Napalm Death
Greed Killing |
Label :
Earache |
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Il est loin le temps du Grind brouillon mais tellement jouissif des débuts. Depuis, Napalm Death a fait du chemin : Il est devenu une référence dans le milieu guilleret du Death-Metal, tant par la qualité de ses enregistrements que par la puissance phénoménale de ses prestations scéniques. Le groupe extrême incontournable des années 90 est aujourd'hui un des derniers dinosaures en activité.
Il est difficilement envisageable d'avoir une carrière aussi longue sans évolution notable, et le moins que l'on puisse dire, c'est que Napalm Death n'est vraiment pas un groupe statique. D'abord, parce que du line-up de ses débuts, il ne reste que le bassiste Shane Embury, ensuite (cause ou conséquence de ce turn-over ?) parce que la musique est en perpétuel mouvement. En effet, à l'écoute de Greed Killing (un E.P. préfigurant la sortie de l'album Diatribes), on se demande si c'est réellement le même groupe qui, à peine trois ans plus tôt, enregistrait ce qui reste aujourd'hui une référence du Death : Utopia Banished. Le précédent effort studio du groupe, Fear, Emptiness, Despair (ah, les gais- lurons !) laissait déjà présager un changement de cap vers des contrées moins Death et d'avantage orientées Hard-Core et Metal-Indus , cela se confirme pleinement sur ce sept titres.
Tout d'abord, le son est impressionnant : Plus aéré que sur les précédentes réalisations, il décuple l'impact des chansons car, pour la première fois, tous les instruments sont enfin distincts. La claque reçue n'en est que plus terrible, la violence du Death-Core pur jus étant renforcée par de nombreux arrangements Indus (bruitages en tout genre, larsens, voix trafiquées) qui apportent aux compositions une bonne dose de folie furieuse.
Reste à savoir si les fans de Grind écoutent encore Napalm Death : les blast-beats ont disparu, le son a gagné en clarté, les instruments ne pissent plus dans tous les coins, nous pouvons presque discerner ce que grommelle Barney et seuls subsistent de trop rares hurlements destructeurs de tympans, la marque de fabrique du style qu'ils ont initié. Cela ne fait pas pour autant de Napalm Death un groupe commercial que l'on écoute le dimanche en déjeunant chez sa belle-mère. "My Own Worst Enemy" est terrifiant de rage contenue, "Sel Betrayal" est une menace constante pour votre santé mentale, "Antibody" arrache tout sur son passage... Sur des tempos plus Hard-Core (comprendre plus lent qu'à l'accoutumée) et avec une influence Fear Factory marquée (c'est flagrant concernant le son des guitares, la façon de caler les roulements de grosse-caisse sur les guitares rythmiques ou encore dans l'utilisation massive de sonorités Indus), les Anglais offrent à leur public un E.P. de transition à la qualité irréprochable et augurant du meilleur pour la suite. La leçon se termine sur un "Plague Rages" live, histoire de rappeler d'où vient Napalm Death et de mieux souligner leur progression sans faille. D'ailleurs, un titre comme "Finer Truth, White Lies" est un exemple parfait de la symbiose possible entre des relents Grind et les influences plus contemporaines dont le groupe se nourrit. On obtient alors un style hybride impitoyable qui démontre que si Napalm Death mûrit, il ne s'assagit pas pour autant. La violence est juste mieux canalisée, pensée, optimisée...
Personnellement, je ne suis absolument pas nostalgique de leur époque Grind. Greed Killing est une leçon de violence donnée par les géniteurs de la scène extrême et rarement brutalité et intelligence auront fait aussi bon ménage que sur ce E.P. Les Maîtres ont encore été très sévères avec nous...
Il est difficilement envisageable d'avoir une carrière aussi longue sans évolution notable, et le moins que l'on puisse dire, c'est que Napalm Death n'est vraiment pas un groupe statique. D'abord, parce que du line-up de ses débuts, il ne reste que le bassiste Shane Embury, ensuite (cause ou conséquence de ce turn-over ?) parce que la musique est en perpétuel mouvement. En effet, à l'écoute de Greed Killing (un E.P. préfigurant la sortie de l'album Diatribes), on se demande si c'est réellement le même groupe qui, à peine trois ans plus tôt, enregistrait ce qui reste aujourd'hui une référence du Death : Utopia Banished. Le précédent effort studio du groupe, Fear, Emptiness, Despair (ah, les gais- lurons !) laissait déjà présager un changement de cap vers des contrées moins Death et d'avantage orientées Hard-Core et Metal-Indus , cela se confirme pleinement sur ce sept titres.
Tout d'abord, le son est impressionnant : Plus aéré que sur les précédentes réalisations, il décuple l'impact des chansons car, pour la première fois, tous les instruments sont enfin distincts. La claque reçue n'en est que plus terrible, la violence du Death-Core pur jus étant renforcée par de nombreux arrangements Indus (bruitages en tout genre, larsens, voix trafiquées) qui apportent aux compositions une bonne dose de folie furieuse.
Reste à savoir si les fans de Grind écoutent encore Napalm Death : les blast-beats ont disparu, le son a gagné en clarté, les instruments ne pissent plus dans tous les coins, nous pouvons presque discerner ce que grommelle Barney et seuls subsistent de trop rares hurlements destructeurs de tympans, la marque de fabrique du style qu'ils ont initié. Cela ne fait pas pour autant de Napalm Death un groupe commercial que l'on écoute le dimanche en déjeunant chez sa belle-mère. "My Own Worst Enemy" est terrifiant de rage contenue, "Sel Betrayal" est une menace constante pour votre santé mentale, "Antibody" arrache tout sur son passage... Sur des tempos plus Hard-Core (comprendre plus lent qu'à l'accoutumée) et avec une influence Fear Factory marquée (c'est flagrant concernant le son des guitares, la façon de caler les roulements de grosse-caisse sur les guitares rythmiques ou encore dans l'utilisation massive de sonorités Indus), les Anglais offrent à leur public un E.P. de transition à la qualité irréprochable et augurant du meilleur pour la suite. La leçon se termine sur un "Plague Rages" live, histoire de rappeler d'où vient Napalm Death et de mieux souligner leur progression sans faille. D'ailleurs, un titre comme "Finer Truth, White Lies" est un exemple parfait de la symbiose possible entre des relents Grind et les influences plus contemporaines dont le groupe se nourrit. On obtient alors un style hybride impitoyable qui démontre que si Napalm Death mûrit, il ne s'assagit pas pour autant. La violence est juste mieux canalisée, pensée, optimisée...
Personnellement, je ne suis absolument pas nostalgique de leur époque Grind. Greed Killing est une leçon de violence donnée par les géniteurs de la scène extrême et rarement brutalité et intelligence auront fait aussi bon ménage que sur ce E.P. Les Maîtres ont encore été très sévères avec nous...
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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