Idaho
Levitate |
Label :
Idaho |
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C'est l'histoire d'un type approchant la quarantaine qui continue envers et contre tout à croire en ce qu'il fait.
Décalé, inadapté, à contre-temps, Jeff Martin a tendance à se réfugier dans un autisme d'apparence, une exigence autodidacte (il finira par virer tous les membres de son groupe) pour mieux se concentrer sur ses richesses intérieures. Il le dira lui-même: il ne sait pas s'exprimer autrement que sur son piano. Incapable de devenir adulte, car être adulte signifie faire des concessions et se séparer de ses idéaux, Jeff Martin est trop amoureux de la musique pour vaincre son Oedipe. Retiré dans sa maison californienne, ses chansons restent les sommets d'une écriture dorée qui retrace ses divagations attachantes.
Jeff Martin n'essaie même plus de faire croire que plusieurs musiciens se sont réunis pour faire ce disque. En dehors d'Alex Kimmel à la batterie sur quelques morceaux ou de Mellissa Auf der Maur venue rendre visite, il est seul à bord et joue de tous les instruments! C'est tellement personnel qu'il a même dû oublier que d'autres que lui allaient écouter cet album. Ce qui rend Levitate absolument passionnant de par son caractère très instrospectif.
On finit par se perdre dans une contemplation molassonne et lunatique, non seulement du fait de l'omniprésence du piano, mais aussi à cause de cette façon qu'ont les morceaux de peu à peu s'épuiser, laisser la boucle des accords s'installer, tourner pour elle-même, pour le simple plaisir de la durée. S'ouvrant par " Wondering the Fields " vaguement énergique, l'album se délite doucement, s'installe dans une rêverie à la fois apaisée et résignée, pour finir par l'océanique " Levitate ". A l'intérieur de ces clairs-obscurs, on trouve des trésors d'écriture, une invention du langage et une animation irréfutable, jusque dans la moindre note de guitares, la moindre touche de piano, le moindre tremolo.
La musique d'Idaho, qui est passée totalement inaperçue car trop pleine de sous-entendus, est en fait un pur exemple de tendre mélancolie.
Décalé, inadapté, à contre-temps, Jeff Martin a tendance à se réfugier dans un autisme d'apparence, une exigence autodidacte (il finira par virer tous les membres de son groupe) pour mieux se concentrer sur ses richesses intérieures. Il le dira lui-même: il ne sait pas s'exprimer autrement que sur son piano. Incapable de devenir adulte, car être adulte signifie faire des concessions et se séparer de ses idéaux, Jeff Martin est trop amoureux de la musique pour vaincre son Oedipe. Retiré dans sa maison californienne, ses chansons restent les sommets d'une écriture dorée qui retrace ses divagations attachantes.
Jeff Martin n'essaie même plus de faire croire que plusieurs musiciens se sont réunis pour faire ce disque. En dehors d'Alex Kimmel à la batterie sur quelques morceaux ou de Mellissa Auf der Maur venue rendre visite, il est seul à bord et joue de tous les instruments! C'est tellement personnel qu'il a même dû oublier que d'autres que lui allaient écouter cet album. Ce qui rend Levitate absolument passionnant de par son caractère très instrospectif.
On finit par se perdre dans une contemplation molassonne et lunatique, non seulement du fait de l'omniprésence du piano, mais aussi à cause de cette façon qu'ont les morceaux de peu à peu s'épuiser, laisser la boucle des accords s'installer, tourner pour elle-même, pour le simple plaisir de la durée. S'ouvrant par " Wondering the Fields " vaguement énergique, l'album se délite doucement, s'installe dans une rêverie à la fois apaisée et résignée, pour finir par l'océanique " Levitate ". A l'intérieur de ces clairs-obscurs, on trouve des trésors d'écriture, une invention du langage et une animation irréfutable, jusque dans la moindre note de guitares, la moindre touche de piano, le moindre tremolo.
La musique d'Idaho, qui est passée totalement inaperçue car trop pleine de sous-entendus, est en fait un pur exemple de tendre mélancolie.
Bon 15/20 | par Vic |
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