Napalm Death
Fear, Emptiness, Despair |
Label :
Earache |
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Comme beaucoup de groupes pionniers ayant eu pendant des années un blast d'avance sur tout le monde, Napalm Death s'est peu à peu fait rattraper par une meute de loups qui tente, sans grand succès, de leur donner l'allure d'un groupe fini, figé dans un style voué à disparaître avec eux.
Dans la carrière du groupe anglais, ce Fear, Emptiness, Despair est probablement la rupture la plus radicale qu'il ait eu à négocier. En effet, lorsque l'on est un habitué de leurs réalisations précédentes, la première écoute ne peut que déboussoler. Certes, les repères sont toujours là, notamment grâce à Barney qui ne s'est toujours pas mis aux vocalises haut perchées ni aux refrains pops entraînants, mais reste que les modifications apportées à leur style sont nombreuses.
Si la voix reste un des éléments les plus immédiatement identifiables chez Napalm Death, il n'en demeure pas moins que des innovations sont au rendez-vous, l'utilisation récurrente de distorsion et d'effets divers, toujours intelligemment utilisés et renforçant le sentiment de malaise que dégage cet album.
Ensuite, le son. Incroyablement massif et puissant, il enveloppe l'auditeur dans une atmosphère étouffante et finalement moins respirable que par le passé, ce qui en dit déjà assez long.
Ensuite, les compositions ont gagné en feeling, en groove. Elles sont plus grasses que par le passé, plus lourdes également dans les tempos adoptés. Bien sûr, il subsiste toujours de-ci de là un blast beat féroce, une accélération écrasante ("Primed Time", "Throwaway"), mais dans l'ensemble, la vitesse de croisière est revue à la baisse. Impossible pour autant de dire que le groupe s'est assagi : les compositions recèlent une part de folie et d'expérimentation et certains riffs relèvent davantage du metal industriel que du death grind, le final de "Remain Nameless" par exemple ou l'intro de "State Of Mind", que l'on pourrait identifier à Godflesh ou à leurs potes de Fear Factory.
Je me rends compte à présent à quel point cet album fut novateur pour son époque car, au-delà de la redéfinition d'un style, il demeure encore aujourd'hui un excellent album de metal extrême qui ne craint aucune concurrence. Absolument terrifiant dans les sentiments qu'il exprime ("Fasting on Deception"), le titre définit en trois mots la noirceur des 11 morceaux qui le compose.
Avec Fear, Emptiness, Despair, Napam Death s'affranchit d'une scène qui se tue à petit feu dans la surabondance des productions médiocres, le milieu des 90's étant à la fois l'apogée et le déclin d'un genre tué par des labels qui voient dans le death la nouvelle poule aux œufs d'or. Le groupe poursuit sa campagne de destruction musicale, annihile, concasse et atomise la mélodie, mais en traçant une nouvelle voie sans doute moins accessible mais tout aussi jouissive : plus qu'un album, un morceau de bravoure...
Dans la carrière du groupe anglais, ce Fear, Emptiness, Despair est probablement la rupture la plus radicale qu'il ait eu à négocier. En effet, lorsque l'on est un habitué de leurs réalisations précédentes, la première écoute ne peut que déboussoler. Certes, les repères sont toujours là, notamment grâce à Barney qui ne s'est toujours pas mis aux vocalises haut perchées ni aux refrains pops entraînants, mais reste que les modifications apportées à leur style sont nombreuses.
Si la voix reste un des éléments les plus immédiatement identifiables chez Napalm Death, il n'en demeure pas moins que des innovations sont au rendez-vous, l'utilisation récurrente de distorsion et d'effets divers, toujours intelligemment utilisés et renforçant le sentiment de malaise que dégage cet album.
Ensuite, le son. Incroyablement massif et puissant, il enveloppe l'auditeur dans une atmosphère étouffante et finalement moins respirable que par le passé, ce qui en dit déjà assez long.
Ensuite, les compositions ont gagné en feeling, en groove. Elles sont plus grasses que par le passé, plus lourdes également dans les tempos adoptés. Bien sûr, il subsiste toujours de-ci de là un blast beat féroce, une accélération écrasante ("Primed Time", "Throwaway"), mais dans l'ensemble, la vitesse de croisière est revue à la baisse. Impossible pour autant de dire que le groupe s'est assagi : les compositions recèlent une part de folie et d'expérimentation et certains riffs relèvent davantage du metal industriel que du death grind, le final de "Remain Nameless" par exemple ou l'intro de "State Of Mind", que l'on pourrait identifier à Godflesh ou à leurs potes de Fear Factory.
Je me rends compte à présent à quel point cet album fut novateur pour son époque car, au-delà de la redéfinition d'un style, il demeure encore aujourd'hui un excellent album de metal extrême qui ne craint aucune concurrence. Absolument terrifiant dans les sentiments qu'il exprime ("Fasting on Deception"), le titre définit en trois mots la noirceur des 11 morceaux qui le compose.
Avec Fear, Emptiness, Despair, Napam Death s'affranchit d'une scène qui se tue à petit feu dans la surabondance des productions médiocres, le milieu des 90's étant à la fois l'apogée et le déclin d'un genre tué par des labels qui voient dans le death la nouvelle poule aux œufs d'or. Le groupe poursuit sa campagne de destruction musicale, annihile, concasse et atomise la mélodie, mais en traçant une nouvelle voie sans doute moins accessible mais tout aussi jouissive : plus qu'un album, un morceau de bravoure...
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
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