The National
High Violet |
Label :
4AD |
||||
N'en déplaise aux allergiques: la nouvelle œuvre de The National est aussi épique, sirupeuse, orchestrale et grandiloquente que la précédente. Elle ne s'aventure jamais bien loin de son essence musicale, se meut à satiété dans les sphères intimes d'un romantisme baroque un peu "square", une tonalité que l'on retrouve démultipliée à l'infini dans leurs précédents efforts et qui définit, en quelque sorte, l‘identité du groupe. Cette beauté, les défricheurs sonores boulimiques la qualifieront de mainstream, de surannée, comme si cette musique, parce qu'elle obéit à une sorte de nombre d'or mélodique, perdait de sa superbe en refusant de sacrifier au désordre, aux crépitements, à l‘amateurisme. Tant pis pour ceux-là... Pour les autres, c'est comme retomber amoureux: l'excitation, le plaisir, une vague crainte à l'idée de la lassitude qui pourrait s'installer, de l‘aventure, mais aussi une familiarité qui fleure un peu le retour à la maison. Un très bon disque.
Excellent ! 18/20 | par Dar |
Posté le 01 octobre 2010 à 16 h 01 |
J'ai un problème avec The National !
Découvert en 2007 sur scène sans n'avoir jamais écouté un de leur album, je vis alors un de mes plus gros coup de foudre musical !
Mais je n'arrive pas à écrire sur ce groupe. Quand je me lance dans une chronique d'album, j'ai l'impression que tout ce qui en sort est d'une platitude affligeante, que jamais je n'arriverais à exprimer ce que je ressens à l'écoute de cette musique. J'ai tenté d'écrire sur Boxer, Aligator pour finir par me résigner.
High Violet valant vraiment la peine que l'on se penche dessus, je me lance à nouveau, ne sachant pas ce que donnera le résultat.
Tout ceci démarre par un grésillement, une longue montée en puissance sans vraiment de mélodie, sans finesse un truc brut qui déboule, crad, jeté et qui finit dans un bouillon sonore trouble. Contre-pied pour tromper son monde, pour partir fort et finir doux, pour assumer pleinement ce qui suivra. Parce que la suite sera bien différente.
"Sorrow" et revoilà cette voix pleine de spleen, ces cordes ovales pleines de larmes. Les instruments se superposent sans faire la part belle à l'un d'eux. Puis l'on parle de fantômes à qui l'on ne veux pas emprunter le vieux drap, de petite foi sans vertu (ou l'inverse), du sentiment de parano, du regard de la foule. "But I don't have the drugs to sort, I don't have the drugs to sort it out, Sort it out". Les cœurs à peine perceptibles descendent évidement. Ils portent la mélodie, renforce l'état d'apesanteur. Rien de trop ici, certains parlent de camions rouges, de pompiers pour décrire The National. Mais non tout a sa place, "Runaway" n'en rajoute pas, les violons ne chialent pas ; ils perdent une larme, du coin de l'œil, discrètement. "Conversation 16" démarre simplement. Trop. Oui trop. 1 :50 : tout s'emballe (sans déchirer le papier) pour finir par ce "coz i'm evil" qui glace le sang. Le titre oscillera tout le long entre les deux. Et l'on est déjà presque à la fin et le plus beau reste pour la fin et on se réjouit de tant de langueur, on se félicite qu'un créateur ait donné cette voix à Berninger pour porter ces mot.
J'ai finit d'écrire, je ne vais pas me relire, je vais balancer tout ça à vos yeux.
Je ne sais pas si j'ai bien rendu hommage à High Violet, si j'ai montré l'affection que je porte à ce groupe. Tant pis.
Découvert en 2007 sur scène sans n'avoir jamais écouté un de leur album, je vis alors un de mes plus gros coup de foudre musical !
Mais je n'arrive pas à écrire sur ce groupe. Quand je me lance dans une chronique d'album, j'ai l'impression que tout ce qui en sort est d'une platitude affligeante, que jamais je n'arriverais à exprimer ce que je ressens à l'écoute de cette musique. J'ai tenté d'écrire sur Boxer, Aligator pour finir par me résigner.
High Violet valant vraiment la peine que l'on se penche dessus, je me lance à nouveau, ne sachant pas ce que donnera le résultat.
Tout ceci démarre par un grésillement, une longue montée en puissance sans vraiment de mélodie, sans finesse un truc brut qui déboule, crad, jeté et qui finit dans un bouillon sonore trouble. Contre-pied pour tromper son monde, pour partir fort et finir doux, pour assumer pleinement ce qui suivra. Parce que la suite sera bien différente.
