Coil
How To Destroy Angels |
Label :
L.A.Y.L.A.H. Antirecords |
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Le premier disque signé Coil ! Cela, tout simplement, confère une aura toute particulière à cet EP... Mais il n'en avait pas du tout besoin, tant l'objet en lui-même se situe hors des sentiers battus.
En 1984, Coil a déjà deux ans derrière lui. John Balance et Peter Christopherson en sont alors les deux seuls membres, l'un échappé de Psychic TV, l'autre de Throbbing Gristle. How To Destroy Angels porte pourtant bien plus la marque du premier que du second. John Balance y imprime deux composantes majeures de sa vie : son homosexualité décomplexée et son goût pour l'occultisme. Le disque est effet un mélange de tout cela. Il affiche sur sa pochette : "The soundtrack of the programme HOW TO DESTROY ANGELS [...] Ritual music for the accumulation of male sexual energy...". S'ensuit un long paragraphe sur le but ésotérique de la musique et les situations idéales pour profiter du disque : "...circumstances that are exclusively male and/or onanistic in nature." (!). Il vous reste toujours la possibilité d'écouter cet EP dans des conditions plus classiques...
Il se compose donc de deux pistes, la première est éponyme, et la seconde, intitulée "Absolute Elsewhere" n'est composée que d'un bruit continu identique durant plus de vingt minutes (sur certaines éditions, elle est vierge ou ne dure que quelques secondes).
C'est donc la première piste qui est intéressante. Seize minutes quarante-cinq de drone/dark-ambient... Et pas le moins original : ici rien n'est électronique, tout est acoustique. Trois instruments : un appareil qui émet des bruits rotatifs, plusieurs gongs et... des épées ! Symbolisant par là le dieu Mars, qui lui même symbolise l'énergie masculine (probablement sexuelle). Le résultat est déroutant, et presque angoissant. Les échos du fer croisé évoquent des escrimeurs fantômes piégés dans un endroit sombre et désert. Le bruit de fond hypnotise tandis que les gongs achèvent de conférer à la musique son aspect rituel, religieux.
Musicalement, How To Destroy Angels est intriguant, mais finalement assez basique et pas follement intéressant. Mais l'objet et son concept le sont bien plus...
En 1984, Coil a déjà deux ans derrière lui. John Balance et Peter Christopherson en sont alors les deux seuls membres, l'un échappé de Psychic TV, l'autre de Throbbing Gristle. How To Destroy Angels porte pourtant bien plus la marque du premier que du second. John Balance y imprime deux composantes majeures de sa vie : son homosexualité décomplexée et son goût pour l'occultisme. Le disque est effet un mélange de tout cela. Il affiche sur sa pochette : "The soundtrack of the programme HOW TO DESTROY ANGELS [...] Ritual music for the accumulation of male sexual energy...". S'ensuit un long paragraphe sur le but ésotérique de la musique et les situations idéales pour profiter du disque : "...circumstances that are exclusively male and/or onanistic in nature." (!). Il vous reste toujours la possibilité d'écouter cet EP dans des conditions plus classiques...
Il se compose donc de deux pistes, la première est éponyme, et la seconde, intitulée "Absolute Elsewhere" n'est composée que d'un bruit continu identique durant plus de vingt minutes (sur certaines éditions, elle est vierge ou ne dure que quelques secondes).
C'est donc la première piste qui est intéressante. Seize minutes quarante-cinq de drone/dark-ambient... Et pas le moins original : ici rien n'est électronique, tout est acoustique. Trois instruments : un appareil qui émet des bruits rotatifs, plusieurs gongs et... des épées ! Symbolisant par là le dieu Mars, qui lui même symbolise l'énergie masculine (probablement sexuelle). Le résultat est déroutant, et presque angoissant. Les échos du fer croisé évoquent des escrimeurs fantômes piégés dans un endroit sombre et désert. Le bruit de fond hypnotise tandis que les gongs achèvent de conférer à la musique son aspect rituel, religieux.
Musicalement, How To Destroy Angels est intriguant, mais finalement assez basique et pas follement intéressant. Mais l'objet et son concept le sont bien plus...
Pas mal 13/20 | par Jumbo |
Posté le 28 janvier 2023 à 14 h 06 |
Dans les braises encore chaudes du feu follet Throbbing Gristle, l'entité Psychic TV entretien une chaleur somme toute relative. Deux personnalité des plus marginales s'y rencontrent et, voulant se consumer artistiquement, humainement et physiquement de leur propres flemmes, ils s'en vont peindre les murs de leur garçonnière particulière des couleurs qui leur siéent le mieux. Après les tribulations power electronics mystiques de Zos Kia, à plusieurs, John et Peter se recentrent, Coil naît.
