Napalm Death
Utopia Banished |
Label :
Earache |
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Après ses deux premiers albums total grind core, Napalm Death a laissé un champ de ruines, une terre dévasté qui, paradoxalement, va se révéler extrêmement fertile si l'on considère l'incroyable prolifération de groupes se revendiquant de ces pionniers, seuls maîtres d'un style qu'ils ont initié avec Carcass.
De plus, une simple observation des groupes ultérieurs créés par les anciens membres (Cathedral, Scorn, Painkiller entre autres), suffit à nous convaincre que nous avons là un groupe bien plus intelligent que la moyenne des death metaleux.
Je ne m'étendrai pas sur les énièmes changements de line-up car, au final, ils n'impactent que peu la qualité du résultat et n'influent pas sur le style Napalm Death. Cela fait déjà deux albums que Barney meugle et il a parfaitement su faire oublier Lee Dorian qui était sans doute ce que l'on faisait de pire (donc, de meilleur) à l'orée des 90's.
Utopia Banished impose crainte et respect dès les premières mesures industrielles de "Discordance", un titre dans la veine de "Harmony Corruption" pour ceux qui connaissent. Les véritables titres n'ont donc pas encore démarré que l'on étouffe déjà. La suite n'est qu'une série de coups de barre à mine dans la tronche, de piétinements barbares sur des blast beats hallucinants de précision, le tout servi par une production rêche, claire et puissante, un véritable exploit tant les instruments pissent dans tous les coins et compte tenu du matériel disponible à l'époque. Et il y a ce bon Barney qui crache son venin, sa haine, sa rancune, sa frustration dans des registres tantôt hurlés, tantôt grognés, mais toujours très personnels.
Autant je comprends que les grindeux pure souche, les hardcoreux ou les keupons puissent chier sur tous les clichés grotesques du death metal, autant il me semble évident que Napalm Death a les atouts pour séduire ces publics très (trop ?) souvent élitistes. Beaucoup plus proche dans l'esprit et la manière d'appréhender sa musique de l'esprit punk anglais que de la scène américaine florissante de brutal death, Napalm est un glaire corrosif expectoré à la gueule d'une politique et d'une société que le groupe renie en bloc.
Cet album se paye même le luxe d'un single devenu un classique du genre : "The World Keeps Turning", seule composition se dégageant véritablement de ce magma de lave en fusion qu'est Utopia Banished. Sinon, on reste abruti par un tel déchaînement de violence et d'anti-compromission, admiratif devant l'intégrité de types qui ont sans doute choisi la voie la plus ardue de la reconnaissance et qui sont parvenus, à force de conviction, de talent et de persévérance, à foutre le monde entier à feu et à sang, incendiant toutes les scènes de leurs prestations cataclysmiques et atomisant un public pourtant habitué aux pires ignominies.
Plus qu'un simple album, Utopia Banished est le manifeste d'une sub-culture encore largement critiquée mais appelée à contaminer l'ensemble de la scène metal dans les années à venir, ainsi que l'affirmation d'une conscience politique militante dans un genre longtemps considéré comme étant peuplé d'analphabètes et de bas du front.
Cet album est incontournable, celui de la confirmation d'un talent qui clouera définitivement le bec à ses détracteurs tout en permettant à une scène de morts de faim de voir le jour. Indispensable.
De plus, une simple observation des groupes ultérieurs créés par les anciens membres (Cathedral, Scorn, Painkiller entre autres), suffit à nous convaincre que nous avons là un groupe bien plus intelligent que la moyenne des death metaleux.
Je ne m'étendrai pas sur les énièmes changements de line-up car, au final, ils n'impactent que peu la qualité du résultat et n'influent pas sur le style Napalm Death. Cela fait déjà deux albums que Barney meugle et il a parfaitement su faire oublier Lee Dorian qui était sans doute ce que l'on faisait de pire (donc, de meilleur) à l'orée des 90's.
Utopia Banished impose crainte et respect dès les premières mesures industrielles de "Discordance", un titre dans la veine de "Harmony Corruption" pour ceux qui connaissent. Les véritables titres n'ont donc pas encore démarré que l'on étouffe déjà. La suite n'est qu'une série de coups de barre à mine dans la tronche, de piétinements barbares sur des blast beats hallucinants de précision, le tout servi par une production rêche, claire et puissante, un véritable exploit tant les instruments pissent dans tous les coins et compte tenu du matériel disponible à l'époque. Et il y a ce bon Barney qui crache son venin, sa haine, sa rancune, sa frustration dans des registres tantôt hurlés, tantôt grognés, mais toujours très personnels.
Autant je comprends que les grindeux pure souche, les hardcoreux ou les keupons puissent chier sur tous les clichés grotesques du death metal, autant il me semble évident que Napalm Death a les atouts pour séduire ces publics très (trop ?) souvent élitistes. Beaucoup plus proche dans l'esprit et la manière d'appréhender sa musique de l'esprit punk anglais que de la scène américaine florissante de brutal death, Napalm est un glaire corrosif expectoré à la gueule d'une politique et d'une société que le groupe renie en bloc.
Cet album se paye même le luxe d'un single devenu un classique du genre : "The World Keeps Turning", seule composition se dégageant véritablement de ce magma de lave en fusion qu'est Utopia Banished. Sinon, on reste abruti par un tel déchaînement de violence et d'anti-compromission, admiratif devant l'intégrité de types qui ont sans doute choisi la voie la plus ardue de la reconnaissance et qui sont parvenus, à force de conviction, de talent et de persévérance, à foutre le monde entier à feu et à sang, incendiant toutes les scènes de leurs prestations cataclysmiques et atomisant un public pourtant habitué aux pires ignominies.
Plus qu'un simple album, Utopia Banished est le manifeste d'une sub-culture encore largement critiquée mais appelée à contaminer l'ensemble de la scène metal dans les années à venir, ainsi que l'affirmation d'une conscience politique militante dans un genre longtemps considéré comme étant peuplé d'analphabètes et de bas du front.
Cet album est incontournable, celui de la confirmation d'un talent qui clouera définitivement le bec à ses détracteurs tout en permettant à une scène de morts de faim de voir le jour. Indispensable.
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
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