Emiliana Torrini
Tookah |
Label :
Rough Trade |
||||
Seulement trois autres albums depuis son éclosion internationale en 1999 avec Love In The Time Of Science, en pleine frondaison trip-hop. Emiliana Torrini a beau ne pas délivrer sa musique comme une usine à gaz, elle n'a pas l'air à la ramasse ou à la remorque. Pour preuve ce Tookah, comme concocté dans son coin, sorti sans grand bruit, dans la masse des productions de cette génération MAO. Aussi discrète soit-elle, son petit plaisir de neuf titres, cinq années après son précédent disque, se révèle à la fois dans l'air du temps donc, mais également plus intime que ses autres plongées sonores. Elle qui a eu le malheur d'être une compatriote de Björk au point de se faire autrefois comparer/taxer d'ersatz à tire-larigot, on pourrait enfin affirmer sans risque qu'elle nous envoie-là un modeste Homogenic, tout spontané et scintillant.
Il y a d'une part la petite guitare, electro et/ou acoustique, sans prétention mais sur laquelle semble reposer l'écriture de la brune. Souvent à la racine, de petits arpèges de chanteuse folk qui orientent davantage ses compositions non pas vers les expérimentations de sa comparse islandaise mais plutôt vers le minimalisme de la jeune Joni Mitchell ou des premiers Heather Nova (Glow Stars). La brume chaude du magnifique "Blood Red" en est une perle rare... Pour le reste, il s'agit plus de motifs discrets sur lesquels constuire ou arranger quelque chose de bien différent d'une chanson folk : "Caterpillar" ou "Home", dans leur genre respectif, nous proposent des paysages electro réellement aux antipodes. Et cela va jusqu'au montage patchwork quasi bruitiste, avec le coup de folie "When Fever Breaks", excellent final et sortie de route inédite dans sa discographie.
Puis il y a la bidouille bien sûr. Les sons cheap tune, qu'on croirait accaparé à la suite d'une fièvre vidéo-ludique rétro. Ils fondent l'album parmi ses contemporains (c'est dans l'air du temps), cependant la chanteuse sait en faire un usage soit modéré (ambiance/atmosphère) soit parfait. C'est alors que si l'acoustique "Autumn Sun" est quasi nu, ils forment l'essentiel de la pulsation "Animal Games" ou du titre éponyme. Qu'elle utilise les sons synthétiques pour ses pièces à l'esprit folk ou ses tours de passe-passe electro, la magie se diffuse et bluffe à chaque piste. C'est à travers cette magie qu'un coup de maître comme "Speed Of Dark" s'impose en toute logique comme l'une des plus belles chansons electro qui soit. Hypnotique, entraînante et sensuelle, on quitte immédiatement son siège, puis la stratosphère, pour tourner en orbite autour de la belle...
Du lo-fi et easy listening aux saveurs electros, l'italo-islandaise nous en avait procuré depuis un bail, mais rarement avec une si forte sensation d'immersion.
Il y a d'une part la petite guitare, electro et/ou acoustique, sans prétention mais sur laquelle semble reposer l'écriture de la brune. Souvent à la racine, de petits arpèges de chanteuse folk qui orientent davantage ses compositions non pas vers les expérimentations de sa comparse islandaise mais plutôt vers le minimalisme de la jeune Joni Mitchell ou des premiers Heather Nova (Glow Stars). La brume chaude du magnifique "Blood Red" en est une perle rare... Pour le reste, il s'agit plus de motifs discrets sur lesquels constuire ou arranger quelque chose de bien différent d'une chanson folk : "Caterpillar" ou "Home", dans leur genre respectif, nous proposent des paysages electro réellement aux antipodes. Et cela va jusqu'au montage patchwork quasi bruitiste, avec le coup de folie "When Fever Breaks", excellent final et sortie de route inédite dans sa discographie.
Puis il y a la bidouille bien sûr. Les sons cheap tune, qu'on croirait accaparé à la suite d'une fièvre vidéo-ludique rétro. Ils fondent l'album parmi ses contemporains (c'est dans l'air du temps), cependant la chanteuse sait en faire un usage soit modéré (ambiance/atmosphère) soit parfait. C'est alors que si l'acoustique "Autumn Sun" est quasi nu, ils forment l'essentiel de la pulsation "Animal Games" ou du titre éponyme. Qu'elle utilise les sons synthétiques pour ses pièces à l'esprit folk ou ses tours de passe-passe electro, la magie se diffuse et bluffe à chaque piste. C'est à travers cette magie qu'un coup de maître comme "Speed Of Dark" s'impose en toute logique comme l'une des plus belles chansons electro qui soit. Hypnotique, entraînante et sensuelle, on quitte immédiatement son siège, puis la stratosphère, pour tourner en orbite autour de la belle...
Du lo-fi et easy listening aux saveurs electros, l'italo-islandaise nous en avait procuré depuis un bail, mais rarement avec une si forte sensation d'immersion.
Parfait 17/20 | par X_YoB |
En ligne
344 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages