José Gonzalez
In Our Nature |
Label :
Mute |
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Voilà désormais quatre ans que nous écoutions sans cesse le premier album de José Gonzalez Veneer. Cet artiste suédois, d'origine argentine, avait réussi le délicat exercice qui était de donner un nouveau souffle à la folk, dans une simplicité totalement épurée. En somme il avait réussi à apporter une espèce de 'scandinave touch' à une voix, une guitare : ni plus, ni moins.
C'est ce minimalisme diffus, cette spontanéité dans la voix, et ces mélodies si profondes, graves, qui firent de cet album, sans fin ni début, un OVNI dans le monde de la folk.
Aujourd'hui, il revient avec In Our Nature, fidèle à lui même. Fidèle dans sa démarche, dans les moyens employés, fidèle à l'esprit Gonzalez. Les premières notes de "How Low", très solennelles, nous introduisent le nouvel opus d'une manière très intimiste. On y découvre progressivement une voix très ambiguë, chargée de lourdes émotions, qui explosent vers le milieu du morceau (1min15), et qui retombent sans détour, presque brusquement, de façon hypnotique, comme le faisait le morceau "All You Deliver" de Veneer. Cette dernière analogie met en évidence le caractère symétrique très vite ressenti entre les structures respectives des deux albums. Chaque piste semblerait pouvoir faire écho à un ancien morceau par sa place dans l'enchaînement des pistes, par sa structure et ses tonalités. On arrive à voir au travers de la reprise de "Teardrop", une montée en puissance similaire à celle de "Crosses", ou par "Down The Line" une référence à "Remain" qui tous deux, très rythmiques, nous ramènent aux origines sud-américaines de Jose Gonzalez. "Time To Send Someone Away" ressemble étrangement au morceau "Stay In The Shade" et de façon peut être anecdotique, se trouve presque au même endroit sur l'album, tout comme les précédentes pistes citées. Gonzalez, en somme, semblerait au premier abord poursuivre plus qu'innover.
Malgré tout, on constate que tout au long de l'album se développe une véritable antithèse, une "simplicité pleine de subtilités". Tout commence avec les petits claquements percussifs répétés de "Down The Line", de "Killing For Love", ou encore assez difficilement percevables sur "How Low". On pourrait aussi remarquer les différents jeux de voix, qui sont majoritairement présents dans ce chœur continu de "Killing For Love", ou dans "Teardrop". Apparaissent ensuite ce que l'on pourrait dénommer comme étant des "samplers rythmiques". On les distingue assez clairement sur "In Our Nature" ou encore sur "Time to Send Someone Away". Leur présence, bien qu'anecdotique s'avère être un véritable témoignage du processus d'enrichissement de Jose.
Mais ces enrichissements sont bien vite oubliés par notre oreille qui préfère s'attacher à ce qui fait le charme de ce grand compositeur, c'est à dire à son incroyable capacité à créer d'indescriptibles ambiances et climats.
On remarque rapidement que Jose a pris un virage assez conséquent dans sa façon de concevoir la chaleur et l'âme de ses chansons. On passe d'une folk très hypnotique, presque distante et paradoxalement si évocatrice, à une douceur éphémère, presque lyrique et optimiste. Tous les morceaux, en soi, pourraient en témoigner. Que ce soit au niveau de la guitare, beaucoup plus rythmique et essentiellement basée sur des arpèges et des basses en contretemps, ou de la voix, très rassurante et nettement moins ténébreuse que celle de Veneer. C'est à de nombreuses reprises, sur "Fold", sur "Abram", sur "The Nest" ou sur "Cycling Trivialities", que l'on découvre un Jose plein d'espoir dans le chant, plein d'optimisme, de bienveillance. Et c'est malheureusement ce qui atténue son intemporalité si particulière. C'est dans ces morceaux, bien que terriblement sincères, que l'on regrette ces ambiguïtés si paralysantes qui faisaient le charme de "All You Deliver" ou encore de "Crosses" voire de "Deadweight On Velveteen".
Il était extrêmement difficile de passer derrière un album qui frôlait la perfection. Jose s'est affirmé. Il n'a pas fait mieux, peut être juste un peu mois bien. Car même si techniquement, tout s'annonçait comme un simple peaufinement, l'essentiel n'est pas là dedans. L'essentiel chez Jose, c'est l'âme de ses chansons... Et certaines ici se sont trop révélées...
C'est ce minimalisme diffus, cette spontanéité dans la voix, et ces mélodies si profondes, graves, qui firent de cet album, sans fin ni début, un OVNI dans le monde de la folk.
