Beck
Midnite Vultures |
Label :
Geffen |
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Une pochette d'une laideur effroyable prévient l'auditeur : ce disque est encore un échec de Beck ! En effet, il y a maintenant quelques temps de cela, ce jeune garçon était capable de s'atteler à n'importe quel style de musique, et de le passer à la moulinette Beck, produisant ainsi des disques originaux. Ici, il s'attaque au funk, et le résultat est un mauvais album de Prince. Certes, cela groove dans les chaumières (ou dans les soirées étudiantes arrosés où le nullissime "Sex Laws" doit faire des ravages), mais Beck a laissé son inspiration au placard pour de bon, se contentant de cloner, lui qui avant préférait les manipulations génétiques improbables. On sort fruster de ce disque prétentieux et finalement assez vain. A force de se vouloir ironique, Beck finit par devenir insipide. Pour le dynamitage du funk, on ira voir du côté des Make-Up (le pathétique "Debra" sonne d'ailleurs ici comme une sous-version de ces derniers).
Insipide 7/20 | par X_Elmo |
Posté le 16 janvier 2005 à 12 h 19 |
Cet album de Beck me laisse une impression mitigée, alors que je suis un grand fan de son "Mellow Gold" et d'"Odelay". Peut-être que je suis moins sensible à la musique funk, difficile à dire (en tout cas, Prince j'ai jamais trop accroché). Si je trouve que "Sexx Laws" est un très correct single, et si je trouve beaucoup de qualités à une chanson comme "Pressure Zone", le reste des titres de cet album ne m'est pas resté longtemps en mémoire. Ce n'est pas mauvais pour autant, il y a des sons très chouettes, mais le garçon a déjà fait tellement mieux qu'on a le droit d'être un peu déçu...
Passable 11/20
Posté le 18 octobre 2006 à 18 h 38 |
A la lecture de ces deux chroniques, je me dis que certains internautes sont passés à côté de quelque chose à l'écoute de cet album. Il est donc nécessaire pour moi d'essayer de redresser un peu la barre.
C'est un disque à écouter au 2eme, voire au 3eme degrés. On connaissait déjà le goût pour le très mauvais goût de notre génial bricoleur, là il semblerait qu'il se soit surpassé. Fini le blues cradingue, le hip hop old school et surtout le n'importe quoi. Enfin si, on garde le n'importe quoi, qu'on va marier cette fois avec des trucs plus funky, disco, bref de la musique festive pour boîtes des années 80, dégoulinante de sexualité, d'outrances, de couleurs flashy. On lorgne parfois du côté de Prince ou même, avec un peu d'imagination des... très bons dans le genre ridicule-marrant, Franky Goes To Hollywood. Car Beck, avec ce disque quasi-conceptuel a décidé de rendre un hommage -ironique bien sûr- à l'Amérique décadente de la jet set, des plages de Floride et des séries TV. Tous les thèmes y passent : fric, chirurgie esthétique ("We Like The Girls With The Cellophane Chests") voitures de sports, prouesses sexuelles ("Sex Lawws"). Et même si, au détour de quelques arrangements, on reconnaît le Beck destroy d'antan, c'est sûrement pour nous rappeler qu'il plaisante, au cas ou certains n'auraient pas compris. Car ce qui fait toute la complexité de ce disque tout fluo-moche, c'est que parfois, on ne sait plus si Beck se prend vraiment pour l'héritier de Prince, tout en susurrements suraigus, ou si il continue à se marrer dans son coin. Là, je ne peux qu'admirer cette ambiguïté, pensant que Beck est un personnage particulièrement énigmatique qui le rend fascinant. La production, complètement surchargée par moments, fait partir dans des univers cosmiques en toc, donne envie de sauter partout un sourire niais aux lèvres. Et il y a l'ovni total "Get Real Paid", ou Kraftwerk rencontre une Nintendo et tente de faire du disco en proférant des paroles salaces.
Un disque jouissif donc, à ne jamais prendre au sérieux. Pour ceux qui veulent bien dépasser les influences de Beck à ce moment là... Les années 80, ont marqué au fer rouge la musique, elles ont pourtant léguées à des petits génies comme Beck un pantalon rose et des idées plein la tête...
