Devendra Banhart
Smokey Rolls Down Thunder Canyon |
Label :
XL |
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Se sentir comme "épargné" de la pression de l'attente du nouvel album, voilà ce qu'il y a de vraiment appréciable quand on est amoureux d'artistes comme Devendra Banhart, Et pour cause : à peine le copieux et l'excellent Cripple Crow digéré que nous revoilà déjà en possession d'une nouvelle fournée toute fraîche. Une performance tout à fait bluffante si l'on en croit la qualité de ce dernier disque en date, peut être moins régulier que le précédent, mais pas sans perles.
Sans surprise, on retrouve une nouvelle fois ici cette éternelle aptitude à faire partager facilement ses émotions, dans n'importe quel style, et sur n'importe quel thème. Mais sur ce nouvel opus, ce qui reste comme le plus marquant est cette aisance avec laquelle Devendra se balade dans son œuvre. Téméraire, délirant et doté d'une assurance hors du commun, si ce nouveau isque ne restera pas comme le plus abouti, on s'en souviendra plutôt comme celui le plus hétérogène et osé.
Une belle avalanche d'hommages rendus à une grosse poignée de styles musicaux, et finalement un gros melting-pot plutôt renversant : quand Devendra ne se prend pas pour un Sinatra en herbe, en défripant sa belle voix de crooner ("Shabop Shalom", avec en prime des textes complètement furieux), il s'amuse à faire planer son auditeur à coups de mélodies psychédéliques inquiétantes ("Rosa"), ou prend l'initiative de projets aussi ambitieux qu'audacieux, en inscrivant par exemple son style dans une chorale de blues-gospel ("Saved"), en proposant d'entraînants rythmes effrénés de samba-bossa ("Samba Vexillographica"), en fusionnant à merveille folk et rock (le vrai !) à l'issue d'un morceau incroyable par sa progression très rythmée ("Seahorse") ou bien encore en réinventant le reggae ("The Other Woman").
Et tout cela sans trop nuire à l'image du lonely Devendra des premiers disques. Car ce n'est pas parce qu'il s'épanouit dans son style en conviant une belle troupe de musicos que sa musique reste moins personnelle ou touchante : "bien au contraire" vous diront ceux qui ont déjà bien cerné l'âme de Cripple Crow. Et puis pour le reste de cette nouvelle galette,
juste histoire d'équilibrer et de vous rappeler dans quel monde de mélancolie nous vivons, quelques simples mais magnifiques compositions d'une profondeur et d'une morosité toujours épatante par leur finesse et par leur crédibilité vis à vis de l'ensemble du disque. Un coup de grâce asséné à votre cœur et à vos émotions.
Un disque renversant donc, autant par sa qualité (même si un peu trop sporadique dans l'ensemble) que par son originalité. Devendra aligne les longueurs en surfant sur la vague de son imagination, et frôle la performance olympique en proposant un rythme de renouvellement stylistique digne des plus grands. Chacun de ses nouveaux disques semble éternellement dévoiler de nouvelles surprises. C'est aussi la preuve qu'il était vain d'essayer de le classer dans une catégorie bien spécifique, comme si l'on pouvait prétendre avoir compris l'essence pure de ses compositions, messages et émotions. Devendra semble juste suivre les bonnes directions qui le mèneront droit vers le sommet de la gloire et de sa carrière, mais tout en sachant rester fidèle à lui même. Est-ce aussi cela, un grand artiste ?
Sans surprise, on retrouve une nouvelle fois ici cette éternelle aptitude à faire partager facilement ses émotions, dans n'importe quel style, et sur n'importe quel thème. Mais sur ce nouvel opus, ce qui reste comme le plus marquant est cette aisance avec laquelle Devendra se balade dans son œuvre. Téméraire, délirant et doté d'une assurance hors du commun, si ce nouveau isque ne restera pas comme le plus abouti, on s'en souviendra plutôt comme celui le plus hétérogène et osé.