"Sorrow" et revoilà cette voix pleine de spleen, ces cordes ovales pleines de larmes. Les instruments se superposent sans faire la part belle à l'un d'eux. Puis l'on parle de fantômes à qui l'on ne veux pas emprunter le vieux drap, de petite foi sans vertu (ou l'inverse), du sentiment de parano, du regard de la foule. "But I don't have the drugs to sort, I don't have the drugs to sort it out, Sort it out". Les cœurs à peine perceptibles descendent évidement. Ils portent la mélodie, renforce l'état d'apesanteur. Rien de trop ici, certains parlent de camions rouges, de pompiers pour décrire The National. Mais non tout a sa place, "Runaway" n'en rajoute pas, les violons ne chialent pas ; ils perdent une larme, du coin de l'œil, discrètement. "Conversation 16" démarre simplement. Trop. Oui trop. 1 :50 : tout s'emballe (sans déchirer le papier) pour finir par ce "coz i'm evil" qui glace le sang. Le titre oscillera tout le long entre les deux. Et l'on est déjà presque à la fin et le plus beau reste pour la fin et on se réjouit de tant de langueur, on se félicite qu'un créateur ait donné cette voix à Berninger pour porter ces mot.
J'ai finit d'écrire, je ne vais pas me relire, je vais balancer tout ça à vos yeux.
Je ne sais pas si j'ai bien rendu hommage à High Violet, si j'ai montré l'affection que je porte à ce groupe. Tant pis.
Excellent ! 18/20
Posté le 04 janvier 2015 à 18 h 28 |
Difficile de parler de son disque préféré. J'écoute cet album très régulièrement depuis sa sortie, il y a de cela plus de 4 ans, et, de par sa cohérence, lui voue une affection singulière
Parlons déjà un peu de The National. Avant High Violet, ce groupe avait déjà offert 4 albums qui l'ont progressivement (un peu à la manière du R.E.M. des années 80) placé comme un des acteurs les plus importants du rock indépendant. Le précédent Boxer, bien qu'inégal, offrait déjà des chansons ("Brainy", "Ada" et surtout "Guest Room") qui procuraient ce sentiment de bien-être qui se généralise à l'écoute de High Violet.
Passons vite sur "Terrible Love" qui n'apporte pas grand chose dans sa version originale. L'alternate version montre d'ailleurs que ce morceau avait tout pour être un des temps forts de l'album, quel dommage de ne pas l'avoir incluse ainsi sur le disque ! Autant le dire de suite, ce sera le seul écueil de ce disque.
Car, passé "Terrible Love", c'est de l'émotion à l'état pur ! Chaque titre apporte sa pierre à l'édifice et s'articule formidablement autour de ceux qui l'entourent : "Sorrow" porte bien son nom et mêle comme rarement la guitare acoustique et le rythme de percussion caractéristique des meilleurs morceaux de The Cure (si, si !). Les choeurs aèrent juste comme il faut ce titre. "Anyone's Ghost" montre que la batterie est l'instrument de base du rock moderne, même si ici les instruments à corde viennent renforcer l'émotion qui en jaillit. "Little Faith" met justement l'accent sur ces cordes dans toutes leurs nuances : guitare arpège, violon, contrebasse, alto. La batterie de Bryan Devendorf n'est ici que pour accompagner les cordes. L'émotion qui s'en dégage n'en est pas moins importante, même si l'absence de changement de rythme peut lasser à la longue (pas pour moi !).
On arrive à "Afraid Of Everyone" qui met tout d'abord en avant la qualité du chant de Matt Berninger et des choeurs qui l'accompagnent, avant de laisser place dans sa partie finale aux percussions. C'est un des moments forts du disque assurément ! "Bloodbuz Ohio" est la chanson "pop" du disque, celle qui, dans un monde idéal, aurait dû faire passer ce groupe à la postérité. Car là on parle de pop au sens noble du terme, avec des changements de rythme permanents, des boucles et un refrain entêtant sans être rébarbatif. What else ?
"Lemonworld", ah "Lemondworld" ! Voilà une ritournelle qui aux premières écoutes paraît sans prétentions mais qui au fur et à mesure des écoutes nous emporte. Est-ce ce refrain entêtant ou cette utilisation parcimonieuse des cordes ? Difficile à dire mais elle est incontournable !
"Runaway" est quant à elle la mariage parfait entre les guitares des frères Dessner et la voix de Matt. Le refrain est peut-être un peu "plat" mais les couplets sont tellement bouleversants qu'il est difficile de résister. Retour à la batterie avec "Conversation 16" qui, à la manière de "Anyone's Ghost", m'impressionne par ses changements de rythme incessants tout en préservant l'unicité de la chanson. Les claviers et les choeurs finissent de remporter mon adhésion. Et alors, voilà qu'arrive "England". Comment dire ? C'est poétique, beau, prenant et surprenant. Car autant la 1ère partie joue sur la corde sensible par la prépondérance des claviers autant la 2ème finit de m'achever par son feu d'artifice de percussions et de trompettes.
Un peu de répit avec le dernier titre "Vanderlyle Crybaby Geeks" qui vient clore ce disque tel un requiem avec des choeurs prépondérants et un refrain entêtant "I'll explain everything to the geeks".
