Gojira

From Mars To Sirius

From Mars To Sirius

 Label :     Gabriel Editions 
 Sortie :    lundi 24 octobre 2005 
 Format :  Album / CD   

Terra Incognita à fait connaître Gojira dans le monde du métal. The Link à confirmer à quel point il s'agit d'un bon groupe. Alors qu'attendre de ce troisième album ?

Autant le dire tout de suite cet album est simplement HENAURME. Gojira est devenu un groupe parfaitement au point. Si la compétence du groupe n'est plus à démontrer, ils sont sans doute encore passé un cap dans la maitrise technique. Associée à une inventivité indéniable le mélange est explosif.
La rythmique est implacable emmenée par un batteur exceptionnel, les rifs ultra lourds se croisent dans des ambiances planantes. Enfin Gojira c'est une voix une vraie capable de transporter et de transmettre tous les messages propre à Gojira: le combat écologique.
"From The Sky" est une authentique tuerie devenu un monument incontournable de leurs concerts. Si "The Heaviest Matter Of The Universe" est un pur morceau de death métal (de haut niveau ca va de soi), "Flying Whales" va en étonner plus d'un. Ca commence par une longue intro bien planante et ca part d'un coup dans un pur bourrinage apocalyptique. Un morceau qui devrait chatouiller quelques oreilles.

En conclusion, je dirai juste que cet album est un indispensable. Un indispensable de la scène française, un indispensable du métal, un indispensable pour toute bonne discothèque qui se respecte.


Excellent !   18/20
par Bozo


 Moyenne 16.50/20 

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Posté le 14 mars 2010 à 12 h 07

C'est avec ce From Mars To Sirius que Gojira a franchi le palier si difficile de la reconnaissance internationale. Pourtant, s'il s'agit bien d'un album majeur pour les landais, celui de la maturité comme aiment à dire les journalistes, il est de mon point de vue le moins séduisant, non pas parce qu'il est plus difficilement abordable, mais parce qu'il me fait plutôt l'effet d'une transition entre la spontanéité brutale de Terra Incognita ou The Link et le chef d'œuvre à venir The Way Of All Flesh.
Le groupe poursuit donc sa mutation. Après le noir et le rouge, vient le blanc d'une pochette superbe et originale, avec le retour de leur logo d'origine, bien qu'il soit déplacé pour ce groupe d'employer des termes tels que "virginal" ou "immaculé." En revanche, la pureté de leur style inimitable est à souligner.
L'avancée majeure de Gojira peut s'observer avant même de lancer la musique. Les compositions ont gagné en longueur, avec trois titres qui font plus de sept minutes et une majorité oscillant entre cinq et six. On sent donc poindre un désir de développer les ambiances, d'étoffer son art et de ne plus jeter les riffs, mais bien de les poser, de les laisser respirer.
Cette respiration nouvelle se ressent dès les premières mesures de "Ocean Planet." Le son est beaucoup plus clair, à savoir que les guitares ne sont plus aussi compressées que par le passé et que la batterie, toujours phénoménale et véritable pilier, sonne également de façon plus organique. Le tout se veut plus rêche également, finalement plutôt éloigné des productions typiquement metal.
L'autre progression est à chercher dans la voix, qui monte un peu dans les octaves pour délaisser les grognements propres au death et s'orienter vers la puissance pure et naturelle d'un Machine Head ou d'un Neurosis. Cela participe grandement à la volonté d'apporter du lumineux, d'éclairer un chemin envahi par la nuit. De plus, l'effort d'écriture est tel qu'il serait dommage de le ruiner par des borborygmes sourds.
Comme d'habitude, le morceau d'ouverture est somptueux. Gojira pense ses albums comme un récit et l'agencement des titres est toujours judicieux, limpide d'évidence. "Ocean Planet" propose à la fois ce que le groupe sait faire de mieux (lourdeur, riffs alambiqués et déstructurés, jeu de batterie impeccable), mais avec un sens de la mélodie, notamment vocale, que l'on ne lui connaissait pas jusqu'alors. C'est donc sans préambule que le quatuor impose son génie et ravit toutes les attentes entourant cette nouvelle sortie.
"Backbone" renoue davantage avec le style Gojira : des enchaînements rapides, du blast, avec un feeling quasi black metal dans cette façon de dérouler des riffs au note à note, en longueur. Cela dit, et peut-être est-ce dû au changement de son, je trouve l'ensemble moins percutant que The Link car moins immédiat dans la réception. Il y a en fait moins de mise en valeur au profit d'une cohésion d'ensemble, d'une compacité rare.
Mais que l'on ne s'y trompe pas, les chansons sont d'une incroyable qualité, dignes des plus grands du metal. J'ai néanmoins du mal à accrocher sur la durée, la longueur générale des titres me semblant parfois excessive, bien que rarement redondante. Ils gagneraient cependant, et ce n'est qu'avis, à être plus ramassés car l'aspect cyclique de certains passages peut engendrer une légère perte d'attention, d'autant que la production laisse moins de place à la nuance qu'auparavant.
Ainsi, un morceau comme "Where Dragons Dwell" m'apparaît comme longuet alors que les idées qui y sont développées sont démentes. Sans doute, je deviens trop exigeant avec ce groupe, dont je suis un fan inconditionnel, mais le simili blues de "World To Come" me laisse vraiment froid, me rappelant la mauvaise époque du Load de Metallica. Certes, je ne peux pas reprocher à Gojira de se renouveler, mais certaines voies empruntées me semblent davantage tenir de la face B et supportent difficilement la comparaison avec ce que le groupe propose d'habitude.
Cela dit, les morceaux de bravoure sont réellement hallucinants. Le final de "From The Sky" est à tomber, à la fois pesant et planant, "The Heaviest Matter Of The Universe" carton à souhait, saccadé et incisif ou encore la pièce maîtresse de cet album, à qui elle donne son nom : la succession de "From Mars" et "To Sirius."
Le premier est en fait une longue introduction au second, avec une progression dans l'intensité de l'arpège extrêmement bien menée, jusqu'à l'explosion et la démonstration par A+B que Gojira est le grand groupe de ces dernières années.
Cette promenade stellaire qui nous a donc mené de Mars à Sirius s'achève sur un des plus beaux titres de l'album, "Global Warning", construit sur un tapping, technique très peu utilisée dans le metal hormis pour quelques solos.
Ce final, limpide et clair comme un ciel étoilé de nuit d'été, fait oublier tous les défauts minimes observés et, surtout, semble ouvrir de nouvelles portes, de nouveaux territoires inexplorés.
Gojira, en groupe ambitieux, talentueux et évolutif, ne saurait se contenter de ce qu'il sait faire. Sans parler de révolution, il apparaît donc très clairement que le groupe cherche à proposer autre chose qu'un exutoire à son militantisme écologique.
Porteur d'énergie positive et symbiose du conscient et de l'inconscient, cet album, difficilement digeste sur la longueur, reste une pièce maîtresse des musiques amplifiées de ces dernières années.
Merci à eux...
Bon   15/20







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