The Besnard Lakes

Les Besnard Lakes sont de retour, cinq mois seulement après cet étrange concert au Pop-up du Label, dans le sillage des attentats du 13 novembre. Et l'idée de jouer sur un bateau semble les émoustiller.
La première partie est sympatoche mais un peu timide : Old Mountain Station, des frenchies jouant un mélange pourtant prometteur de power-pop-folk bûcheronne façon Built to Spill et de la pop californienne des Thrills.
Et puis, après un changement de plateau qui dévoile déjà l'état d'esprit guilleret du groupe canadien, le show commence : lumière bleutée, lasers, et une voix en anglais tout droit sortie d'un planétarium. Autant vous dire que quand le groupe revient sur scène, l'ambiance est posée pour leur musique planante à souhait. Sauf que ce samedi soir, le lieu ne s'y prête pas : leur pop-prog-psyché bave et sature dans cette boîte à sardines qu'est le Batofar.
Heureusement, les cinq compères ont la patate. Jace Lasek y va de ses blagues de marins, braillant des "Sail Up, Matey !" entre les morceaux et allant jusqu'à sortir un son de corne de brume de sa gratte au début du rappel. On aura même droit à un bisou conjugal sur scène, comme pour Ken Stringfellow et sa compagne la veille au Point Éphémère – à la distinction près que celui-ci survient en plein milieu d'un morceau, basse et guitare face à face ; d'aucuns verraient dans ces signes l'arrivée du printemps... Robbie le guitar hero est au sommet de sa forme après avoir vu la Tour Eiffel pour la première fois de sa vie, et ne casse pas de corde comme au Pop up du Label. Les meilleurs morceaux du dernier album soutiennent aisément la comparaison avec les meilleurs des albums précédents, pour l'un des meilleurs concerts du groupe qu'il m'ait été donné de voir. Il ne manque plus qu'une salle suffisamment spacieuse pour laisser leur énergie cosmique se déployer...