Bonnie Prince Billy
The Wonder Show Of The World |
Label :
Drag City |
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Superwolf Reloaded !
Cinq années après le petit chef-d'oeuvre commis avec Matt Sweeney, The Wonder Show Of The World s'impose clairement comme un siamois lumineux. Son calme apparent cerclé d'émotion discrète, son minimalisme suffisant à capter toute la force des compositions... Aucun doute, il existe bien une parenté entre les deux œuvres, une constance. Mais quelque chose est différent. C'est infime, juste un petit trait dans le visage distinguant l'un de l'autre. Le bébé de 2005 a la peau nette, celui-ci a des tâches de rousseur : en plus de minuscules arrangements supplémentaires (pas plus de mini-batterie que sur deux titres), les coups de paluche folk prennent le dessus sur la monochromie des arpèges exclusivement électriques de Superwolf. L'aîné paraissait presque se noyer dans un liquide amniotique de mélancolie ; le petit dernier fait surface en poussant un premier cri éclatant. Même les titres les plus tendus ou bluesy ont un je-ne-sais-quoi de rondeur ("Teach Me To Bear You" s'enjolive d'un solo-disto final). Les deux binômes marchent comme le jour et la nuit.
Car de gang, ici il n'y a point : le Cairo est la forêt qui cache l'arbre, et seul Emmett Kelly aide Oldham à faire pousser les dix titres majestueux de l'album. Sachant à quel point le prince a la main verte, pour le meilleur comme pour le moins bon, l'apport du californien est un terreau riche et frais duquel germe la sensibilité artistique du moustachu. Un triptyque comme celui que forment "The Sounds Are Always Begging" (Franecisse rythmic !), "Go Folk, Go" ("...smiling, singing...") et "That's What Our Love Is" (du miel au flower power) témoigne de la richesse de l'album en son plein centre, comme pour bien nous souligner l'évidence. Les deux guitaristes se complètent, les shakers et percussions donnent du galop aux rares montées nerveuses, les petits sons cachés nouent la magie. Et le chant du père Willou d'être toujours aussi délicat et puissant à la fois, cultivant l'écho et les harmonies vocales pour donner à ses chansons des saveurs aériennes. C'est parfois presque œcuménique ("With Cornstalks Or Among Them", "Merciless And Great", "Someone Coming Through"...).
Onze titres pour Superwolf, dix pour celui-ci : il n'y a bien qu'un titre qui manque à The Wonder Show Of The World pour être lui aussi un chef-d'oeuvre. Un dernier titre de la trempe du bouleversant "I Gave You", un final immédiat pour signer le crime. Mais comment foudroyer dans un album ensoleillé ? Ici, le soleil dore lentement la peau, entre les feuilles des arbres... C'est peut être bien la raison pour laquelle Oldham ne cesse de composer : trouver des formules nouvelles. Will Oldham est un chercheur, laissons-le chercher...
Cinq années après le petit chef-d'oeuvre commis avec Matt Sweeney, The Wonder Show Of The World s'impose clairement comme un siamois lumineux. Son calme apparent cerclé d'émotion discrète, son minimalisme suffisant à capter toute la force des compositions... Aucun doute, il existe bien une parenté entre les deux œuvres, une constance. Mais quelque chose est différent. C'est infime, juste un petit trait dans le visage distinguant l'un de l'autre. Le bébé de 2005 a la peau nette, celui-ci a des tâches de rousseur : en plus de minuscules arrangements supplémentaires (pas plus de mini-batterie que sur deux titres), les coups de paluche folk prennent le dessus sur la monochromie des arpèges exclusivement électriques de Superwolf. L'aîné paraissait presque se noyer dans un liquide amniotique de mélancolie ; le petit dernier fait surface en poussant un premier cri éclatant. Même les titres les plus tendus ou bluesy ont un je-ne-sais-quoi de rondeur ("Teach Me To Bear You" s'enjolive d'un solo-disto final). Les deux binômes marchent comme le jour et la nuit.
Car de gang, ici il n'y a point : le Cairo est la forêt qui cache l'arbre, et seul Emmett Kelly aide Oldham à faire pousser les dix titres majestueux de l'album. Sachant à quel point le prince a la main verte, pour le meilleur comme pour le moins bon, l'apport du californien est un terreau riche et frais duquel germe la sensibilité artistique du moustachu. Un triptyque comme celui que forment "The Sounds Are Always Begging" (Franecisse rythmic !), "Go Folk, Go" ("...smiling, singing...") et "That's What Our Love Is" (du miel au flower power) témoigne de la richesse de l'album en son plein centre, comme pour bien nous souligner l'évidence. Les deux guitaristes se complètent, les shakers et percussions donnent du galop aux rares montées nerveuses, les petits sons cachés nouent la magie. Et le chant du père Willou d'être toujours aussi délicat et puissant à la fois, cultivant l'écho et les harmonies vocales pour donner à ses chansons des saveurs aériennes. C'est parfois presque œcuménique ("With Cornstalks Or Among Them", "Merciless And Great", "Someone Coming Through"...).
Onze titres pour Superwolf, dix pour celui-ci : il n'y a bien qu'un titre qui manque à The Wonder Show Of The World pour être lui aussi un chef-d'oeuvre. Un dernier titre de la trempe du bouleversant "I Gave You", un final immédiat pour signer le crime. Mais comment foudroyer dans un album ensoleillé ? Ici, le soleil dore lentement la peau, entre les feuilles des arbres... C'est peut être bien la raison pour laquelle Oldham ne cesse de composer : trouver des formules nouvelles. Will Oldham est un chercheur, laissons-le chercher...
Excellent ! 18/20 | par X_YoB |
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