Bonnie Prince Billy

The Letting Go

The Letting Go

 Label :     Drag City 
 Sortie :    mardi 19 septembre 2006 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Bien éparpillé ces derniers temps avec un album de reprises de son répertoire (Greatest Palace Music) ou de celui des autres (The Brave And The Bold), puis avec un live cradingue (Summer In The Southeast) ou encore une collaboration intime avec Matt Sweeney, il était temps que ce drôle de Bonnie ‘Prince' Billy se remette sur les rails de l'album solo pur et dur. C'est que le dernier Master & Everyone datait déjà de 2003... The Letting Go poursuit ainsi la quête folk du sieur Oldham avec fière allure. Une allure de chef-d'œuvre...
Will Oldham a prit pas mal de notes lors de ses nombreuses pérégrinations. Depuis qu'il a posé la guitare sur ses cuisses, plus de dix ans sont passés, beaucoup d'eau à coulée, et beaucoup d'idées ont mûries. Le travail déjà abattu n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. The Letting Go est le rejeton de l'expérience accumulée depuis Master & Everyone, et donc surtout des échanges musicaux des trois dernières années. Oldham retransmet en solo ce que lui ont apporté les autres, pour un résultat riche et raffiné. C'est un minuscule prologue de cordes qui ouvre "Love Comes To Me" et le disque. On est de suite replongé dans la saveur sereine de la musique du songwriter, pour ne refaire surface qu'une fois l'œuvre achevée par les étranges derniers arpèges en suspend de "Untitled".
Le voyage s'effectue dans un cadre limpide absolu grâce à des ingrédients que Bonnie Billy sait parsemer avec délicatesse sur ses compositions fragiles. La production sobre donne tout d'abord au penchant acoustique une saveur roots et une chaleur palpable. Puis les pincées de sons disséminées ornent chaque titres : les accents de congas, ces emmêlements de cordes - dont le sommet est probablement le tendu "The Seedling". Un simple grincement de violoncelle ("Strange Form Of Life"), les petites touches de xylophone ("Wai"), l'éclat sec d'une cymbale ride, un beat trip-hop artisanal discret ("Lay And Love"), et tout un sac de petites interventions s'immiscent tout du long afin d'élever l'auditeur. De cette œuvre folk plane quelques formes vallonnées. L'omniprésence du chant tendre de Dawn McCarthy (l'organe de Faun Fables, déjà entendu avec Oldham) impose également une sensibilité féminine encore plus délicate au ton déjà passionné de la voix de Oldham. Souvent en renforts harmoniques (déchirant sur un "Cursed Sleep" déjà magique), parfois en appels lointains de sirène ("The Letting Go"), toujours enchanteresse.
Tous ces petits rien qui rendent le projet beaucoup plus copieux et emballant que les enregistrements antérieures. Un étalage de teintes sonores offrant une vision profonde et ardente de la musique lo-fi, majestueuse et solennel.

A ce jour, le plus grandiose de tous les albums de Bonnie ‘Prince' Billy.


Exceptionnel ! !   19/20
par X_YoB


 Moyenne 18.50/20 

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Posté le 06 janvier 2007 à 17 h 26

Le songwriter Oldham est connu pour son hyperproductivité en matière de sortie d'album. Comme pour Zappa, on peut parfois se sentir noyé par cette foisonnante discographie (entre EPs, LPs et ses nombreuses collaborations ou groupes parallèles... que choisir ?).
Mais cette fois-ci, il semblerait que le barbu farfelu de Master & Everyone ait visé juste ! The Letting Go semble être véritablement touché par la grâce, apportant au bel univers torturé de Bonnie Prince Billy un nouveau langage, peut être plus accessible.
L'apport de cordes, ainsi que de la belle voix de Dawn McCarthy illumine littéralement les émotions de Oldham, qui pouvaient jusqu'ici résonner de façon absconse aux oreilles de certains. Cela ne permet que de savourer avec plus de plaisir ses somptueuses ballades folk.
Mention spéciale à "Cold & Wet", avec ses sonorités de guitares salies, mais tellement sophistiquées à la fois (on entend un accord presque ‘découpé' en micro-secondes dans l'intro), "Wai" faisant penser au sublime morceau "Master & Everyone" de l'album du même nom, avec son carillon et ses choeurs presque murmurés.
Et puis cette entrée, cette si belle entrée aux cordes, qui semble faire la transition entre tout ce que Bonnie Prince Billy avait pu faire auparavant, et cet album. Les accords en mineur, profondément spleenétiques, qui se font gentiment rabrouer par le décompte de Oldham en fond. Et enfin tout commence...
Il semblerait donc que cet album fasse partie des plus beaux de 2006, aux couleurs et paysages apaisants, d'une folk mélodique se faisant de plus en plus rare.
Bonnie Prince Billy disait dans sa chanson "Master & Everyone": ‘I'm not afraid of meeting you...' On aurait dit que cela mit quelques albums encore avant que cela ne se fasse. Mais nous y sommes, et c'est délicieux.
Excellent !   18/20







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