Andrew Bird

Bordeaux [La Lune Dans Le Caniveau] - jeudi 06 octobre 2005

Andrew Bird
La Lune Dans Le Caniveau, drôle d'endroit pour accueillir un personnage comme Andrew Bird ... La salle est toute petite, la scène prend un peu moins de la moitié de l'espace, il y a moins d'une centaine de personnes. Le cadre est vraiment plaisant, tout est réuni pour un concert magique et intimiste. Tout le monde attend avec impatience le drôle d'oiseau.

Après une première partie sympathique en compagnie d'Emily Loizeau (soirée ornithologique, comme elle l'a si bien dit), le violoniste arrive en chaussettes -dépareillées- sur scène, avec son batteur. Il sort son violon. Son archet laisse pendre plusieurs crins. Il semble négligé mais, dès qu'il entame le concert, on constate tout de suite que cette apparence n'est que physique.
Dès le premier morceau, il nous éclabousse d'une mélodie saisissante. Ses envolées lyriques au violon sont sublimes ; et dans tout le public, les visages s'éclaircissent. La machine est en marche ...
Infatigable, ce virtuose enchaîne les morceaux de Weather System à The Mysterious Production Of Eggs. Guitare en bandoulière, violon dans une main, dans l'autre la baguette de son xylophone, cet homme-instruments régale les oreilles de tous. Il enregistre avec son sampler, piste par piste, en direct et sans faute chaque mélodie : pizzicati, riff ... Le batteur quant à lui, s'adapte à tous les rythmes, accompagnant Andrew aussi bien façon pop, jazzy... Le plus impressionnant est peut-être qu'il est capable de jouer du piano avec sa main gauche, tout en continuant de frapper avec sa baguette dans l'autre main les toms de sa batterie. Une dextérité époustoufflante !!
On a l'impression d'assister à la création de l'album, ou plutôt à la création d'un nouvel album. Les chansons sont interprétées si différemment que sur ses disques. Le meilleur exemple est sûrement l'intro de "Armchair Apocrypha", qui révèle le talent du batteur et déborde d'une énergie folle.
Une fois ce cocktail musical préparé, il conte ses douces histoires d'une voix mystérieuse avec "Why ?," puis de façon très expressive, en se tordant le cou avec "A Nervous Tic Motion Of The Head To The Left". Et, quand les mots s'arrêtent, son sifflement prend le relais, pur, féerique. Cet homme possède vraiment quelque chose et nous le fait partager en plus de son talent inouï et de sa justesse déconcertante.

Le concert aura duré bien plus d'une heure et demie avec deux rappels, et restera pour moi un des meilleurs que j'ai vu. Je n'aurai jamais cru que deux personnes pouvaient à elles seules créer autant d'énergie, de chaleur, de mélodie, une atmosphère toute entière ...
Très généreux, mais timide (il n'est pas très loquace), Andrew Bird a avoué qu'on était aussi bon public qu'à Chicago. Ca fait toujours plaisir. Malgré cette discrétion, il s'est fondu dans le public après le concert et j'ai pu approché le phénomène. Il m'a gentiment dédicacé mon billet. On a beau dire c'est toujours bien, la setlist me suffisait pas !


Exceptionnel ! !   19/20
par TiComo La Fuera


  Setlist :
FAE
Sovay
Capital I
Mx Missiles
A Nervous Tic Motion Of The Head To The Left
Dark Matter
Plasticities
Armchairs
Fake Palindromes
Measuring Cups
Skin Is, My
Tables And Chairs
>>
Why ?
Masterfade
Action Aventure


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