Andrew Bird

Troisième hors série live, intercalé une nouvelle fois entre deux albums, Fingerlings 3 fait le bilan des derniers tubes parus (Andrew Bird & The Mysterious Production Of Eggs) et présente par la même occasion ceux à venir (Armchair Apocrypha), et tout cela en public. La formule date du premier exemplaire, autoproduit à l'époque, et semble pourtant avoir fait ses preuves puisque Andrew Bird la réitère et que les deux précédents Fingerlings ont été réédités après avoir vu leurs stocks épuisés.

Après le classique de blues de Son House "Grinnin' In Your Face" à l'état brut en guise d'introduction, le songwriter ne dévoile que "Dark Matter" et "Scythian Empire" pas vraiment représentatifs de ce que sera Armchair Apocrypha. Son intention en réalité n'est pas de faire dans l'introduction (de son prochain album) mais plus dans l'innovation. Et pour s'en donner les moyens, Bird propose des versions pas seulement live mais retravaillées voire chantées différemment. Bien que cette alternative n'avantage pas "Measuring Cups" au chant trop exagéré et peu naturel, "A Nervous Tic Motion Of The Head To The Left" est parfait avec son sifflement enjôleur divin et "The Happy Birthday Song" surprend toujours par sa lenteur mais surtout par l'abattement plus poussé qu'elle offre. Le violoniste fait également dans l'inédit à travers trois titres dont l'instrumental "The Water Jet Cilice" aux sonorités latines, très apaisant, "Ethiobirds" tout aussi dépaysant quoique plus alambiqué sur la fin, et une nouvelle reprise "Tin Foil" de The Handsome Family seul à la guitare acoustique.

Fingerlings 3 reste encore un bon condensé de ce qu'Andrew Bird faisait, fait et fera. Le moyen de découvrir différentes belles choses sans forcément une certaine continuité et de passer du blues à la pop, tout cela avec presque rien : guitare, batterie jazzy et violon. Beaucoup de violon.