Killing Joke
Night Time |
Label :
EMI |
||||
Vous aimez les groupes aux influences coldwave ? Le genre de groupes à distiller une atmosphère oppressante, à la The Cure ? Vous recherchez un remède à Joy Division ? Night Time de Killing Joke est pour vous! Le quatrième opus du combo emmené par le provocateur Jaz Coleman, remplit ses promesses. Pas mainstream pour un sou, il contient l'un des grands classiques new-wave avec "Love Like Blood". L'ambiance de la pochette, nous exposant Jaz en proie à des troubles, est représentative de l'album en général, même si certains titres donnent lieu à quelques hochements de tête et des envies de bouger... Une basse lourde mais avec beaucoup d'effets et des guitares parfois hard, des textes bien torchés, un chanteur charismatique, Night Time, c'est tout ça à la fois.
Seulement 8 titres, mais 8 titres denses. Pas encore mon disque préféré, mais à découvrir absolument. Ne serait-ce que pour la dernière piste, "Eighties". Kurt s'est plus qu'inspiré de ce morceau, pour ne pas dire plagié, pour composer son "Come As You Are" !
Seulement 8 titres, mais 8 titres denses. Pas encore mon disque préféré, mais à découvrir absolument. Ne serait-ce que pour la dernière piste, "Eighties". Kurt s'est plus qu'inspiré de ce morceau, pour ne pas dire plagié, pour composer son "Come As You Are" !
Parfait 17/20 | par Francis santiag |
Posté le 04 octobre 2008 à 00 h 38 |
Emotivité oblige et souvenirs adolescents aidants, je tenais à faire la chronique de cet album de Killing Joke. Ce fut par cet album que j'ai découvert ce groupe, qui poursuivra bien son chemin sur d'autres territoires musicaux, radicaux il faut reconnaître... Quelle fut à l'époque ma surprise, de découvrir 8 morceaux remplis d'énergie pure, avec des paroles certes désenchantées, mais très loin des mélodies geignardes de certaines autres formations musicales de cette époque. Jaz Coleman mène la danse avec sa voix d'écorché vif, mais que dire de la batterie souvent tribale et puissante de Paul Ferguson, de la basse rigide de Paul Raven et du jeu de guitare tranchant de Geordie, rempli de chorus et de reverb. Un bien bel ensemble, en rangs serrés, souvent porté par un synthé suffisant, donnant une touche de noirceur bienvenue. Oui cet album est une pièce à l'édifice de la New Wave, mais côté énergique !
A l'époque "Love Like Blood" passait dans toutes les soirées branchées pour relever le rythme d'ailleurs, réussissant à faire gigoter le plus dépressif des "Corbeaux".
Le premier morceau "Night Time" donne vite le ton général de l'album avec cette guitare tronçonneuse, une basse implacable, la batterie en cavalcade et le chant rageur de Jaz... "Darkness" commence bizarrement avec ces voix samplées, mais se reprend vite sous l'égide d'un synthé enveloppant pendant que le travail de sape des autres instruments entraine l'auditeur vers un envol vénéneux, mais jouissif ! Que dire de "Love Like Blood" ? Le single qui tue. L'espace temps s'est déchiré pour rendre ce morceau intemporel (pour moi bien sûr). "Kings And Queens" est aussi monumental que ses prédécesseurs, avec des montées en puissance haletantes et un jeu de guitare éclairé. "Tabazan" débute aussi de manière étrange, avant de laisser la place à la guitare radicale et l'inquiétant chant envouté de Jaz. "Multitudes" est peut être le plus faibles des titres de l'album, mais contient des envolées particulièrement réussies. "Europe" est soutenu par ce synthé famélique et atteint son objectif sans mal... Le dernier morceau de cet album aura fait couler beaucoup d'encre, car on a longtemps parlé du riff de Eighties comme inspirateur de "Come As You Are" de vous savez qui. Il est rare de s'arrêter au dernier morceau d'un album mais celui-ci, avec sa rage, annonce des lendemains plus violents au niveau musical...
