Eels

Beautiful Freak

Beautiful Freak

 Label :     Dreamworks 
 Sortie :    lundi 09 septembre 1996 
 Format :  Album / CD   

Quand Eels débarque en 1996 avec ce Beautiful Freak, ils font très vite parler d'eux car ils sont la première signature de Dreamworks Records, la maison de Steven Spielberg. Autant dire que c'est une entrée dans le monde un peu 'bruyante'. De ce statut de curiosité 'hollywoodienne', Eels va rapidement passer à celui de découverte de l'année 1996, voire de meilleur groupe. Beautiful Freak est une véritable petite merveille, une mine d'innovations et d'inventions, un souffle rafraîchissant et intelligent dans le milieu pop-rock légèrement teinté electro. Dès "Novocaïne For The Soul", on comprend que l'on a à faire ici à des bidouilleurs de génie, des amoureux des mélanges de sons, et surtout à un songwriter (E, a.k.a Mark Oliver Everett) original et à fleur de peau. "Susan's House" et "Rags To Rags" confirment tout cela, et bien plus encore : Eels nous ouvre les portes de son univers, pas toujours très gai, un peu déprimé, mais avant tout profondément humain et peuplé de personnages attachants. On a envie de serrer dans ses bras ce fragile "Beautiful Freak", de le cajoler, tout comme on est complètement sous le charme de cette petite fille aux yeux démesurés sur la pochette de l'album. Eels sait prendre son temps et laisse les différents instruments prendre leur place là où on ne les attend pas toujours ("My Beloved Monster"). A cela s'ajoute des sons, des samples venus de tout ce qui peut leur tomber sous la main : un triangle par-ci, une clochette par-là, un banjo, un téléphone qui sonne... "Your Lucky Day In Hell" et "Manchild" finissent de nous émouvoir (si ça n'était pas déjà fait depuis un moment), de nous frôler avec prévenance et tendresse, et cette voix étrange de nous caresser les oreilles pour finalement nous rassurer.
Un peu torturée, un peu 'tristounette' mais terriblement envoûtante et passionnante, cette première oeuvre de Eels surprend et impressionne tout le monde en 1996, à un moment où l'on ne savait plus trop quoi attendre de ce côté là de l' Atlantique.
Un premier essai transformé.


Excellent !   18/20
par GirlfromMars


 Moyenne 15.50/20 

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Posté le 01 octobre 2005 à 10 h 42

Lassé que l'attention se porte sur son seul nom -ou plutôt son pseudo-, E décide de se cacher derrière un groupe qu'il baptise Eels.
En 1996 sort donc ce "Beautiful Freak" qui fit sensation à l'époque, et il y a de quoi : pour la première fois, Mark-Oliver Everett commence à se diriger vers la bonne voie, celle de la pop spleeneuse qui va faire son éphémère succès.

Réussite donc, mais réussite partielle car, il serait temps de le reconnaitre, cet album est très sur-évalué ... Il y a bien sûr d'excellentes choses, comment ne pas citer le génial "Novocaine For The Soul" (qui date des sessions du premier album de E) qui apporta au groupe ce dont Mark-Oliver Everett rêvait : le succès.
Et c'est là que le bas blesse, tout l'album louche encore un peu vers l'affreux son mainstream des précédents méfaits de E solo, le disque est conçu comme l'archétype du disque pour ado dépressif, entre célébration de la différence et déclaration du style <<mon monde n'est pas le vôtre>>.
La principale différence avec les albums solo, c'est que ici, c'est quand même plus réussi, plus torturé, plus prenant, grâce aux chansons "Beautiful Freak", "My Beloved Monster" ou "Your Lucky Day In Hell" ... Le reste est tout de même assez bancal.
Le ton et le style Eels s'affinent de plus en plus, mais c'est avec l'album suivant qu'il prendra toute sa mesure. Ici, tout est encore très calculé ; <<si je ne cartonne pas dans le mainstream tout court, je cartonnerai dans le mainstream indépendant>> a dû penser le groupe, aidé en cela par une maison de disque voyant une nouvelle machine à dollar en pleine création. E se cherche encore, le génie total attend derrière la petite fille aux yeux globuleux ...

Ce disque a apporté à Eels la renommée et le succès, la pochette a marqué tout le monde, deux chansons sont gravées dans l'inconscient collectif, le groupe a tourné dans le monde entier, reçu plein de récompenses ... Normal, l'album était fait pour ça.
Mais devinez quoi ? ... Se sentant comme un pantin devenant tout ce qu'il a toujours haï, Mark-Oliver Everett a detesté ça.
Pas mal   13/20







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