Aujourd'hui, il revient avec In Our Nature, fidèle à lui même. Fidèle dans sa démarche, dans les moyens employés, fidèle à l'esprit Gonzalez. Les premières notes de "How Low", très solennelles, nous introduisent le nouvel opus d'une manière très intimiste. On y découvre progressivement une voix très ambiguë, chargée de lourdes émotions, qui explosent vers le milieu du morceau (1min15), et qui retombent sans détour, presque brusquement, de façon hypnotique, comme le faisait le morceau "All You Deliver" de Veneer. Cette dernière analogie met en évidence le caractère symétrique très vite ressenti entre les structures respectives des deux albums. Chaque piste semblerait pouvoir faire écho à un ancien morceau par sa place dans l'enchaînement des pistes, par sa structure et ses tonalités. On arrive à voir au travers de la reprise de "Teardrop", une montée en puissance similaire à celle de "Crosses", ou par "Down The Line" une référence à "Remain" qui tous deux, très rythmiques, nous ramènent aux origines sud-américaines de Jose Gonzalez. "Time To Send Someone Away" ressemble étrangement au morceau "Stay In The Shade" et de façon peut être anecdotique, se trouve presque au même endroit sur l'album, tout comme les précédentes pistes citées. Gonzalez, en somme, semblerait au premier abord poursuivre plus qu'innover.
Malgré tout, on constate que tout au long de l'album se développe une véritable antithèse, une "simplicité pleine de subtilités". Tout commence avec les petits claquements percussifs répétés de "Down The Line", de "Killing For Love", ou encore assez difficilement percevables sur "How Low". On pourrait aussi remarquer les différents jeux de voix, qui sont majoritairement présents dans ce chœur continu de "Killing For Love", ou dans "Teardrop". Apparaissent ensuite ce que l'on pourrait dénommer comme étant des "samplers rythmiques". On les distingue assez clairement sur "In Our Nature" ou encore sur "Time to Send Someone Away". Leur présence, bien qu'anecdotique s'avère être un véritable témoignage du processus d'enrichissement de Jose.
Mais ces enrichissements sont bien vite oubliés par notre oreille qui préfère s'attacher à ce qui fait le charme de ce grand compositeur, c'est à dire à son incroyable capacité à créer d'indescriptibles ambiances et climats.
On remarque rapidement que Jose a pris un virage assez conséquent dans sa façon de concevoir la chaleur et l'âme de ses chansons. On passe d'une folk très hypnotique, presque distante et paradoxalement si évocatrice, à une douceur éphémère, presque lyrique et optimiste. Tous les morceaux, en soi, pourraient en témoigner. Que ce soit au niveau de la guitare, beaucoup plus rythmique et essentiellement basée sur des arpèges et des basses en contretemps, ou de la voix, très rassurante et nettement moins ténébreuse que celle de Veneer. C'est à de nombreuses reprises, sur "Fold", sur "Abram", sur "The Nest" ou sur "Cycling Trivialities", que l'on découvre un Jose plein d'espoir dans le chant, plein d'optimisme, de bienveillance. Et c'est malheureusement ce qui atténue son intemporalité si particulière. C'est dans ces morceaux, bien que terriblement sincères, que l'on regrette ces ambiguïtés si paralysantes qui faisaient le charme de "All You Deliver" ou encore de "Crosses" voire de "Deadweight On Velveteen".
Il était extrêmement difficile de passer derrière un album qui frôlait la perfection. Jose s'est affirmé. Il n'a pas fait mieux, peut être juste un peu mois bien. Car même si techniquement, tout s'annonçait comme un simple peaufinement, l'essentiel n'est pas là dedans. L'essentiel chez Jose, c'est l'âme de ses chansons... Et certaines ici se sont trop révélées...
Parfait 17/20 | par Brousli |
Posté le 30 décembre 2007 à 18 h 00 |
José Gonzalez. Acoustique. Rien de bien attrayant !
Difficile d'imaginer qu'on puisse sortir du commun simplement avec une guitare et sa voix. Et pourtant... Le plaisir est là. Un jeu original, mélange de rythme/accord bien de chez lui. Une voix sortie des âges, qui ripe, glisse, haut perchée mais sereine. La même impression après avoir entendu Interpol, une voix qui séduit et qui inexplicablement semblé érodée par le temps. Donc dix titres principalement voix/guitare, dans un rythme obsédant, où José se permet de mettre une sympathique reprise de "Teardrop" bien à sa sauce. On s'étonne à réécouter plusieurs fois l'album, l'ambiance qui en ressort est salvatrice.
Pas de doute, comme l'a si bien dit David, notre Gonzalez renouvelle le genre.
Difficile d'imaginer qu'on puisse sortir du commun simplement avec une guitare et sa voix. Et pourtant... Le plaisir est là. Un jeu original, mélange de rythme/accord bien de chez lui. Une voix sortie des âges, qui ripe, glisse, haut perchée mais sereine. La même impression après avoir entendu Interpol, une voix qui séduit et qui inexplicablement semblé érodée par le temps. Donc dix titres principalement voix/guitare, dans un rythme obsédant, où José se permet de mettre une sympathique reprise de "Teardrop" bien à sa sauce. On s'étonne à réécouter plusieurs fois l'album, l'ambiance qui en ressort est salvatrice.
Pas de doute, comme l'a si bien dit David, notre Gonzalez renouvelle le genre.
Parfait 17/20
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