'm living / it's only tears that I'm crying / it's only you that I'm losing / guess I'm doing fine (sur "Guess I'm doing fine") – ou est-ce du cynisme ? Les chansons sont belles, justes ("Lost cause", "It's all in your mind"), les arrangements sensibles (cordes, piano, synthé, banjo, s'ajoutent à la formation guitare acoustique/basse/batterie)... Cet album comme une prison de verre capture des émotions, met à nu des cicatrices, des entailles, failles insoupçonnées. Mais voilà : Sea Change transporte trop de sel – la mer, les larmes ? Au final, l'auditeur se sent vidé de lui-même, bizarrement absent, souvent déconcerté. Sea Change, ou variations sur la mélancolie, ou natures mortes. Car ce qui manque à Sea Change, c'est bien la VIE.
Pas mal 13/20 | par Pixy |
Posté le 19 août 2004 à 16 h 38 |
Beck nous avait habitué à des disques funky, sur lesquels il était bon de bouger son corps sur des rythmes endiablés.
Changement de décors pour un disque tout en nuances.
Beck nous invite à partager ses doutes ses peurs.
Les titres sont lents et longs mais jamais marchmallow, ni trainant en longueur.
"Paper Tiger" nous entraîne dans le sillage de Gainsbourg, alors que "Round The Bend" glisse dans un lent tempo.
C'est finalement rassurant de voir un artiste livrant une oeuvre de remise en question.
Ce disque reste comme un pas de coté dans la discographie de Beck, mais quel pas !!!
Changement de décors pour un disque tout en nuances.
Beck nous invite à partager ses doutes ses peurs.
Les titres sont lents et longs mais jamais marchmallow, ni trainant en longueur.
"Paper Tiger" nous entraîne dans le sillage de Gainsbourg, alors que "Round The Bend" glisse dans un lent tempo.
C'est finalement rassurant de voir un artiste livrant une oeuvre de remise en question.
Ce disque reste comme un pas de coté dans la discographie de Beck, mais quel pas !!!
Excellent ! 18/20
Posté le 06 octobre 2005 à 09 h 52 |
Tiens, le caméléon Beck semble avoir rangé ses sons étranges pour se lancer dans un album aux tonalités plus classiques.
Rien que la pochette peut inspirer ce genre de réflexions. Où est passé cette malice, ce caractère pictural déplacé de son artwork? Beck fait sobre, 2002 sera terne.
Malgré un talent indiscutable, prouvé de nombreuses fois, on a à ce moment là, bien du mal à parier sur ce disque. Quelle reconversion après le funky Midnite Vultures? Quelle crédibilité pour ces 12 nouvelles compositions folk au ton légèrement déprimante?
Sea Change s'annonce ainsi comme un nouveau départ, voire, un défi personnel. Et il est véritablement impressionnant de constater avec quelle passion et quelle aisance le message est communiqué: cette mélancolie était vraisemblablement enfouie quelque part en lui. Ce disque aura donné l'opportunité de découvrir un autre Beck, voire pour lui de se redécouvrir lui même, on n'en serait pas vraiment surpris.
En bref, d'un point de vue aussi large que possible sur la discographie de Beck, Sea Change apparait comme un inédit, comme quelque chose d'insolite, mais également d'un peu inquiétant: que nous reste il à espérer, quand bien même Beck semble accablé?
Rien que la pochette peut inspirer ce genre de réflexions. Où est passé cette malice, ce caractère pictural déplacé de son artwork? Beck fait sobre, 2002 sera terne.
Malgré un talent indiscutable, prouvé de nombreuses fois, on a à ce moment là, bien du mal à parier sur ce disque. Quelle reconversion après le funky Midnite Vultures? Quelle crédibilité pour ces 12 nouvelles compositions folk au ton légèrement déprimante?
Sea Change s'annonce ainsi comme un nouveau départ, voire, un défi personnel. Et il est véritablement impressionnant de constater avec quelle passion et quelle aisance le message est communiqué: cette mélancolie était vraisemblablement enfouie quelque part en lui. Ce disque aura donné l'opportunité de découvrir un autre Beck, voire pour lui de se redécouvrir lui même, on n'en serait pas vraiment surpris.
En bref, d'un point de vue aussi large que possible sur la discographie de Beck, Sea Change apparait comme un inédit, comme quelque chose d'insolite, mais également d'un peu inquiétant: que nous reste il à espérer, quand bien même Beck semble accablé?
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