Autechre
Tri Repetae |
Label :
Warp |
||||
Vu le niveau d'excellence atteint avec Amber, il était difficile pour le duo anglais de faire encore plus fort sans adopter une approche sensiblement différente.
Ainsi, ce troisième album sera pour eux l'occasion de pousser davantage le côté mécanique et industriel de leur musique, tout en profitant au passage d'un savoir-faire hors du commun acquis au fil des années en matière de programmation. De ce point de vue, Tri Repetae est un tournant décisif dans leur discographie et tout ce qui suivra, découlera de ce nouveau parti pris du 'toujours plus de rythmiques complexes' héritées à la fois des scénes indus, techno, noise & hip hop. Extrêmement ambitieux mais aussi plus agressif, c'est un CD dont le charme n'est pas aussi immédiat que celui d'Amber, et qui nécessite plusieurs écoutes des plus attentives pour être appréhendé à sa juste valeur.
A grand renfort de boucles en perpétuelle mutation, et de rythmiques industrielles souvent autant implacables que catchy, les morceaux se succèdent sans temps morts pour notre plus grand plaisir, pour culminer avec le fabuleux 'Rsdio' qui restera sans doute le morceau le plus représentatif de leur univers si particulier. Ce n'est pas un hasard si la plupart des fans du groupe le considérent comme leur meilleur album même si, en ce qui me concerne, Amber gardera toujours une longueur d'avance en raison de son côté un peu moins parfait (et donc plus humain).
Ainsi, ce troisième album sera pour eux l'occasion de pousser davantage le côté mécanique et industriel de leur musique, tout en profitant au passage d'un savoir-faire hors du commun acquis au fil des années en matière de programmation. De ce point de vue, Tri Repetae est un tournant décisif dans leur discographie et tout ce qui suivra, découlera de ce nouveau parti pris du 'toujours plus de rythmiques complexes' héritées à la fois des scénes indus, techno, noise & hip hop. Extrêmement ambitieux mais aussi plus agressif, c'est un CD dont le charme n'est pas aussi immédiat que celui d'Amber, et qui nécessite plusieurs écoutes des plus attentives pour être appréhendé à sa juste valeur.
A grand renfort de boucles en perpétuelle mutation, et de rythmiques industrielles souvent autant implacables que catchy, les morceaux se succèdent sans temps morts pour notre plus grand plaisir, pour culminer avec le fabuleux 'Rsdio' qui restera sans doute le morceau le plus représentatif de leur univers si particulier. Ce n'est pas un hasard si la plupart des fans du groupe le considérent comme leur meilleur album même si, en ce qui me concerne, Amber gardera toujours une longueur d'avance en raison de son côté un peu moins parfait (et donc plus humain).
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Piezo |
Posté le 03 décembre 2004 à 10 h 49 |
"Tri Repetae", c'est tout un programme : un album-concept qui sublime le signifiant symboliste à l'abstraction impressioniste. "Tri Repetae", c'est l'aboutissement de ce qu' Autechre s'est acharné à faire toute leur carrière, comme une idée fixe et obsessionnelle rabâchée encore et encore jusqu'à la maladie : une représentation vraie, belle et juste du conflit entre le corps et l'esprit.
Qu'est ce qu'il marmonne Zelda ? Qu'est ce que c'est que ce pédant qui emploie un vocabulaire faussement chatié pour donner de
l'importance à lui-même et à sa pseudo-analyse ?
Mais écoutez plutôt ça : le corps est une machine, alors pourquoi ne pas le représenter comme tel, par l'intermédiaire de sons mécaniques, hydrauliques, un magma de tôles qui rappelle les sons d'une chaine de fabrication automatisée d'une usine recyclant quelques ferailles rouillées ? ... C'est le parti-pris qu'ont choisi Booth et Brown en bons théoriciens de la musique qu'ils sont.
Leur troisième album ressemble en effet à une immense dissertation, ou à des formules de maths à appliquer.
