Andrew Bird
Andrew Bird's Bowl Of Fire - Thrills |
Label :
Rykodisc |
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Première collaboration entre Andrew Bird et The Bowl Of Fire, Thrills remet au goût du jour tout ce que l'on faisait de mieux au milieu du siècle dernier. La formation jazz du batteur Kevin O'Donnell, du contrebassiste Josh Hirsch et du guitariste Colin Bunn facilite grandement cette immersion et nous transporte avec aisance entre bistrots de la Nouvelle Orléans, cabarets balkaniques et cafés français.
Et rien de tel qu'un subtil "Minor Stab" pour apprécier ce panachage de virtuosité et de culture musicale partagée entre swing, jazz, rythmes manouches et toutes autres déclinaisons de ces courants un peu comme le font les allemands de 17 Hippies ("Depression-Pasillo"). Ajoutez à cela la voix d'Andrew Bird et ses envolées pittoresques au violon dignes des plus grands notamment Stéphane Grappelli pendant que Django Reinhardt ressuscite à ses côtés sur "Glass Figurine" et vous vous retrouverez dans l'insouciance qui planait durant les 30 Glorieuses.
Ce métissage offre sans transition (mais il n'y en pas besoin) un "Pathetique", interprété dans un allemand caverneux théâtral (déjà présent sur Music Of Hair), des rengaines traditionnelles russes ("50 Pieces") comme on peut les retrouver chez Emir Kusturica et consort, un "Eugène" sur lequel Bird réussi à prendre l'accent français sur ‘But don't be sympathetic, just pass the antisthetic' ou encore un "Swedish Wedding March" plutôt celtique que scandinave. L'américain de Chicago détourne même les paroles d'Elvis avec ‘It's one for the money, two for the jack, three for the joe you've got to pay back' sur le spirituel "Cock O'The Walk" et descend sur les rives du Mississipi pour les deux derniers titres très blues dont "Nuthinduan Waltz" que l'on retrouverait bien sur O'Brother des frères Cohen.
Thrills réussit le pari de faire un tour d'horizon de musiques qui ne sont malheureusement plus trop d'actualité, dans un passé pourtant pas si lointain que cela. La qualité de l'enregistrement, bon compromis entre la qualité actuelle et celle plus granuleuse de leurs aînés, préserve ce goût du vintage, du rétro assumé et rend l'album davantage familier comme un bout de notre passé. Thrills se détache avec aisance du côté Irish et expérimental de Music Of Hair et aborde un tout autre répertoire avec même plus de réussite. Plus qu'un grand frisson, il nous traverse complètement et ferait presque regretter de ne pas avoir connu cette belle époque.
Et rien de tel qu'un subtil "Minor Stab" pour apprécier ce panachage de virtuosité et de culture musicale partagée entre swing, jazz, rythmes manouches et toutes autres déclinaisons de ces courants un peu comme le font les allemands de 17 Hippies ("Depression-Pasillo"). Ajoutez à cela la voix d'Andrew Bird et ses envolées pittoresques au violon dignes des plus grands notamment Stéphane Grappelli pendant que Django Reinhardt ressuscite à ses côtés sur "Glass Figurine" et vous vous retrouverez dans l'insouciance qui planait durant les 30 Glorieuses.
Ce métissage offre sans transition (mais il n'y en pas besoin) un "Pathetique", interprété dans un allemand caverneux théâtral (déjà présent sur Music Of Hair), des rengaines traditionnelles russes ("50 Pieces") comme on peut les retrouver chez Emir Kusturica et consort, un "Eugène" sur lequel Bird réussi à prendre l'accent français sur ‘But don't be sympathetic, just pass the antisthetic' ou encore un "Swedish Wedding March" plutôt celtique que scandinave. L'américain de Chicago détourne même les paroles d'Elvis avec ‘It's one for the money, two for the jack, three for the joe you've got to pay back' sur le spirituel "Cock O'The Walk" et descend sur les rives du Mississipi pour les deux derniers titres très blues dont "Nuthinduan Waltz" que l'on retrouverait bien sur O'Brother des frères Cohen.
Thrills réussit le pari de faire un tour d'horizon de musiques qui ne sont malheureusement plus trop d'actualité, dans un passé pourtant pas si lointain que cela. La qualité de l'enregistrement, bon compromis entre la qualité actuelle et celle plus granuleuse de leurs aînés, préserve ce goût du vintage, du rétro assumé et rend l'album davantage familier comme un bout de notre passé. Thrills se détache avec aisance du côté Irish et expérimental de Music Of Hair et aborde un tout autre répertoire avec même plus de réussite. Plus qu'un grand frisson, il nous traverse complètement et ferait presque regretter de ne pas avoir connu cette belle époque.
Très bon 16/20 | par TiComo La Fuera |
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