The Besnard Lakes
Paris [Le Pop Up Du Label] - jeudi 19 novembre 2015 |
Les " Lacs de Bernard " comme les appelle un de mes potes, font partie de ces petits groupes extrêmement plaisants que j'ai découverts sur l'immense scène du Fort de Saint-Père, dans l'ambiance vivifiante des soirées aoûtiennes de la Route du Rock. Ils partagent même avec Electrelane l'insigne honneur (sic) d'avoir inauguré cette catégorie, qu'ont ensuite rejoint Cloud Nothings, No Age ou encore Lower Dens.
Alors quand j'ai su que ce serait eux qui – à mes yeux - vaincraient le signe indien, à savoir être les premiers que je verrais en concert après la tragédie du Bataclan, j'ai prié pour qu'ils n'annulent pas leur venue. Et comme ce sont des gens courageux et bienveillants, ils ont écouté ma prière silencieuse. Et nous ont même remerciés de nous être déplacés, alors qu'ils ont fait beaucoup plus de route que nous.
Je vous arrête tout de suite : je n'étais pas au Bataclan en ce triste vendredi 13. J'étais devant ma télé, n'en revenant pas de la leçon de réalisme que nos footballeurs hexagonaux (c'est une figure de style, hein) donnaient aux allemands. Cela dit, retourner dans une salle de concert après ce qu'avaient vécu certains de mes potes, ça faisait quand même bizarre. Même dans ce recoin planqué derrière le viaduc de l'avenue Daumesnil qu'est le Pop up du Label. Évidemment, cette étuve étriquée n'est pas le meilleur endroit pour permettre à la musique planante des Besnard Lakes de se déployer, mais vues les circonstances, on s'en accommode bien volontiers. Au moins, on s'est tenus chauds.
Pas de première partie, droit au but : les cinq canadiens installent rapidement une ambiance féerique avec leurs voix wilsoniennes et leurs guitares mogwaiesques. Ils attaquent avec "Disaster" et termineront par "Devastation" - avant le rappel ; je ne sais pas si c'est prémédité mais c'est de circonstance. Ils alternent excellents vieux morceaux, enthousiasmants nouveaux morceaux de l'EP Golden Lion, et prometteurs inédits de leur prochain album.
Bien sûr, tout n'est pas parfait : entre les morceaux, Jace Lasek passe de longs moments à essuyer ses lunettes (probablement rachetées à Martina Navratilova) dégoulinantes de sueur, pendant qu'Olga et Sheenah sirotent avec grâce leurs verres de rouge en l'attendant. Le batteur justifie son look de bûcheron par une frappe de mule, comme d'habitude. Des fois, on aimerait des transitions un poil plus subtiles, mais quand arrive "Cedric's War", ses breaks martiaux vous donneraient envie de foncer sur les lignes de Daesh la fleur au fusil. Et puis il y a ces arrangements vocaux, auxquels il contribue avec discipline.
Au début du climacique "Devastation", on frôle le drame : le lead guitarist pète une corde. Ses quatre compères poursuivent, sur le fil du rasoir, puis suspendent le morceau juste avant l'apothéose tout en continuant à jouer, le laissant finir son réaccordage avant d'envoyer la sauce pour l'un des meilleurs moments du concert.
Soyons honnêtes : ces canadiens-là ne sont pas des bêtes de scène. Mais leurs morceaux sont imparables et les circonstances particulières de ce concert font qu'il me restera probablement en mémoire comme un très beau moment de musique et de partage.
Alors quand j'ai su que ce serait eux qui – à mes yeux - vaincraient le signe indien, à savoir être les premiers que je verrais en concert après la tragédie du Bataclan, j'ai prié pour qu'ils n'annulent pas leur venue. Et comme ce sont des gens courageux et bienveillants, ils ont écouté ma prière silencieuse. Et nous ont même remerciés de nous être déplacés, alors qu'ils ont fait beaucoup plus de route que nous.
Je vous arrête tout de suite : je n'étais pas au Bataclan en ce triste vendredi 13. J'étais devant ma télé, n'en revenant pas de la leçon de réalisme que nos footballeurs hexagonaux (c'est une figure de style, hein) donnaient aux allemands. Cela dit, retourner dans une salle de concert après ce qu'avaient vécu certains de mes potes, ça faisait quand même bizarre. Même dans ce recoin planqué derrière le viaduc de l'avenue Daumesnil qu'est le Pop up du Label. Évidemment, cette étuve étriquée n'est pas le meilleur endroit pour permettre à la musique planante des Besnard Lakes de se déployer, mais vues les circonstances, on s'en accommode bien volontiers. Au moins, on s'est tenus chauds.
Pas de première partie, droit au but : les cinq canadiens installent rapidement une ambiance féerique avec leurs voix wilsoniennes et leurs guitares mogwaiesques. Ils attaquent avec "Disaster" et termineront par "Devastation" - avant le rappel ; je ne sais pas si c'est prémédité mais c'est de circonstance. Ils alternent excellents vieux morceaux, enthousiasmants nouveaux morceaux de l'EP Golden Lion, et prometteurs inédits de leur prochain album.
Bien sûr, tout n'est pas parfait : entre les morceaux, Jace Lasek passe de longs moments à essuyer ses lunettes (probablement rachetées à Martina Navratilova) dégoulinantes de sueur, pendant qu'Olga et Sheenah sirotent avec grâce leurs verres de rouge en l'attendant. Le batteur justifie son look de bûcheron par une frappe de mule, comme d'habitude. Des fois, on aimerait des transitions un poil plus subtiles, mais quand arrive "Cedric's War", ses breaks martiaux vous donneraient envie de foncer sur les lignes de Daesh la fleur au fusil. Et puis il y a ces arrangements vocaux, auxquels il contribue avec discipline.
Au début du climacique "Devastation", on frôle le drame : le lead guitarist pète une corde. Ses quatre compères poursuivent, sur le fil du rasoir, puis suspendent le morceau juste avant l'apothéose tout en continuant à jouer, le laissant finir son réaccordage avant d'envoyer la sauce pour l'un des meilleurs moments du concert.
Soyons honnêtes : ces canadiens-là ne sont pas des bêtes de scène. Mais leurs morceaux sont imparables et les circonstances particulières de ce concert font qu'il me restera probablement en mémoire comme un très beau moment de musique et de partage.
Très bon 16/20 | par Myfriendgoo |
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