"Tri Repetae", c'est du modernisme en pleine ère post-moderne. Il ne faut pas voir là une sorte de retour à d'anciennes bases maintenant digérées, mais plus un ancrage solide dans le courant de la déconstruction. Car ils ne détruisent pas les deux de
Sheffield, bien au contraire ! Pendant l'écoute se dessine un bâtiment ample et dominateur aux contours presque trop nets : à l'intérieur, les murs se fissurent sous le joug de quelque entité envahissante.
"Tri Repetae" est un album physique et potentiellement éprouvant, si l'on en saisi tous les rouages : ce corps dont je parlais est pâle, malade, livide ; et l'esprit lui, cherche constamment une issue de secours dans le chaos mental que cette maladie installe.
L'esprit et ses pensées, ce sont ces mélodies improbables, de par leur contenant et leur contenu trahissant les méandres approximatifs de cet âme en proie au vertige que le corps lui inflige ...
"Tri Repetae" c'est un album de formes, où lignes droites et courbes s'entrechoquent, dans un magma sonore glacé ; c'est une succession de parcelles verticales qui vont déboucher sur un ensemble horizontale, parce que l'accumulation de celles-ci les transforme en leur contraire...
Extrait de "4.48 psychose de Sarah Kane " : <<une conscience consolidée réside dans une salle de banquet assombrie près du plafond d'un esprit dont le parquet bouge comme dix mille cafards quand entre un rai de lumière, comme toutes les pensées en un moment d'entente s'unissent au corps sans plus de répulsion comme les cafards portent une vérité que perosnne jamais ne profère>>.
C'est l'histoire de cet album ; de Rotar et de Clipper en particulier, qui incarnent l'âme de ce manifeste de la musique éléctronique.
Qu'est ce qu'il marmonne Zelda ? Qu'est ce que c'est que ce pédant qui emploie un vocabulaire faussement chatié pour donner de
l'importance à lui-même et à sa pseudo-analyse ?
Mais écoutez plutôt ça : le corps est une machine, alors pourquoi ne pas le représenter comme tel, par l'intermédiaire de sons mécaniques, hydrauliques, un magma de tôles qui rappelle les sons d'une chaine de fabrication automatisée d'une usine recyclant quelques ferailles rouillées ? ... C'est le parti-pris qu'ont choisi Booth et Brown en bons théoriciens de la musique qu'ils sont.
Leur troisième album ressemble en effet à une immense dissertation, ou à des formules de maths à appliquer.
"Tri Repetae", c'est du modernisme en pleine ère post-moderne. Il ne faut pas voir là une sorte de retour à d'anciennes bases maintenant digérées, mais plus un ancrage solide dans le courant de la déconstruction. Car ils ne détruisent pas les deux de
Sheffield, bien au contraire ! Pendant l'écoute se dessine un bâtiment ample et dominateur aux contours presque trop nets : à l'intérieur, les murs se fissurent sous le joug de quelque entité envahissante.
"Tri Repetae" est un album physique et potentiellement éprouvant, si l'on en saisi tous les rouages : ce corps dont je parlais est pâle, malade, livide ; et l'esprit lui, cherche constamment une issue de secours dans le chaos mental que cette maladie installe.
L'esprit et ses pensées, ce sont ces mélodies improbables, de par leur contenant et leur contenu trahissant les méandres approximatifs de cet âme en proie au vertige que le corps lui inflige ...
"Tri Repetae" c'est un album de formes, où lignes droites et courbes s'entrechoquent, dans un magma sonore glacé ; c'est une succession de parcelles verticales qui vont déboucher sur un ensemble horizontale, parce que l'accumulation de celles-ci les transforme en leur contraire...
Extrait de "4.48 psychose de Sarah Kane " : <<une conscience consolidée réside dans une salle de banquet assombrie près du plafond d'un esprit dont le parquet bouge comme dix mille cafards quand entre un rai de lumière, comme toutes les pensées en un moment d'entente s'unissent au corps sans plus de répulsion comme les cafards portent une vérité que perosnne jamais ne profère>>.
C'est l'histoire de cet album ; de Rotar et de Clipper en particulier, qui incarnent l'âme de ce manifeste de la musique éléctronique.
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