Une belle avalanche d'hommages rendus à une grosse poignée de styles musicaux, et finalement un gros melting-pot plutôt renversant : quand Devendra ne se prend pas pour un Sinatra en herbe, en défripant sa belle voix de crooner ("Shabop Shalom", avec en prime des textes complètement furieux), il s'amuse à faire planer son auditeur à coups de mélodies psychédéliques inquiétantes ("Rosa"), ou prend l'initiative de projets aussi ambitieux qu'audacieux, en inscrivant par exemple son style dans une chorale de blues-gospel ("Saved"), en proposant d'entraînants rythmes effrénés de samba-bossa ("Samba Vexillographica"), en fusionnant à merveille folk et rock (le vrai !) à l'issue d'un morceau incroyable par sa progression très rythmée ("Seahorse") ou bien encore en réinventant le reggae ("The Other Woman").
Et tout cela sans trop nuire à l'image du lonely Devendra des premiers disques. Car ce n'est pas parce qu'il s'épanouit dans son style en conviant une belle troupe de musicos que sa musique reste moins personnelle ou touchante : "bien au contraire" vous diront ceux qui ont déjà bien cerné l'âme de Cripple Crow. Et puis pour le reste de cette nouvelle galette,
juste histoire d'équilibrer et de vous rappeler dans quel monde de mélancolie nous vivons, quelques simples mais magnifiques compositions d'une profondeur et d'une morosité toujours épatante par leur finesse et par leur crédibilité vis à vis de l'ensemble du disque. Un coup de grâce asséné à votre cœur et à vos émotions.
Un disque renversant donc, autant par sa qualité (même si un peu trop sporadique dans l'ensemble) que par son originalité. Devendra aligne les longueurs en surfant sur la vague de son imagination, et frôle la performance olympique en proposant un rythme de renouvellement stylistique digne des plus grands. Chacun de ses nouveaux disques semble éternellement dévoiler de nouvelles surprises. C'est aussi la preuve qu'il était vain d'essayer de le classer dans une catégorie bien spécifique, comme si l'on pouvait prétendre avoir compris l'essence pure de ses compositions, messages et émotions. Devendra semble juste suivre les bonnes directions qui le mèneront droit vers le sommet de la gloire et de sa carrière, mais tout en sachant rester fidèle à lui même. Est-ce aussi cela, un grand artiste ?
Parfait 17/20 | par TheWayYouSmiled |
Posté le 06 mars 2008 à 19 h 49 |
Devendra Banhart ou l'artiste capable de nous emmener dans son univers si particulier. Que retenir de ce nouvel album ? Une simple ballade dans le monde farfelu où vit l'artiste, une longue mélodie développée dans tous les sens, empruntant tous les genres, tous les sons, un album qui tient chaud au cœur, sûrement une œuvre dont seul Devendra Banhart connaît le secret...
Car c'est bien le cas, Smokey Rolls Down Thunder Canyon nous emmène dans un monde secret, intimiste, imaginaire, envahi par tous les sons et les rythmes.
Que de chansons aux sonorités si différentes, des guitares électriques, aux maracas, en passant par des morceaux entraînant ("Tonada Yanomaminista") ou plus psychédélique ("Rosa"), aucun morceau n'arrive à se détacher pourtant le tout est un sacré mélange des genres. C'est dans cette particularité que réside l'unité de l'œuvre, c'est à dire une ballade, un cheminement, une aventure musicale longue et semée d'embûches musicales.
Finalement, ce disque est à l'image d'un monde musical métissé, peut être trop éparpillé, empli de notes chaleureuses et de rythmes chatoyants, une œuvre dont seul Devendra Banhart connaît le secret...
Car c'est bien le cas, Smokey Rolls Down Thunder Canyon nous emmène dans un monde secret, intimiste, imaginaire, envahi par tous les sons et les rythmes.
Que de chansons aux sonorités si différentes, des guitares électriques, aux maracas, en passant par des morceaux entraînant ("Tonada Yanomaminista") ou plus psychédélique ("Rosa"), aucun morceau n'arrive à se détacher pourtant le tout est un sacré mélange des genres. C'est dans cette particularité que réside l'unité de l'œuvre, c'est à dire une ballade, un cheminement, une aventure musicale longue et semée d'embûches musicales.
Finalement, ce disque est à l'image d'un monde musical métissé, peut être trop éparpillé, empli de notes chaleureuses et de rythmes chatoyants, une œuvre dont seul Devendra Banhart connaît le secret...
Excellent ! 18/20
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