Cet album sent l'urgence et représente sans doute le porte d'entrée la plus aisée dans la discographie des Killing Joke. Je trouve pour ma part qu'il n'est pas trop daté car mes oreilles éprouvent toujours autant de plaisir, 23 ans plus tard...
A l'époque "Love Like Blood" passait dans toutes les soirées branchées pour relever le rythme d'ailleurs, réussissant à faire gigoter le plus dépressif des "Corbeaux".
Le premier morceau "Night Time" donne vite le ton général de l'album avec cette guitare tronçonneuse, une basse implacable, la batterie en cavalcade et le chant rageur de Jaz... "Darkness" commence bizarrement avec ces voix samplées, mais se reprend vite sous l'égide d'un synthé enveloppant pendant que le travail de sape des autres instruments entraine l'auditeur vers un envol vénéneux, mais jouissif ! Que dire de "Love Like Blood" ? Le single qui tue. L'espace temps s'est déchiré pour rendre ce morceau intemporel (pour moi bien sûr). "Kings And Queens" est aussi monumental que ses prédécesseurs, avec des montées en puissance haletantes et un jeu de guitare éclairé. "Tabazan" débute aussi de manière étrange, avant de laisser la place à la guitare radicale et l'inquiétant chant envouté de Jaz. "Multitudes" est peut être le plus faibles des titres de l'album, mais contient des envolées particulièrement réussies. "Europe" est soutenu par ce synthé famélique et atteint son objectif sans mal... Le dernier morceau de cet album aura fait couler beaucoup d'encre, car on a longtemps parlé du riff de Eighties comme inspirateur de "Come As You Are" de vous savez qui. Il est rare de s'arrêter au dernier morceau d'un album mais celui-ci, avec sa rage, annonce des lendemains plus violents au niveau musical...
Cet album sent l'urgence et représente sans doute le porte d'entrée la plus aisée dans la discographie des Killing Joke. Je trouve pour ma part qu'il n'est pas trop daté car mes oreilles éprouvent toujours autant de plaisir, 23 ans plus tard...
Très bon 16/20
Posté le 11 octobre 2009 à 19 h 13 |
Daté, trop pop, véritable trahison... Si on a pris l'habitude de voir Night Time se faire taper dessus par la critique, on a fini par constater que la plupart des gens l'aimaient bien. Et je ne compte pas aller dans le sens inverse... Car si ce cinquième album, incarnation du "virage pop" pris par le groupe anglais, ne vaut pas une once de l'éponyme sorti au début de la décennie ni une miette de son renouveau 90's, il trouve plus grâce à mes oreilles que, disons, "What's THIS For... !" ou Revelations.
Comme les albums précédents, Night Time va droit au but : peu de morceaux (huit), aucun interlude ou quelque futilité que ce soit. On démarre d'ailleurs par le titre éponyme qui plante le décor : on s'y attendait, mais cet opus est résolument nocturne. La musique de Killing Joke n'a jamais été des plus chaudes et ensoleillées, et si elle est ici incontestablement moins apocalyptique qu'auparavant, elle ne voit toujours pas le Soleil percer. Dès le premier morceau, ce grand fou de Jaz Coleman nous invite donc à le suivre dans la nuit : "Come, come with me / we'll run / into the night". Mais bien sûr mon gars, qu'on va te suivre, si tu nous le demande comme ça. On constate bien vite que Killing Joke adopte un nouveau son : Geordie Walker nous balance toujours son habituel et phénoménal mur de guitares, mais il semble moins au premier plan qu'auparavant. La batterie se fait moins tribale et redécouvre les cymbales, tandis que Coleman au synthé nous sort des mélodies sans doute plus pop, mais qui ont un cachet assez lugubre et... nocturne. L'olibrius chante de manière un peu plus conventionnelle, mais garde de sa folie sur "Tabazan". "Night Time" cède la place à "Darkness Before Dawn", un morceau qu'il a l'air de rien comme ça, au début, mais qui, finalement, se révèle être un des tout meilleurs de l'album, et même un des meilleurs du groupe. Rah, ce passage qui suit le couplet de Jaz où la batterie et la guitare font monter l'intensité d'un cran en même temps, quelle terrible beauté ! Suit enfin le tube de Killing Joke, celui que même ma mère reconnait alors qu'elle s'offusque face à la monstruosité d'un "The Hum". Approchant les sept minutes, "Love Like Blood" est incontestablement LA chanson de Night Time, portée par ce synthé nocturne (toujours) et ce refrain si entraînant et émouvant. Ces trois premiers morceaux constituent le meilleur de l'album, le reste continuant dans le même esprit, entre post-punk, new wave et rock gothique, jusqu'au "Eighties" final, autre tube, plus enjoué que le reste. De ces cinq derniers morceaux, "Multitudes" et "Europe" sont selon moi ceux qui renouent le mieux avec la qualité du triptyque initial.