Vous l'aurez compris, j'adore ce disque, même si je pense que l'expanded edition est indispensable, ne serait-ce que pour obtenir l'alternate version de "Terrible Love". Vous aurez en prime des morceaux inédits de grande qualité tels que "You Were A Kindness" qui n'aurait pas dépareillé sur le disque (problème de cohérence ?) et des versions live de titres déjà présents sur l'album qui du moins ne trahissent pas les versions originales. "Anyone's Ghost" y gagne même un peu d'énergie.
Voilà, j'espère vous avoir donné envie d'écouter High Violet et qu'il vous procurera autant de plaisir qu'il m'en a donné.
Parlons déjà un peu de The National. Avant High Violet, ce groupe avait déjà offert 4 albums qui l'ont progressivement (un peu à la manière du R.E.M. des années 80) placé comme un des acteurs les plus importants du rock indépendant. Le précédent Boxer, bien qu'inégal, offrait déjà des chansons ("Brainy", "Ada" et surtout "Guest Room") qui procuraient ce sentiment de bien-être qui se généralise à l'écoute de High Violet.
Passons vite sur "Terrible Love" qui n'apporte pas grand chose dans sa version originale. L'alternate version montre d'ailleurs que ce morceau avait tout pour être un des temps forts de l'album, quel dommage de ne pas l'avoir incluse ainsi sur le disque ! Autant le dire de suite, ce sera le seul écueil de ce disque.
Car, passé "Terrible Love", c'est de l'émotion à l'état pur ! Chaque titre apporte sa pierre à l'édifice et s'articule formidablement autour de ceux qui l'entourent : "Sorrow" porte bien son nom et mêle comme rarement la guitare acoustique et le rythme de percussion caractéristique des meilleurs morceaux de The Cure (si, si !). Les choeurs aèrent juste comme il faut ce titre. "Anyone's Ghost" montre que la batterie est l'instrument de base du rock moderne, même si ici les instruments à corde viennent renforcer l'émotion qui en jaillit. "Little Faith" met justement l'accent sur ces cordes dans toutes leurs nuances : guitare arpège, violon, contrebasse, alto. La batterie de Bryan Devendorf n'est ici que pour accompagner les cordes. L'émotion qui s'en dégage n'en est pas moins importante, même si l'absence de changement de rythme peut lasser à la longue (pas pour moi !).
On arrive à "Afraid Of Everyone" qui met tout d'abord en avant la qualité du chant de Matt Berninger et des choeurs qui l'accompagnent, avant de laisser place dans sa partie finale aux percussions. C'est un des moments forts du disque assurément ! "Bloodbuz Ohio" est la chanson "pop" du disque, celle qui, dans un monde idéal, aurait dû faire passer ce groupe à la postérité. Car là on parle de pop au sens noble du terme, avec des changements de rythme permanents, des boucles et un refrain entêtant sans être rébarbatif. What else ?
"Lemonworld", ah "Lemondworld" ! Voilà une ritournelle qui aux premières écoutes paraît sans prétentions mais qui au fur et à mesure des écoutes nous emporte. Est-ce ce refrain entêtant ou cette utilisation parcimonieuse des cordes ? Difficile à dire mais elle est incontournable !
"Runaway" est quant à elle la mariage parfait entre les guitares des frères Dessner et la voix de Matt. Le refrain est peut-être un peu "plat" mais les couplets sont tellement bouleversants qu'il est difficile de résister. Retour à la batterie avec "Conversation 16" qui, à la manière de "Anyone's Ghost", m'impressionne par ses changements de rythme incessants tout en préservant l'unicité de la chanson. Les claviers et les choeurs finissent de remporter mon adhésion. Et alors, voilà qu'arrive "England". Comment dire ? C'est poétique, beau, prenant et surprenant. Car autant la 1ère partie joue sur la corde sensible par la prépondérance des claviers autant la 2ème finit de m'achever par son feu d'artifice de percussions et de trompettes.
Un peu de répit avec le dernier titre "Vanderlyle Crybaby Geeks" qui vient clore ce disque tel un requiem avec des choeurs prépondérants et un refrain entêtant "I'll explain everything to the geeks".
Vous l'aurez compris, j'adore ce disque, même si je pense que l'expanded edition est indispensable, ne serait-ce que pour obtenir l'alternate version de "Terrible Love". Vous aurez en prime des morceaux inédits de grande qualité tels que "You Were A Kindness" qui n'aurait pas dépareillé sur le disque (problème de cohérence ?) et des versions live de titres déjà présents sur l'album qui du moins ne trahissent pas les versions originales. "Anyone's Ghost" y gagne même un peu d'énergie.
Voilà, j'espère vous avoir donné envie d'écouter High Violet et qu'il vous procurera autant de plaisir qu'il m'en a donné.
Exceptionnel ! ! 19/20
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