Killing Joke
Turn To Red |
Label :
Malicious Damage |
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Une guitare qu'on gratouille. Une batterie sur laquelle on frappe négligemment, et dont chaque son se perd dans un écho spatial. "The sky..." la voix de Jaz Coleman s'élève sans grande conviction... pour la première fois ? "... is turning red", ça y est, il n'y croit déjà plus. Tiens, je n'avais pas remarqué la basse, qui joue les même cinq notes depuis le début, avec une petite montée toutes les trente secondes. Mais attendez, c'est quoi ce bordel... du post-punk jamaïcain ? Non, idiot d'Alfred (c'est comme ça que j'appelle la moitié de mon esprit à laquelle je fais la conversation de temps en temps), c'est du dub rock ! N'entends-tu pas comme chacune des paroles prononcées par Coleman s'échappe dès qu'elle est prononcée, aspirée par ce grand néant tournoyant au dessus de ces buildings ? Ces buildings... il y a quelque chose d'anormal... Ciel ! Le ciel ! Le ciel est rouge !
Fin 1978 ou début 1979, Killing Joke se formait à Londres pour "Définir l'exquise beauté de l'âge atomique, en termes de style, de son et de forme", via une annonce passée dans un journal : "Vous souhaitez faire partie de la Blague qui Tue ? Publicité Totale - Anonymat Total - Exploitation Totale". Un humour grinçant qui en disait déjà long sur la nature même du projet, avant même que Jaz Coleman ne se déguise en bouffon pour ses prestations scéniques illuminées. Ce ciel rougissant prend alors une autre couleur (enfin...), voyons, quelle entité était représentée par le rouge durant l'âge atomique... ?
Nonobstant l'étiquette "post-punk" qui colle à la peau de Killing Joke, leurs débuts sur cet EP de trois titres sont tout aussi punk que... post. L'énergie contestatrice et marginale est résolument punk, mais elle se dilue dans une musique plus synthétique, entre dub, punk et rock, introduisant même des éléments electro, entre le reverb à outrance et d'autres bidouillages étranges. C'est donc un objet parfaitement hybride que nous livraient là les anglais, parfait dans le sens où il ne sonne pas comme un croisement bâtard mais comme un concentré futuriste... C'est peu dire que ce dub rock pré-post-punk était avant-gardiste.
Au final, un objet très particulier dans la discographie de Killing Joke, totalement maîtrisé et plutôt impressionnant, mais encore juvénile – ce qui le rend d'autant plus renversant – par rapport à la maturité qu'aura immédiatement acquis le groupe par la suite, avec leur incroyable premier album. Un album dont on trouve déjà ici un peu de cette intensité étouffante, mais pas encore de cette noirceur post-apocalyptique. Non, la bombe n'est pas encore tombée, on la regarde encore rougir le ciel sans rien comprendre...
Fin 1978 ou début 1979, Killing Joke se formait à Londres pour "Définir l'exquise beauté de l'âge atomique, en termes de style, de son et de forme", via une annonce passée dans un journal : "Vous souhaitez faire partie de la Blague qui Tue ? Publicité Totale - Anonymat Total - Exploitation Totale". Un humour grinçant qui en disait déjà long sur la nature même du projet, avant même que Jaz Coleman ne se déguise en bouffon pour ses prestations scéniques illuminées. Ce ciel rougissant prend alors une autre couleur (enfin...), voyons, quelle entité était représentée par le rouge durant l'âge atomique... ?
Nonobstant l'étiquette "post-punk" qui colle à la peau de Killing Joke, leurs débuts sur cet EP de trois titres sont tout aussi punk que... post. L'énergie contestatrice et marginale est résolument punk, mais elle se dilue dans une musique plus synthétique, entre dub, punk et rock, introduisant même des éléments electro, entre le reverb à outrance et d'autres bidouillages étranges. C'est donc un objet parfaitement hybride que nous livraient là les anglais, parfait dans le sens où il ne sonne pas comme un croisement bâtard mais comme un concentré futuriste... C'est peu dire que ce dub rock pré-post-punk était avant-gardiste.
Au final, un objet très particulier dans la discographie de Killing Joke, totalement maîtrisé et plutôt impressionnant, mais encore juvénile – ce qui le rend d'autant plus renversant – par rapport à la maturité qu'aura immédiatement acquis le groupe par la suite, avec leur incroyable premier album. Un album dont on trouve déjà ici un peu de cette intensité étouffante, mais pas encore de cette noirceur post-apocalyptique. Non, la bombe n'est pas encore tombée, on la regarde encore rougir le ciel sans rien comprendre...
Parfait 17/20 | par Jumbo |
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