C'est un disque à écouter au 2eme, voire au 3eme degrés. On connaissait déjà le goût pour le très mauvais goût de notre génial bricoleur, là il semblerait qu'il se soit surpassé. Fini le blues cradingue, le hip hop old school et surtout le n'importe quoi. Enfin si, on garde le n'importe quoi, qu'on va marier cette fois avec des trucs plus funky, disco, bref de la musique festive pour boîtes des années 80, dégoulinante de sexualité, d'outrances, de couleurs flashy. On lorgne parfois du côté de Prince ou même, avec un peu d'imagination des... très bons dans le genre ridicule-marrant, Franky Goes To Hollywood. Car Beck, avec ce disque quasi-conceptuel a décidé de rendre un hommage -ironique bien sûr- à l'Amérique décadente de la jet set, des plages de Floride et des séries TV. Tous les thèmes y passent : fric, chirurgie esthétique ("We Like The Girls With The Cellophane Chests") voitures de sports, prouesses sexuelles ("Sex Lawws"). Et même si, au détour de quelques arrangements, on reconnaît le Beck destroy d'antan, c'est sûrement pour nous rappeler qu'il plaisante, au cas ou certains n'auraient pas compris. Car ce qui fait toute la complexité de ce disque tout fluo-moche, c'est que parfois, on ne sait plus si Beck se prend vraiment pour l'héritier de Prince, tout en susurrements suraigus, ou si il continue à se marrer dans son coin. Là, je ne peux qu'admirer cette ambiguïté, pensant que Beck est un personnage particulièrement énigmatique qui le rend fascinant. La production, complètement surchargée par moments, fait partir dans des univers cosmiques en toc, donne envie de sauter partout un sourire niais aux lèvres. Et il y a l'ovni total "Get Real Paid", ou Kraftwerk rencontre une Nintendo et tente de faire du disco en proférant des paroles salaces.
Un disque jouissif donc, à ne jamais prendre au sérieux. Pour ceux qui veulent bien dépasser les influences de Beck à ce moment là... Les années 80, ont marqué au fer rouge la musique, elles ont pourtant léguées à des petits génies comme Beck un pantalon rose et des idées plein la tête...
Excellent ! 18/20
Posté le 29 août 2010 à 19 h 49 |
Inutile de dire que beaucoup de monde est passé à côté de Midnite Vultures très bêtement, et très logiquement aussi. D'abord, la pochette est kitsch à en être pratiquement horrible. Heureusement, les oreilles ne se rendent pas compte de ses détails-là. Quand on connaît un minimum l'artiste, on se rend vite compte qu'il ne s'agit pas d'une farce (quel en serait même l'intérêt ?).
Une première écoute donne tout de suite le tempo : il s'agit bien d'un album très coloré. Ça fait beaucoup de bien. Mais cela va-t-il passé l'épreuve du temps ? Et bien, oui !
Au côté de titres légers et faciles, tout en étant très efficaces (entre autres, les singles "Sexx Laws" et "Mixed Bizness"), de véritables perles se cachent. Je ne peux en dire autrement de "Peaches & Cream" ou "Milk & Honey" (ce dernier étant pour moi la grosse tuerie du disque).
Tout au long de l'album, Beck s'amuse à nous sortir des sons tout droit du quotidien, au beau milieu de morceau incluant des instruments utilisés de façon tout ce qu'il y a de plus classique, comme sur "Get Real Paid".
Beck ne change pas. Malgré l'apparente et trompeuse naïveté de sa musique, il y a un travail dans l'écriture et dans la production que nombre d'artistes sont tout simplement incapables de rechercher. Ce type n'est pas une légende, ni un héros, et ne sera probablement jamais un mythe. Par contre, il possède un talent unique, dont le rock et la musique en général manque de plus en plus. Le kitsch des années 70 est peut-être ringard en 1999, mais avec Beck, on n'a plus que le côté intrigant de cette décennie qui serait sûrement allé comme un gant à Beck. Malgré des morceaux moins intéressants ("Pressure Zone"), mais sans faux pas pour autant, l'ensemble revêt une homogénéité due autant à la naïveté qu'au talent de son maître de cérémonie. En cela, Midnite Vultures est une belle réussite.
Une première écoute donne tout de suite le tempo : il s'agit bien d'un album très coloré. Ça fait beaucoup de bien. Mais cela va-t-il passé l'épreuve du temps ? Et bien, oui !
Au côté de titres légers et faciles, tout en étant très efficaces (entre autres, les singles "Sexx Laws" et "Mixed Bizness"), de véritables perles se cachent. Je ne peux en dire autrement de "Peaches & Cream" ou "Milk & Honey" (ce dernier étant pour moi la grosse tuerie du disque).
Tout au long de l'album, Beck s'amuse à nous sortir des sons tout droit du quotidien, au beau milieu de morceau incluant des instruments utilisés de façon tout ce qu'il y a de plus classique, comme sur "Get Real Paid".
Beck ne change pas. Malgré l'apparente et trompeuse naïveté de sa musique, il y a un travail dans l'écriture et dans la production que nombre d'artistes sont tout simplement incapables de rechercher. Ce type n'est pas une légende, ni un héros, et ne sera probablement jamais un mythe. Par contre, il possède un talent unique, dont le rock et la musique en général manque de plus en plus. Le kitsch des années 70 est peut-être ringard en 1999, mais avec Beck, on n'a plus que le côté intrigant de cette décennie qui serait sûrement allé comme un gant à Beck. Malgré des morceaux moins intéressants ("Pressure Zone"), mais sans faux pas pour autant, l'ensemble revêt une homogénéité due autant à la naïveté qu'au talent de son maître de cérémonie. En cela, Midnite Vultures est une belle réussite.
Très bon 16/20
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