Gojira
Terra Incognita |
Label :
Gabriel Editions |
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2001. Godzilla a multiplié les concerts et a ravagé toutes les scènes qui passaient à leur portée. Le groupe a muté. Mutation nominale (Gojira), mutation stylistique : exit le death metal et en avant pour le défouraille metal.
Ce premier album enfonce tout. Il enfonce la concurrence, française et internationale. Il enfonce les portes clichesques d'un metal bourrin et bas du front, sans finesse ni spiritualité. Il enfonce votre boîte crânienne, enfin.
Pour avoir vu le groupe sur scène à de nombreuses reprises au cours de cette période, on pouvait déjà s'apercevoir que Gojira s'éloignait quelque peu du death très référentiel de ses débuts pour s'orienter vers un style beaucoup plus personnel, unique même, faisant la part belle aux riffs venus de nulle part, aux cavalcades arythmiques et aux voix trafiquées. Tous ces éléments se trouvent réunis sur ce bien nommé Terra Incognita, album de la révélation qui augure la décennie Gojira et son hégémonie sans pareille sur la scène française d'abord, internationale ensuite.
Dès les premières mesures de "Clone", le ton est donné. Gojira nous emmène dans de nouveaux territoires métalliques à nul autre pareil. Le tapping y est monnaie courante, ça ralentit aussi subitement que ça accélère, on prend des coups et surtout on se dit "putain, mais c'est quoi ce nom de dieu de groupe de dingue !"
L'évolution entre cet album et Possessed est bluffante d'intelligence et d'acuité. Pire, Terra Incognita est une mine de riffs qui tuent, littéralement. Honnêtement, en la matière, je n'avais pas pris une telle branlée depuis, et je pèse la référence, ... And Justice For All qui, pour moi, reste La référence en la matière.
Certes, quelques titres peuvent sembler en deçà, trop insouciants ("Satan is a Lawyer") ou trop patauds ("Blow Me Away"), mais il y a toujours la trouvaille, Le riff qui vous claque le beignet pour le compte. Le metal de Gojira transpire la classe par tous les pores de ses amplis.
Donc, si l'on fait abstraction de deux titres très légèrement "moins bons", le reste est du talent et de l'inspiration à l'état pur, avec des perles qui sont depuis devenues des classiques du groupe : "Lizard Skin", "Rise", "Love", des morceaux aux forts relents black death dans leurs accélérations épiques.
Au milieu de ces joyaux s'intercalent des interludes instrumentaux, faits de basse et de percussions basques (les "tablas"), qui développent une atmosphère étonnamment relaxante au milieu de ce magma de guitares, un peu à la manière de Tool. C'est là tout le paradoxe de la musique de Gojira : leur violence est porteuse de positivité.
Et au centre trône, selon mon goût, le morceau ultime de l'album : "Space Time." Au début, rien de mieux que le reste, mais à 2 minutes 50 sort une harmonie venue d'ailleurs... Intraduisible... d'une portée émotionnelle sans égal dans le genre : un phare dans la nuit, le chant des sirènes qui vous projette ensuite, dans une accélération fulgurante, sur les rochers de votre perdition.
En adéquation avec l'évolution musicale, le chant a également muté : la voix se fait plus puissante, plus chantée, à la manière d'un Hetfield ou d'un Logan Mader. Toujours juste, toujours inspirée, elle véhicule ses textes d'introspection et d'odes à la nature.
Rarement un premier album s'est trouvé aussi abouti, jouissif, définitif, s'inscrivant d'emblée comme une pierre angulaire du metal et véritable marchepied vers la gloire pour Gojira.
Reconnaissance éternelle à ce groupe...
Ce premier album enfonce tout. Il enfonce la concurrence, française et internationale. Il enfonce les portes clichesques d'un metal bourrin et bas du front, sans finesse ni spiritualité. Il enfonce votre boîte crânienne, enfin.
Pour avoir vu le groupe sur scène à de nombreuses reprises au cours de cette période, on pouvait déjà s'apercevoir que Gojira s'éloignait quelque peu du death très référentiel de ses débuts pour s'orienter vers un style beaucoup plus personnel, unique même, faisant la part belle aux riffs venus de nulle part, aux cavalcades arythmiques et aux voix trafiquées. Tous ces éléments se trouvent réunis sur ce bien nommé Terra Incognita, album de la révélation qui augure la décennie Gojira et son hégémonie sans pareille sur la scène française d'abord, internationale ensuite.
Dès les premières mesures de "Clone", le ton est donné. Gojira nous emmène dans de nouveaux territoires métalliques à nul autre pareil. Le tapping y est monnaie courante, ça ralentit aussi subitement que ça accélère, on prend des coups et surtout on se dit "putain, mais c'est quoi ce nom de dieu de groupe de dingue !"
L'évolution entre cet album et Possessed est bluffante d'intelligence et d'acuité. Pire, Terra Incognita est une mine de riffs qui tuent, littéralement. Honnêtement, en la matière, je n'avais pas pris une telle branlée depuis, et je pèse la référence, ... And Justice For All qui, pour moi, reste La référence en la matière.
Certes, quelques titres peuvent sembler en deçà, trop insouciants ("Satan is a Lawyer") ou trop patauds ("Blow Me Away"), mais il y a toujours la trouvaille, Le riff qui vous claque le beignet pour le compte. Le metal de Gojira transpire la classe par tous les pores de ses amplis.
Donc, si l'on fait abstraction de deux titres très légèrement "moins bons", le reste est du talent et de l'inspiration à l'état pur, avec des perles qui sont depuis devenues des classiques du groupe : "Lizard Skin", "Rise", "Love", des morceaux aux forts relents black death dans leurs accélérations épiques.
Au milieu de ces joyaux s'intercalent des interludes instrumentaux, faits de basse et de percussions basques (les "tablas"), qui développent une atmosphère étonnamment relaxante au milieu de ce magma de guitares, un peu à la manière de Tool. C'est là tout le paradoxe de la musique de Gojira : leur violence est porteuse de positivité.
Et au centre trône, selon mon goût, le morceau ultime de l'album : "Space Time." Au début, rien de mieux que le reste, mais à 2 minutes 50 sort une harmonie venue d'ailleurs... Intraduisible... d'une portée émotionnelle sans égal dans le genre : un phare dans la nuit, le chant des sirènes qui vous projette ensuite, dans une accélération fulgurante, sur les rochers de votre perdition.
En adéquation avec l'évolution musicale, le chant a également muté : la voix se fait plus puissante, plus chantée, à la manière d'un Hetfield ou d'un Logan Mader. Toujours juste, toujours inspirée, elle véhicule ses textes d'introspection et d'odes à la nature.
Rarement un premier album s'est trouvé aussi abouti, jouissif, définitif, s'inscrivant d'emblée comme une pierre angulaire du metal et véritable marchepied vers la gloire pour Gojira.
Reconnaissance éternelle à ce groupe...
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
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