The National
St Malo [Route Du Rock] - mercredi 15 août 2007 |
Visiblement, The National a changé de statut.
Plus sûrs d'eux-mêmes, les américains menés par Matt Berninger se font tout à la fois subtils et virevoltant par moment. Et il faut dire que les titres rock s'accommodaient parfaitement avec le climat de la soirée : un coup orageux lorsque les pluies tombaient à verse, un autre mélancolique lorsque le soleil tentait de percer derrière les nuages.
Là où il est reposant de retrouver un tel groupe, coincé entre les sympatoches Herman Düne (qu'on croisera le lendemain sur la plage pour une séance foot) et les prétentieux (et imbuvables) Art Brut, c'est qu'il est hors de question de faire du tape-à-l'oeil ou de l'esbroufe. Toutes guitares dehors (pas de violons pour ce set) et sensibilité à fleur de peau, The National se fait juste, direct et entier. Matt Berninger se tortille, prend une gorgée de vin, se crispe à nouveau, se fait roucoulant ou bien s'éraille la voix, le tout pour des chansons classieuses, bien que simples, se jouant comme des girouettes, lancinantes, graves ou bien exaltées.
The National continue donc son bonhomme de chemin, loin de la hype, profitant des instants présents, comme lorsque Matt Berninger répétera qu'il remercie le public malgré la pluie, et ce, notamment parce que les capuches lui offrent un joli panel de couleur. Au grès des humeurs, le groupe se laisse aller aux furies comme aux ballades indolentes, sans pour autant en faire des tonnes. Callé dans les bottes, recroquevillé sous les cirés et resserrant les épaules pour se protéger des gouttes, le public prit chacune des minutes de ce concert comme une occasion de se réchauffer.
Sans doute le secret vient-il de là, les membres du groupe hébergé et choyé par Talitres Records, considérant les prestations scéniques mineurs par rapport au processus de création et d'écriture. Grand bien leur fasse...
Plus sûrs d'eux-mêmes, les américains menés par Matt Berninger se font tout à la fois subtils et virevoltant par moment. Et il faut dire que les titres rock s'accommodaient parfaitement avec le climat de la soirée : un coup orageux lorsque les pluies tombaient à verse, un autre mélancolique lorsque le soleil tentait de percer derrière les nuages.
Là où il est reposant de retrouver un tel groupe, coincé entre les sympatoches Herman Düne (qu'on croisera le lendemain sur la plage pour une séance foot) et les prétentieux (et imbuvables) Art Brut, c'est qu'il est hors de question de faire du tape-à-l'oeil ou de l'esbroufe. Toutes guitares dehors (pas de violons pour ce set) et sensibilité à fleur de peau, The National se fait juste, direct et entier. Matt Berninger se tortille, prend une gorgée de vin, se crispe à nouveau, se fait roucoulant ou bien s'éraille la voix, le tout pour des chansons classieuses, bien que simples, se jouant comme des girouettes, lancinantes, graves ou bien exaltées.
The National continue donc son bonhomme de chemin, loin de la hype, profitant des instants présents, comme lorsque Matt Berninger répétera qu'il remercie le public malgré la pluie, et ce, notamment parce que les capuches lui offrent un joli panel de couleur. Au grès des humeurs, le groupe se laisse aller aux furies comme aux ballades indolentes, sans pour autant en faire des tonnes. Callé dans les bottes, recroquevillé sous les cirés et resserrant les épaules pour se protéger des gouttes, le public prit chacune des minutes de ce concert comme une occasion de se réchauffer.
Sans doute le secret vient-il de là, les membres du groupe hébergé et choyé par Talitres Records, considérant les prestations scéniques mineurs par rapport au processus de création et d'écriture. Grand bien leur fasse...
Très bon 16/20 | par Vic |
Posté le 27 août 2007 à 01 h 18 |
Bonne nouvelle : The National semble apprécier la France. Quelques mois après leur belle prestation parisienne à la Maroquinerie et l'enregistrement dans la foulée d'une White Session pour France Inter, les voici en chauffeurs de Route Du Rock. Après la mollassonne prestation de Herman Düne, la tâche n'était pas évidente pour un groupe à la musique intimiste et dépressive.
Pourtant, le public accroche rapidement et des pogos se déclenchent même dans les premiers rangs dès que décollent les rythmiques appuyées sous influence Joy Division. La tension retombe sur les morceaux plus folk, mais c'est bien le meilleur de leurs deux derniers albums qu'ils nous servent ce soir-là : des mélodies désenchantées qui portent une voix chaude et envoûtante, le tout habillé tantôt d'arpèges subtils de guitare et de piano à la Tindersticks, tantôt de torrents de guitares nerveuses entre Strokes et Interpol. Bravant la pluie, et visiblement plus à l'aise qu'à la Maroquinerie, Matt Berninger captive son public par sa sincérité et son émotivité, sans exubérance. Un vrai moment de grâce pour peu qu'on accepte de se noyer dans cette mélancolie.
Pourtant, le public accroche rapidement et des pogos se déclenchent même dans les premiers rangs dès que décollent les rythmiques appuyées sous influence Joy Division. La tension retombe sur les morceaux plus folk, mais c'est bien le meilleur de leurs deux derniers albums qu'ils nous servent ce soir-là : des mélodies désenchantées qui portent une voix chaude et envoûtante, le tout habillé tantôt d'arpèges subtils de guitare et de piano à la Tindersticks, tantôt de torrents de guitares nerveuses entre Strokes et Interpol. Bravant la pluie, et visiblement plus à l'aise qu'à la Maroquinerie, Matt Berninger captive son public par sa sincérité et son émotivité, sans exubérance. Un vrai moment de grâce pour peu qu'on accepte de se noyer dans cette mélancolie.
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