Night Time, donc. Certainement pas la trahison à laquelle ont crié les fans à l'époque, car si Killing Joke y délaisse certainement le heavy metal avec lequel ils flirtaient jusque là (pour le reprendre cinq ans plus tard avec, disons, un putain de brio), si le groupe y adoucit certainement sa musique, il conserve tout autant son identité. Personne n'aura réussi à arracher à Jaz Coleman qu'avec Night Time, Killing Joke avait perdu de son essence. Rien de plus normal.
Comme les albums précédents, Night Time va droit au but : peu de morceaux (huit), aucun interlude ou quelque futilité que ce soit. On démarre d'ailleurs par le titre éponyme qui plante le décor : on s'y attendait, mais cet opus est résolument nocturne. La musique de Killing Joke n'a jamais été des plus chaudes et ensoleillées, et si elle est ici incontestablement moins apocalyptique qu'auparavant, elle ne voit toujours pas le Soleil percer. Dès le premier morceau, ce grand fou de Jaz Coleman nous invite donc à le suivre dans la nuit : "Come, come with me / we'll run / into the night". Mais bien sûr mon gars, qu'on va te suivre, si tu nous le demande comme ça. On constate bien vite que Killing Joke adopte un nouveau son : Geordie Walker nous balance toujours son habituel et phénoménal mur de guitares, mais il semble moins au premier plan qu'auparavant. La batterie se fait moins tribale et redécouvre les cymbales, tandis que Coleman au synthé nous sort des mélodies sans doute plus pop, mais qui ont un cachet assez lugubre et... nocturne. L'olibrius chante de manière un peu plus conventionnelle, mais garde de sa folie sur "Tabazan". "Night Time" cède la place à "Darkness Before Dawn", un morceau qu'il a l'air de rien comme ça, au début, mais qui, finalement, se révèle être un des tout meilleurs de l'album, et même un des meilleurs du groupe. Rah, ce passage qui suit le couplet de Jaz où la batterie et la guitare font monter l'intensité d'un cran en même temps, quelle terrible beauté ! Suit enfin le tube de Killing Joke, celui que même ma mère reconnait alors qu'elle s'offusque face à la monstruosité d'un "The Hum". Approchant les sept minutes, "Love Like Blood" est incontestablement LA chanson de Night Time, portée par ce synthé nocturne (toujours) et ce refrain si entraînant et émouvant. Ces trois premiers morceaux constituent le meilleur de l'album, le reste continuant dans le même esprit, entre post-punk, new wave et rock gothique, jusqu'au "Eighties" final, autre tube, plus enjoué que le reste. De ces cinq derniers morceaux, "Multitudes" et "Europe" sont selon moi ceux qui renouent le mieux avec la qualité du triptyque initial.
Night Time, donc. Certainement pas la trahison à laquelle ont crié les fans à l'époque, car si Killing Joke y délaisse certainement le heavy metal avec lequel ils flirtaient jusque là (pour le reprendre cinq ans plus tard avec, disons, un putain de brio), si le groupe y adoucit certainement sa musique, il conserve tout autant son identité. Personne n'aura réussi à arracher à Jaz Coleman qu'avec Night Time, Killing Joke avait perdu de son essence. Rien de plus normal.
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