Bonnie Prince Billy
Lie Down In The Light |
Label :
Drag City |
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La livraison 2008 de Bonnie Prince Billy est plus discrète que The Letting Go. Forcément, le disque suivant un chef-d'œuvre pâtie toujours de la comparaison. Pour autant, Oldham n'y abandonne pas son talent. Au contraire, il en profite pour broder plus fin. Les chansons de Lie Down In The Light sont moins immédiates, la production n'est pas aussi grandiose, mais l'atmosphère de l'album est travaillée avec une grande minutie. De celle qui manque toujours à Hawksley Workman ou Devandra Banhart pour être de vrais sorciers. Cet environnement boisé tout en délicatesse qui donne à son œuvre ce charme incroyable, quelque soit la nature de la piste. Pour ce qui est de Lie Down In The Light, le Mark Nevers de Lambchop n'y est pas pour rien non plus... La rondeur des guitares est souvent si chaude qu'on a l'impression qu'elles dégagent physiquement de la chaleur. Point chaud = "What's Missing Is" ! Le clavier, lui, paraît nous mimer le vent sur le génial "You Remind Me Of Something (The Glory Goes)". Même la country bonhomme ne nous fait pas peur lorsqu'il s'anime dans le traditionnel (l'ouverture "Easy Down It"). Chez d'autres, on s'y serait peut être pris à deux fois avant de s'installer pour l'écoute : "la country, c'est pas trop notre truc à nous les français...". Will Oldham la rend onctueuse pour n'importe qui, et le confort d'écoute fait qu'il pourrait nous faire avaler n'importe quoi. Avec "Where's The Puzzle ?", on est carrément ailleurs... Sa vive impulsion ternaire simule l'Inde en filigrane en gardant sa nature de folksong aérienne. Tout l'album est ainsi à l'image de ce dévot au folk : les compositions sont sommetoute discrètes, mais il s'y cache toujours un éclat. Des timides s'embellissent davantage sur leur seconde moitié, comme "For Every Field There's A Mole" ou "(Keep Eye On) Other's Gain". Une névrosée comme "Willow Trees Bend" se fait mystique. Et des binômes avec Ashley Webber peuvent décoincer de bien rigides exécutions au premier abord. "So Everyone" se transforme littéralement, et l'étrange "You Want That Picture" en devient presque une comédie musicale...
Will Oldham a un tel tact qu'on ne peut pas lui reprocher de faire un album plus modeste.
Will Oldham a un tel tact qu'on ne peut pas lui reprocher de faire un album plus modeste.
Bon 15/20 | par X_YoB |
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