Gojira
The Link |
Label :
Gabriel Editions |
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Terra Incognita : pochette noire, photo d'humain nu et prostré.
The Link : pochette rouge, représentation végétale.
Gojira, avec ce deuxième album, impose son style, affirme sa touche sonore. Les racines sont profondes, les branches s'étendent toujours plus loin, vers de nouveaux horizons musicaux ; preuve de leur ambition et la volonté de croître.
Dès les premières mesures du morceau éponyme d'ouverture, on devine immédiatement une maturité, une assurance nouvelle et conquérante. Il faut dire que tourner avec Immortal, Cannibal Corpse ou encore Machine Head aide à asseoir une réputation. "The Link" est probablement une des meilleures introductions qui soient, avec ce riff lourd et syncopé, répétitif, cédant la place à une voix puissante digne de Neurosis.
L'album se veut plus compact, plus massif. Le son y est sourd, étouffé jusqu'à la strangulation (le final de "Rememberance"), retranscrivant parfaitement la justesse des rythmiques monstrueuses qu'assène toujours le groupe. Les compositions sont également plus élaborées, plus travaillées, moins instinctives certes, mais l'apport qualitatif est indéniable.
On retrouve toujours ces morceaux aux riffs bizarroïdes ("Death Of Me", "Over The Flow"), dont seul Gojira a le secret, un interlude instrumental ("Torii") apaisant basé sur de très belles harmoniques, mais, en définitive, les titres semblent plus directs, plus brutaux que le précédent effort. Il suffit de s'envoyer "Rememberance", "Wisdom Comes" ou "Embrace the World" : force, vitesse, précision, nous sommes bien dans un univers death metal, mais avec une touche moderne et originale qui fait que je n'ai jamais compris comment les journalistes ont pu dire de Gojira qu'il était le Morbid Angel français...
D'autres titres sont principalement construits autour de riffs pesants proches d'un groupe doom (les superbes "Indians" et "Inward Movement") et confèrent à The Link une grande variété de thèmes sans pour autant dénaturer l'unicité du style. Quel que soit le registre, Gojira fait du Gojira. Les influences sont à peine perceptibles, intégrées, et le groupe, suite à cet album, commence déjà à influencer d'autres groupes. Cela en dit assez long sur les qualités intrinsèques du groupe.
Plus ramassé et moins éparpillé que l'opus précédent, The Link s'achève sur un titre instrumental ("Dawn"), reprise du groupe Alone and Tired qui, il me semble, est le projet minimaliste de Mario. Cette composition est à la hauteur d'un "The Call Of Ktulu", avec sa construction en montagne russe et ses riffs à tiroir, et le titre s'étiole peu à peu sur des pépiements d'oiseaux : normal me direz-vous, la pochette est un arbre.
Autant Terra Incognita était un excellent premier album, en dépit du fait que l'on sent que le groupe veut trop en mettre et qu'il aurait gagné à être plus concis, autant The Link est parfait de bout en bout et reste pour moi une des pierres angulaires de la discographie de Gojira.
Avec ce groupe, on a trouvé le chaînon manquant à la scène française...
The Link : pochette rouge, représentation végétale.
Gojira, avec ce deuxième album, impose son style, affirme sa touche sonore. Les racines sont profondes, les branches s'étendent toujours plus loin, vers de nouveaux horizons musicaux ; preuve de leur ambition et la volonté de croître.
Dès les premières mesures du morceau éponyme d'ouverture, on devine immédiatement une maturité, une assurance nouvelle et conquérante. Il faut dire que tourner avec Immortal, Cannibal Corpse ou encore Machine Head aide à asseoir une réputation. "The Link" est probablement une des meilleures introductions qui soient, avec ce riff lourd et syncopé, répétitif, cédant la place à une voix puissante digne de Neurosis.
L'album se veut plus compact, plus massif. Le son y est sourd, étouffé jusqu'à la strangulation (le final de "Rememberance"), retranscrivant parfaitement la justesse des rythmiques monstrueuses qu'assène toujours le groupe. Les compositions sont également plus élaborées, plus travaillées, moins instinctives certes, mais l'apport qualitatif est indéniable.
On retrouve toujours ces morceaux aux riffs bizarroïdes ("Death Of Me", "Over The Flow"), dont seul Gojira a le secret, un interlude instrumental ("Torii") apaisant basé sur de très belles harmoniques, mais, en définitive, les titres semblent plus directs, plus brutaux que le précédent effort. Il suffit de s'envoyer "Rememberance", "Wisdom Comes" ou "Embrace the World" : force, vitesse, précision, nous sommes bien dans un univers death metal, mais avec une touche moderne et originale qui fait que je n'ai jamais compris comment les journalistes ont pu dire de Gojira qu'il était le Morbid Angel français...
D'autres titres sont principalement construits autour de riffs pesants proches d'un groupe doom (les superbes "Indians" et "Inward Movement") et confèrent à The Link une grande variété de thèmes sans pour autant dénaturer l'unicité du style. Quel que soit le registre, Gojira fait du Gojira. Les influences sont à peine perceptibles, intégrées, et le groupe, suite à cet album, commence déjà à influencer d'autres groupes. Cela en dit assez long sur les qualités intrinsèques du groupe.
Plus ramassé et moins éparpillé que l'opus précédent, The Link s'achève sur un titre instrumental ("Dawn"), reprise du groupe Alone and Tired qui, il me semble, est le projet minimaliste de Mario. Cette composition est à la hauteur d'un "The Call Of Ktulu", avec sa construction en montagne russe et ses riffs à tiroir, et le titre s'étiole peu à peu sur des pépiements d'oiseaux : normal me direz-vous, la pochette est un arbre.
Autant Terra Incognita était un excellent premier album, en dépit du fait que l'on sent que le groupe veut trop en mettre et qu'il aurait gagné à être plus concis, autant The Link est parfait de bout en bout et reste pour moi une des pierres angulaires de la discographie de Gojira.
Avec ce groupe, on a trouvé le chaînon manquant à la scène française...
Excellent ! 18/20 | par Arno Vice |
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