Eels
The Cautionary Tales Of Mark Oliver Everett |
Label :
E Works |
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"Hey devinez quoi ! Mark Everett a encore le cœur brisé !"
*Soupir blasé de l'assistance*
Ah oui le public est ingrat, la foule est chienne. On ne saurait lui donner complètement tort : cela fait bien longtemps que l'homme qu'on appelle E fait de son cafard son gagne-pain, et après un album aussi pêchu que le Wonderful, Glorious l'année dernière on ne peut se retenir de souffler un brin lorsque les accords mineurs annoncent un retour à la mélancolie. Et nos épaules de s'affaisser par avance lorsqu'on se rappelle que les rares points noirs de l'album à la pochette orange étaient précisément les balades mielleuses qui faisaient tâche au milieu de cette jungle de fuzz.
On ne saurait cependant lui donner complètement raison, à ce public prêt à jeter la première pierre. On lui conseillera plutôt de ne pas se fier à des impressions à chaud, pour plutôt tenter de comprendre le message qu'essaie de faire passer monsieur Eels sur cet album de balades qui n'en sont pas. Car sous ses airs de déjà-vu, ce disque a un poids tout particulier : Mark Everett a 50 ans, et voici ses Cautionary Tales.
Voilà, c'est ça. Ce constat, synonyme de cette "midlife crisis" qu'aboyait si bien Mike Patton ou que Walter White illustrait de façon si spectaculaire, c'est bien ce qui motive notre barbu sensible à créer ce disque et qui rend le disque particulier au sein de sa discographie (même si End Times défrichait déjà cette problématique). Une caution, ce besoin irrépressible pour un homme réalisant avec une clarté angoissante que le plus gros de sa vie est derrière lui, de faire amende honorable pour ses erreurs passées. Et connaissant le bonhomme on vous le donne en mille : il s'agira ici de peines de cœur. Ou plutôt non, pas vraiment ; pas de peine à proprement parler mais plutôt du regret, celui d'avoir laissé partir des filles qui valaient vraiment le coup. Voilà notre rockeur rauque évoquer le souvenir nostalgique d'Agatha Chang, nana formidable et souriante avec qui on ne se disputait jamais alors qu'il cessait petit à petit de répondre à ses coups de téléphone. Il nous parle des quiproquos qui éloignent, de filles sincères et innocentes, des erreurs de jeunesse, en somme de ces belles histoires qui finissent toutes par tourner au vinaigre.
Il serait faux de croire que The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett n'est traversé que de grisaille déprimante. Même dans ses plus noirs moments, Everett a toujours été touchant, ne serait-ce qu'au travers de son organe écorché, un des trésors les plus précieux de la constellation pop. De plus, le disque a le mérite de montrer le "côté balade" de Eels sous son meilleur jour : ce qui plombait celles-ci avec Wonderful, Glorious était la coupure brutale qu'elles occasionnaient au milieu des bombes rock. Ici, les morceaux s'enfilent un à un avec une cohérence irréprochable. L'album est certes mou du genou, mais forme un tout agréable et bien moins rébarbatif qu'il n'y parait. D'autant qu'il laisse un arrière-goût d'espoir : l'album s'ouvre avec "Where I'm At", avec un Eels qui reste muet et se prépare à se confesser, on arrive à la moitié avec "Where I'm From" dans lequel E se plait à se remémorer la ville dans laquelle il a grandi, et s'achève sur le chanteur pointant un regard déterminé et optimiste sur l'avenir avec "Were I'm Going".
Mark Everett devait composer ses Cautionary Tales, ça fait des années qu'il le sait, et il s'en tire avec les honneurs (et une petite larmichette). That's as good as it gets !
*Soupir blasé de l'assistance*
Ah oui le public est ingrat, la foule est chienne. On ne saurait lui donner complètement tort : cela fait bien longtemps que l'homme qu'on appelle E fait de son cafard son gagne-pain, et après un album aussi pêchu que le Wonderful, Glorious l'année dernière on ne peut se retenir de souffler un brin lorsque les accords mineurs annoncent un retour à la mélancolie. Et nos épaules de s'affaisser par avance lorsqu'on se rappelle que les rares points noirs de l'album à la pochette orange étaient précisément les balades mielleuses qui faisaient tâche au milieu de cette jungle de fuzz.
On ne saurait cependant lui donner complètement raison, à ce public prêt à jeter la première pierre. On lui conseillera plutôt de ne pas se fier à des impressions à chaud, pour plutôt tenter de comprendre le message qu'essaie de faire passer monsieur Eels sur cet album de balades qui n'en sont pas. Car sous ses airs de déjà-vu, ce disque a un poids tout particulier : Mark Everett a 50 ans, et voici ses Cautionary Tales.
Voilà, c'est ça. Ce constat, synonyme de cette "midlife crisis" qu'aboyait si bien Mike Patton ou que Walter White illustrait de façon si spectaculaire, c'est bien ce qui motive notre barbu sensible à créer ce disque et qui rend le disque particulier au sein de sa discographie (même si End Times défrichait déjà cette problématique). Une caution, ce besoin irrépressible pour un homme réalisant avec une clarté angoissante que le plus gros de sa vie est derrière lui, de faire amende honorable pour ses erreurs passées. Et connaissant le bonhomme on vous le donne en mille : il s'agira ici de peines de cœur. Ou plutôt non, pas vraiment ; pas de peine à proprement parler mais plutôt du regret, celui d'avoir laissé partir des filles qui valaient vraiment le coup. Voilà notre rockeur rauque évoquer le souvenir nostalgique d'Agatha Chang, nana formidable et souriante avec qui on ne se disputait jamais alors qu'il cessait petit à petit de répondre à ses coups de téléphone. Il nous parle des quiproquos qui éloignent, de filles sincères et innocentes, des erreurs de jeunesse, en somme de ces belles histoires qui finissent toutes par tourner au vinaigre.
Il serait faux de croire que The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett n'est traversé que de grisaille déprimante. Même dans ses plus noirs moments, Everett a toujours été touchant, ne serait-ce qu'au travers de son organe écorché, un des trésors les plus précieux de la constellation pop. De plus, le disque a le mérite de montrer le "côté balade" de Eels sous son meilleur jour : ce qui plombait celles-ci avec Wonderful, Glorious était la coupure brutale qu'elles occasionnaient au milieu des bombes rock. Ici, les morceaux s'enfilent un à un avec une cohérence irréprochable. L'album est certes mou du genou, mais forme un tout agréable et bien moins rébarbatif qu'il n'y parait. D'autant qu'il laisse un arrière-goût d'espoir : l'album s'ouvre avec "Where I'm At", avec un Eels qui reste muet et se prépare à se confesser, on arrive à la moitié avec "Where I'm From" dans lequel E se plait à se remémorer la ville dans laquelle il a grandi, et s'achève sur le chanteur pointant un regard déterminé et optimiste sur l'avenir avec "Were I'm Going".
Mark Everett devait composer ses Cautionary Tales, ça fait des années qu'il le sait, et il s'en tire avec les honneurs (et une petite larmichette). That's as good as it gets !
Pas mal 13/20 | par X_Wazoo |
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