Autechre

Chiastic Slide

Chiastic Slide

 Label :     Warp 
 Sortie :    lundi 24 février 1997 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Nous sommes en 1997 et le duo britannique commence à jouir d'une certaine aura dans le milieu de la musique électronique. Quand on glisse une de leurs galettes dans notre lecteur CD, on s'attend à recevoir une grande claque sonique dont on se souviendra longtemps.
Cependant, force est de constater que la déception est la hauteur de nos espérances...
Que le son soit encore plus sombre, métallique et agressif n'est pas le problème. C'est juste qu'on a l'impression qu'il n'y a plus personne aux commandes de la machine Autechre et que les différents morceaux qui composent cet album ont été produits sous pilotage automatique avec le minimum syndical d'idées. Ces dernières étant d'ailleurs exploitées jusqu'à la corde tout au long de compositions froides, insipides et au pouvoir soporifique indéniable.
On jurerait par exemple "Tewe" échappé d'un album (de chutes) d'Aphex Twin. Et que dire de "Recury" qui illustre le penchant hip-hop du duo mais qui communique autant de spontanéité et d'urgence qu'un épisode quelconque de Derrick pendant 10 interminables minutes.
Bref, il faut déployer des trésors de patience pour ne pas se retenir de zapper de morceaux en morceaux à la recherche d'une petite trace de vie, d'émotion et plus généralement d'inspiration.
Certes, il y a bien "Cichli" pour montrer que le duo n'a pas encore perdu la main mais que ce morceau est seul dans cet océan de musique habile mais surtout technicienne, indigeste et complètement formatée.


Insipide   7/20
par Piezo


 Moyenne 12.00/20 

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Posté le 21 février 2006 à 00 h 46

1997, Sean Booth et Rob Brown fomentent un nouveau sabotage. Chacune de leurs productions atteint un palier supérieur, redéfinit les limites et les repousse à nouveau : ce monstre ne fait aucunement exception. Soleil d'acier de la discographie d'Autechre, Chiastic Slide compose avec Tri Repetae deux véritables colonnes atomiques jumelles s'élevant sur l'univers encore trop bien propret de la musique abstraite. Par cet album, la période bleep du duo, celle de la première moitié des nineties, s'annonce définitivement révolue, quoique peut-être encore perceptible dans certaines mélodies. Celles-ci sont dénuées de toute complexité (à la différence de la texture rythmique), imparfaitement réalisées, donnant l'impression à leur écoute de vouloir s'extraire de ces masses en mouvement afin d'exister. La musique trouve dans sa rythmicité un semblant de chair, elle devient pornographique ; charnelle, dans cette union consommée en enchevêtrements inouïs entre bruits industriels, échantillons étranges et autres parasites bioélectriques, matrice d'un réagencement biologique de la matière sonore ; pornographique, dans cette impression d'expérimenter la musique dans ses plus infimes détails, dans cette impression de la voir s'exposer en un zoom hallucinant. Jamais la musique n'avait atteint un degré semblable de physicité, pour employer un néologisme, jamais elle n'a été aussi physique. C'est sale, métallique, abscons, profondément déstabilisant, mais continûment jouissif pour celui qui fait preuve de patience. Avec Chiastic Slide, ce sont de nouveaux espaces d'exploration que s'offre le duo, annonçant sous la forme d'une première ébauche la somptuosité obscène du jusqu'au-boutiste Confield.
Parfait   17/20







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