Beck

Paris [Cité De La Musique] - mardi 02 juillet 2013

Beck en solo, comme ça, sans album annoncé, après des années où les derniers albums sortis ont plongé son auteur dans un semi-oubli, lui qui, il y a une quinzaine d'années, pouvait tout se permettre et se permettait tout au niveau musical. Présenté comme très en avance sur son temps, Beck semble être un lièvre finalement rattrapé par beaucoup de tortues.
La faute à la scientologie ou la la lassitude, allez savoir, toujours est-il que j'avais en tête un excellent Olympia de 2001, et comme les concerts hors festival se font rares en été, l'occasion était trop belle de profiter de la toujours excellente acoustique de la Cité de la Musique.

Les lumières s'éteignent et premier constat : la notion de solo ne doit pas être la même pour tout le monde, étant donné que notre troubadour arrive accompagné d'un pianiste quibs'avérera assez moyen, et d'un bassiste tout droit sorti des années collège, (la série).
Le concert commence et je ne sais plus si c'est Ray Charles à James Brown ou Phlippe Lavil à Jocelyne Beroard qui disait "Moi je n'aurais pas imaginé que je te reverrais tant d'années ont passé, je vois que tu n'as pas changé.", mais je ne peux qu'approuver ces propos. Car dans mes souvenirs, au-delà de l'aspect bordélique de la tournée Midnite Vultures, au-delà de ce visage de gamin qui se demande ce qu'il fait là, j'avais encore en tête un excellent souvenir d'un chant parfaitement maîtrisé. Et ce fut encore le cas.
Les chansons de la grande époque s'enchaînent, entrecoupées de reprises (ahh la BO de Eternal Sunshine Of The Spotless Mind...), d'anecdotes ou de demandes de suggestions de chansons, et on fait un bon de 15 ans en arrière. Pour celles des albums Sea Change et Mutations, pas de grosses surprises au niveau des arrangements, elles sont bien choisies et passent très bien. Pour certaines de Mellow Gold et surtout de Odelay, ces nouvelles versions montrent que si les arrangements des albums commencent à dater furieusement (surtout Odelay), la substantifique moelle est belle est bien là, comme en témoigne ce medley "Devil's Haircut / Where It's At".

Parmi les grands moments, on retiendra "Lost Cause", "O Maria", "Hollow Log", un "It's All In Your Mind" à tomber et un second medley en fin de première partie joyeusement bordélique (notamment sur divers plantage de paroles sur "Billie Jean").

Pour le rappel, nous aurons droit à une version plutôt réussie de "Sunday Morning" avec Nicolas Godin de Air, montrant au passage le gros écart de niveau entre lui et le pianiste du groupe, et un duo très dispensable avec Charlotte Gainsbourg.
Pas de "Loser" mais on s'en fiche, certes, ça n'aurait pas déplu, mais personne n'a pensé à le réclamer, preuve que la setlist de la soirée convenait très bien.

Un léger bémol sur la durée, il y avait de quoi dépasser les 90 minutes syndicales, mais pas question pour autant de faire la fine bouche, Beck a montré une fois de plus qu'il était un excellent songwriter et un remarquable interprète.


Très bon   16/20
par Francislalanne


  Setlist

The Golden Age
Lost Cause
Jack-Ass
O Maria
Dead Melodies
Everybody's Got to Learn Sometime (The Korgis)
Don't Act Like Your Heart Isn't Hard
Pay No Mind
Hollow Log
Rowboat
One Foot in the Grave
Mighty Good Leader
Devil's Haircut / Where It's At
Love (John Lennon)
Already Dead
Modern Guilt
Asshole
It's All In Your Mind
Sissyneck / Billie Jean (Michael Jackson) / Scarecrow / Get It On (T Rex)
>>>
Sunday Morning (Velvet Underground)
Heaven's can Wait (Charotte Gainsbourg)
Gamma Ray


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