Devendra Banhart
Nino Rojo |
Label :
Young God |
||||
A peine remis de son très beau CD Rejoicing In The Hands paru cette année, voila déjà un nouveau Devendra Banhart !
Ce n'est pas un hasard si l'homme distille son art en deux CDs distincts au lieu de sortir un double CD (les deux albums ont été enregistrés lors des mêmes sessions, par Michael Gira). C'est vraiment une très bonne idée de séparer ces deux albums, car les ambiances sont finalement assez différentes : autant Rejoicing In The Hands était calme et reposant (dans les tons vert-pale), autant Nino Rojo est lumineux et brillant (dans les tons jaune-orange).
C'est comme si Devendra Banhart se rapprochait encore un peu plus de l'auditeur, faisant un pas en avant.
La grande qualité de ce nouveau disque est son immédiate accessibilité. Ce disque est très facile d'accés ... Les mélodies sont entêtantes, et on se surprend a chantonner "Put Me In Your Suitcase" toute la journée.
Le single "Little Yellow Spider" figure aussi sur le disque, et on tremble vraiment quand arrive le refrain. On y entend <<Hey there Mr. Happy Squid, you move so psychedelically>>, qui ne manque pas de me faire penser au paroles <<Please leave us here, close our eyes to the Octopus rise !>> de Syd Barrett (cf. The Madcap Laughs).
Les paroles sont pleines d'un humour décalé et surréaliste, parfois proches de l'univers du poète écossais Ivor Cutler. Même la chanson qui évoque la mort de son père est impressionnante de légèreté.
Vraiment, c'était déjà un exploit de sortir un disque aussi impressionnant à son âge (il n'a que 23 ans, rappelons-le !) ; mais en sortir un autre tout aussi brillant dans la même année, c' est tout simplement exceptionnel.
Déjà un classique.
Ce n'est pas un hasard si l'homme distille son art en deux CDs distincts au lieu de sortir un double CD (les deux albums ont été enregistrés lors des mêmes sessions, par Michael Gira). C'est vraiment une très bonne idée de séparer ces deux albums, car les ambiances sont finalement assez différentes : autant Rejoicing In The Hands était calme et reposant (dans les tons vert-pale), autant Nino Rojo est lumineux et brillant (dans les tons jaune-orange).
C'est comme si Devendra Banhart se rapprochait encore un peu plus de l'auditeur, faisant un pas en avant.
La grande qualité de ce nouveau disque est son immédiate accessibilité. Ce disque est très facile d'accés ... Les mélodies sont entêtantes, et on se surprend a chantonner "Put Me In Your Suitcase" toute la journée.
Le single "Little Yellow Spider" figure aussi sur le disque, et on tremble vraiment quand arrive le refrain. On y entend <<Hey there Mr. Happy Squid, you move so psychedelically>>, qui ne manque pas de me faire penser au paroles <<Please leave us here, close our eyes to the Octopus rise !>> de Syd Barrett (cf. The Madcap Laughs).
Les paroles sont pleines d'un humour décalé et surréaliste, parfois proches de l'univers du poète écossais Ivor Cutler. Même la chanson qui évoque la mort de son père est impressionnante de légèreté.
Vraiment, c'était déjà un exploit de sortir un disque aussi impressionnant à son âge (il n'a que 23 ans, rappelons-le !) ; mais en sortir un autre tout aussi brillant dans la même année, c' est tout simplement exceptionnel.
Déjà un classique.
Excellent ! 18/20 | par David_f |
Note du rédacteur :
En plus du CD audio, il y a deux plages vidéo assez amusantes où on peut voir une sorte de fête avec Devendra en slibard, avec des plumes d'indien sur la tête. On reconnaît des têtes connues ça et là, comme les Cocorosie, Vetiver, etc ...
En plus du CD audio, il y a deux plages vidéo assez amusantes où on peut voir une sorte de fête avec Devendra en slibard, avec des plumes d'indien sur la tête. On reconnaît des têtes connues ça et là, comme les Cocorosie, Vetiver, etc ...
Posté le 09 juin 2005 à 15 h 00 |
Voilà un artiste énervant.
A la première écoute, on est séduit. "Tiens, c'est sympa ce truc", se dit-on alors.
Mais dès la deuxième lecture, on enrage devant tant de mièvrerie. Les paroles sont lourdingues, et l'album ne contient pas un gramme d'intensité. Les morceaux se ressemblent tous, et on comprend facilement que l'artiste ait pu sortir ainsi deux albums de 15 titres en 15 jours.
Moi, je n'adhère pas à ces chanteurs un peu naïfs, un peu bohèmes, qui font de la musique pour bobos sans faire passer aucun message et sans proposer un minimum d'intensité dramatique.
C'est facile de se poser avec sa guitare et de chanter en murmurant à la gloire des animaux et des oiseaux. Ca peut faire éventuellement une chanson, mais pas un album. Un chanteur, c'est un homme ; et un homme, ça a des émotions, des fêlures, des doutes qui transpirent par les textes.
Devendra Benhart n'a rien d'un génie, et la platitude de sa musique et de ses textes m'évoque plus le pire du catholique Ben Harper que Leonard Cohen.
A la première écoute, on est séduit. "Tiens, c'est sympa ce truc", se dit-on alors.
Mais dès la deuxième lecture, on enrage devant tant de mièvrerie. Les paroles sont lourdingues, et l'album ne contient pas un gramme d'intensité. Les morceaux se ressemblent tous, et on comprend facilement que l'artiste ait pu sortir ainsi deux albums de 15 titres en 15 jours.