Un premier EP 12" est monté assez rapidement, "How To Destroy Angels". Gravé d'une seule face sur certaine édition, parfois couplé avec du bruit blanc ou autres joyeusetés inaudibles sur d'autres, le disque contient un seul et unique morceau dark ambiant. Sur la pochette, le groupe parle de "musique rituelle pour l'accumulation d'énergie sexuelle masculine", ce qui est assez intéressant car je ne trouve la musique ni franchement ritual ambiant, ni franchement sexy, même si ce sous-titre évoque déjà toute l'imagerie Coil à venir : sexe, drogue, homosexualité, occultisme, numérologie,... S'ensuit un long texte éclairants les desseins de l'oeuvre, hommage au dieu Mars. Par la suite, le duo ne sera pas toujours aussi loquace et préférera les sous-entendus et le symbolisme, ouvrant une autoroute aux interprétations (parfois fantaisistes).
Durant ces presque 17 minutes, l'EP déploie des nappes elliptiques de clavier, à la fois froides et horriblement vivantes, solennelles et vicieuses, augmenté de percussions métalliques (au sens propre) comme autant d'objets de torture (ou de plaisir). Profondément mystérieux et inquiétant, la galette se veut également très riche, les différents samples et sons s'égrainant en abondance, tout en gardant une cohérence, ne formant qu'une seule et même pièce. Définitivement, aucun instrument n'aura été maltraité ni trituré durant l'enregistrement de ce disque, tout étant de synthétique, persistant dans cette idéologie industrial séminale. Le travail et le retravail sur le son n'atteint pas encore des sommets mais reste plus que raffiné pour une ambiance malsaine, claustrophobe, suintante.
Un premier effort concluant, très court, qui laisse un peu sur sa faim, qui ne révolutionnera pas le genre, peut-être trop froid et pas assez organique, mais dont il est difficile ne pas y deviner l'impacte dans la matière des futurs maîtres (Lustmord, évidemment, Nodvargr ou autre Akira Yamaoka). La bande son d'Hostel s'il avait été un bon film, d'un Silent Hill sado-maso ou d'Hellraiser... ah, non, ça sera pour plus tard.
Un premier EP 12" est monté assez rapidement, "How To Destroy Angels". Gravé d'une seule face sur certaine édition, parfois couplé avec du bruit blanc ou autres joyeusetés inaudibles sur d'autres, le disque contient un seul et unique morceau dark ambiant. Sur la pochette, le groupe parle de "musique rituelle pour l'accumulation d'énergie sexuelle masculine", ce qui est assez intéressant car je ne trouve la musique ni franchement ritual ambiant, ni franchement sexy, même si ce sous-titre évoque déjà toute l'imagerie Coil à venir : sexe, drogue, homosexualité, occultisme, numérologie,... S'ensuit un long texte éclairants les desseins de l'oeuvre, hommage au dieu Mars. Par la suite, le duo ne sera pas toujours aussi loquace et préférera les sous-entendus et le symbolisme, ouvrant une autoroute aux interprétations (parfois fantaisistes).
Durant ces presque 17 minutes, l'EP déploie des nappes elliptiques de clavier, à la fois froides et horriblement vivantes, solennelles et vicieuses, augmenté de percussions métalliques (au sens propre) comme autant d'objets de torture (ou de plaisir). Profondément mystérieux et inquiétant, la galette se veut également très riche, les différents samples et sons s'égrainant en abondance, tout en gardant une cohérence, ne formant qu'une seule et même pièce. Définitivement, aucun instrument n'aura été maltraité ni trituré durant l'enregistrement de ce disque, tout étant de synthétique, persistant dans cette idéologie industrial séminale. Le travail et le retravail sur le son n'atteint pas encore des sommets mais reste plus que raffiné pour une ambiance malsaine, claustrophobe, suintante.
Un premier effort concluant, très court, qui laisse un peu sur sa faim, qui ne révolutionnera pas le genre, peut-être trop froid et pas assez organique, mais dont il est difficile ne pas y deviner l'impacte dans la matière des futurs maîtres (Lustmord, évidemment, Nodvargr ou autre Akira Yamaoka). La bande son d'Hostel s'il avait été un bon film, d'un Silent Hill sado-maso ou d'Hellraiser... ah, non, ça sera pour plus tard.
Sympa 14/20
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