Devendra Banhart
Mala |
Label :
Nonesuch |
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Mala, c'est du serbe. Traduisons-le "petite douceur", grosso-modo. Appellation au poil pour cet album et pour la musique de Devendra Banhart depuis qu'il a troqué son costume de hippie poilu adepte du 4 pistes pour celui de gentil crooner mélan-comique. La mutation s'est faite tranquillement dès le sous-estimé et très riche Smokey Rolls Down Thunder Canyon (2007) et plus concrètement sur la pop tranquille de What Will We Be (2009). Après une pause de trois ans et demi - le temps de peindre, d'exposer, de faire de la figuration dans les projets des amis Adam Green, Beck et James Murphy - le troubadour est revenu au printemps 2013 avec son album le plus cohérent et chaleureux.
Pas de quoi être dépayser : guitares effleurées, percussions discrètes, douce voix qui susurre l'amour en espagnol, on retrouve notre Manu Chao de luxe sur "Daniel", "Mi Negrita" et "Never Seen Such Good Things", les titres les plus classiques - le bon sens du terme - de ce huitième album. De l'excellente musique de plage qui redonne le sourire même quand elle évoque solitude et désillusions ("I wish we could stay/and wait in line to see Suede play"). La valeur ajoutée est dans les nappes de synthé de la cosmique "Für Hildegard von Bingen" (hommage à une religieuse du douzième siècle) et du presque disco "Cristobal Risquez". Les plaisirs simples sont dans la voix de sa fiancée, l'artiste serbe Ana Kraš, quand elle ouvre le dialogue sur la réjouissante "Your Fine Petting Duck". Amateur de skate-board - à l'époque, une chute l'avait forcé à interrompre sa tournée - Devendra offre à son héros Keenan Milton, disparu en 2001, un bel instrumental ("The Ballad of Keenan Milton"). Pas de chanson-blague, d'expérimentation embryonnaire à sauter, que du solide, que du bon.
Mala est drôle, touchant et sincère. L'album d'un artiste qui n'a plus rien à prouver et a enfin trouver son identité. Qui parvient à rester discipliné sans perdre de son excentricité. Quand on le suit depuis aussi longtemps, pour le meilleur et le pire, ça fait plaisir.
Pas de quoi être dépayser : guitares effleurées, percussions discrètes, douce voix qui susurre l'amour en espagnol, on retrouve notre Manu Chao de luxe sur "Daniel", "Mi Negrita" et "Never Seen Such Good Things", les titres les plus classiques - le bon sens du terme - de ce huitième album. De l'excellente musique de plage qui redonne le sourire même quand elle évoque solitude et désillusions ("I wish we could stay/and wait in line to see Suede play"). La valeur ajoutée est dans les nappes de synthé de la cosmique "Für Hildegard von Bingen" (hommage à une religieuse du douzième siècle) et du presque disco "Cristobal Risquez". Les plaisirs simples sont dans la voix de sa fiancée, l'artiste serbe Ana Kraš, quand elle ouvre le dialogue sur la réjouissante "Your Fine Petting Duck". Amateur de skate-board - à l'époque, une chute l'avait forcé à interrompre sa tournée - Devendra offre à son héros Keenan Milton, disparu en 2001, un bel instrumental ("The Ballad of Keenan Milton"). Pas de chanson-blague, d'expérimentation embryonnaire à sauter, que du solide, que du bon.
Mala est drôle, touchant et sincère. L'album d'un artiste qui n'a plus rien à prouver et a enfin trouver son identité. Qui parvient à rester discipliné sans perdre de son excentricité. Quand on le suit depuis aussi longtemps, pour le meilleur et le pire, ça fait plaisir.
Très bon 16/20 | par Dylanesque |
En écoute : https://devendrabanhart.bandcamp.com/album/mala
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