Guru Guru
UFO |
Label :
ZYX |
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Sous bien des aspects, Guru Guru symbolise à la perfection ce que l'on appelle un groupe engagé. Engagé politiquement tout d'abord, les aspirations communistes du groupe se traduisant par exemple lors de leur concert où des textes politiques étaient lus entre les morceaux, ou même quand, dans leur vie de tous les jours, le partage et le libertinage était la panacée. Mais cet aspect du groupe, bien que déterminant parce que révélateur de l'état d'esprit propre à une époque chère à tous les nostalgiques, n'en reste pas moins celui qui nous importe le moins. Car l'engagement le plus cher au groupe, celui qui de nos jours rend ce groupe si incontournable, était celui de créer quelque chose de nouveau. Sortir des sentiers battus. Ce besoin irrépressible de faire ce qui n'avait jamais été fait les conduisit, ainsi, à sortir ce premier album. Et comme bien des albums allemands de l'époque, ce UFO apportera sa pierre à un édifice faisant aujourd'hui office de socle à une foultitude de genre et de groupe de new-ou-post-je-sais-pas-quoi s'autocongratulant d'avoir ré-inventé une musique qui ne les avait pas attendu pour évoluer. Quid de la reconnaissance publique due à la Kosmische Musik ? Mystère. Le problème ne se serait sûrement pas posé si le mouvement était venu d'outre-Atlantique...
Toujours est-il que, loin de ces velléités de célébrité, le groupe exprima ses pulsions de rébellion et de changement à travers sa musique. Une musique torturée et psychotrope. Une musique symbolisant si parfaitement la décennie concernée qu'elle relève autant du témoignage historique que de l'œuvre – car c'est bien de cela qu'il s'agit – musicale. Comment exprimer cette sensation de ras-le-bol, de douleur qui habite ce disque ? Comment rendre justice à ces ambiances malades, contaminées, condamnées qui transforment ces quelques pistes en une entité organique en souffrance ? Oh évidemment cette souffrance relève plus de la paranoïa du drogué que du cancer, se transformant en une agonie plus proche du masochisme que de la capitulation contrainte... C'est ainsi que les trois morceaux d'ouverture justifient à eux seuls la création du terme de rock psychédélique. Rarement musique aura frôlé ce qui semble être l'essence même de cet adjectif. Celui qui, par manque d'attention, serait parvenu à passer au travers des redoutables guitares électriques d'une acidité irraisonnée n'aurait, de toute façon, aucun autre choix que d'abandonner sa raison au profit de cette batterie totalement démente et inarrêtable. Et inutile de chercher le moindre refrain pour vous en tirer, ou le moindre texte, cela ne se fait pas au pays des possédés... Du moins pas dans la région du UFO. Mais un accueil y est prévu pour tous ceux qui, comme vous, se feront ou se sont déjà fait prendre. Vous voilà donc passant par "UFO", cette plage ambiante qui serait presque reposante si elle n'était pas aussi angoissante. Puis il est rapidement le temps de la marche LSD, "Der LSD-Marsch", une marche infinie où les zombies Guriens marcheront et marcheront encore, pour toujours en quête de cette drogue qu'ils fuiraient si seulement elle n'offrait pas ces sensations si uniques...
Rares sont les premiers albums si pleins, si aboutis, qu'ils semblent découler d'une expérience et d'une réflexion bien antérieure au début de leur enregistrement. Cette intime sensation de maîtrise fait probablement partie de ces nombreux facteurs qui font qu'un jour un groupe se hisse au dessus de la masse, et trouve son public. Ou plutôt non, qui font qu'un jour le public trouve un groupe au dessus des autres. Et ne le lâche plus.
Toujours est-il que, loin de ces velléités de célébrité, le groupe exprima ses pulsions de rébellion et de changement à travers sa musique. Une musique torturée et psychotrope. Une musique symbolisant si parfaitement la décennie concernée qu'elle relève autant du témoignage historique que de l'œuvre – car c'est bien de cela qu'il s'agit – musicale. Comment exprimer cette sensation de ras-le-bol, de douleur qui habite ce disque ? Comment rendre justice à ces ambiances malades, contaminées, condamnées qui transforment ces quelques pistes en une entité organique en souffrance ? Oh évidemment cette souffrance relève plus de la paranoïa du drogué que du cancer, se transformant en une agonie plus proche du masochisme que de la capitulation contrainte... C'est ainsi que les trois morceaux d'ouverture justifient à eux seuls la création du terme de rock psychédélique. Rarement musique aura frôlé ce qui semble être l'essence même de cet adjectif. Celui qui, par manque d'attention, serait parvenu à passer au travers des redoutables guitares électriques d'une acidité irraisonnée n'aurait, de toute façon, aucun autre choix que d'abandonner sa raison au profit de cette batterie totalement démente et inarrêtable. Et inutile de chercher le moindre refrain pour vous en tirer, ou le moindre texte, cela ne se fait pas au pays des possédés... Du moins pas dans la région du UFO. Mais un accueil y est prévu pour tous ceux qui, comme vous, se feront ou se sont déjà fait prendre. Vous voilà donc passant par "UFO", cette plage ambiante qui serait presque reposante si elle n'était pas aussi angoissante. Puis il est rapidement le temps de la marche LSD, "Der LSD-Marsch", une marche infinie où les zombies Guriens marcheront et marcheront encore, pour toujours en quête de cette drogue qu'ils fuiraient si seulement elle n'offrait pas ces sensations si uniques...
Rares sont les premiers albums si pleins, si aboutis, qu'ils semblent découler d'une expérience et d'une réflexion bien antérieure au début de leur enregistrement. Cette intime sensation de maîtrise fait probablement partie de ces nombreux facteurs qui font qu'un jour un groupe se hisse au dessus de la masse, et trouve son public. Ou plutôt non, qui font qu'un jour le public trouve un groupe au dessus des autres. Et ne le lâche plus.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par JoHn DoriAne |
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