Moi, je n'adhère pas à ces chanteurs un peu naïfs, un peu bohèmes, qui font de la musique pour bobos sans faire passer aucun message et sans proposer un minimum d'intensité dramatique.
C'est facile de se poser avec sa guitare et de chanter en murmurant à la gloire des animaux et des oiseaux. Ca peut faire éventuellement une chanson, mais pas un album. Un chanteur, c'est un homme ; et un homme, ça a des émotions, des fêlures, des doutes qui transpirent par les textes.
Devendra Benhart n'a rien d'un génie, et la platitude de sa musique et de ses textes m'évoque plus le pire du catholique Ben Harper que Leonard Cohen.
Pas terrible 9/20
Posté le 10 août 2005 à 20 h 58 |
"Niño Rojo" et "Rejoicing The Hands" ne vont pas l'un sans l'autre : ils se tiennent la main, ont communément 16 titres chacun, du beige et des pointillés comme vêtements, des mots sur la nature et le bonheur comme consistance, le folk comme maître mot et Devendra comme papa. La chronique de l'un ne va donc pas sans celle de l'autre.
Alors, ce "Niño Rojo" pourrait-il se résumer à "Rejoicing The Hands", ou serait-il indispensable ? Pour que le diptyque (ou le polyptique) en soit un, il faut deux (ou plusieurs) panneaux. Il faut qu'ils soient baignés par la même peinture ou par la même matière, et par le même thème. Il faut aussi qu'ils aient une identité propre, pour que le panneau puisse être une œuvre d'art à lui seul. C'est sensiblement la même chose ici.
"Niño Rojo" est plus intimiste et plus doux que son jumeau. Le plus âgé exprime la nature, lui il la vit. L'aîné parlait du monde, des gens, de vous et de moi ; lui, il parle aux arbres, il parle au ciel, il se parle à lui-même.
L'autre avait ce côté "homme", lui a ce côté "poète". Il aurait pu se nommer "Les Contemplations". A l'orée d'un bois, il parle aux oiseaux ( "Little bird, oh don't you know ? Your friends flew south many months ago" ; "Wake Up Little Sparrow") et à une jolie partie de la faune ("Little Yellow Spider"), toujours seul. L'univers se réduit à sa propre personne, aux petites bêtes qui l'entourent, à l'environnement qui stimule sa prose. Parfois une personne arrive, mais cette dernière est toujours extrêmement privilégiée ("At The Hop", "Noah", "Sister").
L'atmosphère se veut intimiste et l'est fortement : le titre "An Island" résume bien l'ambiance édénique de cette composition. Seul ou à deux.
Regardez le diptyque de Wilton ou "l'Agneau Mystique" des célèbres frères Van Eyck tout en écoutant "Niño Rojo". Une même spiritualité flotte au-dessus des paroles et des accords.
Les deux albums s'embellissent respectivement parce qu'ils se complètent. Chacun est une œuvre, mais c'est ensemble qu'ils forment un chef d'œuvre.
D'ailleurs, Devendra affirme : "j'écris des chansons pour que les gens fassent l'amour dessus, pour qu'ils aient toutes sortes de relations étranges dessus, et aussi pour qu'ils fassent plein d'enfants"...... Donc eh oui : à deux, c'est mieux !
Alors, ce "Niño Rojo" pourrait-il se résumer à "Rejoicing The Hands", ou serait-il indispensable ? Pour que le diptyque (ou le polyptique) en soit un, il faut deux (ou plusieurs) panneaux. Il faut qu'ils soient baignés par la même peinture ou par la même matière, et par le même thème. Il faut aussi qu'ils aient une identité propre, pour que le panneau puisse être une œuvre d'art à lui seul. C'est sensiblement la même chose ici.
"Niño Rojo" est plus intimiste et plus doux que son jumeau. Le plus âgé exprime la nature, lui il la vit. L'aîné parlait du monde, des gens, de vous et de moi ; lui, il parle aux arbres, il parle au ciel, il se parle à lui-même.
L'autre avait ce côté "homme", lui a ce côté "poète". Il aurait pu se nommer "Les Contemplations". A l'orée d'un bois, il parle aux oiseaux ( "Little bird, oh don't you know ? Your friends flew south many months ago" ; "Wake Up Little Sparrow") et à une jolie partie de la faune ("Little Yellow Spider"), toujours seul. L'univers se réduit à sa propre personne, aux petites bêtes qui l'entourent, à l'environnement qui stimule sa prose. Parfois une personne arrive, mais cette dernière est toujours extrêmement privilégiée ("At The Hop", "Noah", "Sister").
L'atmosphère se veut intimiste et l'est fortement : le titre "An Island" résume bien l'ambiance édénique de cette composition. Seul ou à deux.
Regardez le diptyque de Wilton ou "l'Agneau Mystique" des célèbres frères Van Eyck tout en écoutant "Niño Rojo". Une même spiritualité flotte au-dessus des paroles et des accords.
Les deux albums s'embellissent respectivement parce qu'ils se complètent. Chacun est une œuvre, mais c'est ensemble qu'ils forment un chef d'œuvre.
D'ailleurs, Devendra affirme : "j'écris des chansons pour que les gens fassent l'amour dessus, pour qu'ils aient toutes sortes de relations étranges dessus, et aussi pour qu'ils fassent plein d'enfants"...... Donc eh oui : à deux, c'est mieux !
Excellent ! 18/20
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