Eels
Shootenanny ! |
Label :
Dreamworks |
||||
J'ai l'honneur d'être le premier à chroniquer Eels sur le site... on va s'appliquer ! Je parle d'honneur parce que le monsieur E (leader incontesté du groupe) est un sacré bonhomme. Un peu le symbôle du rock américain des années 90, une sorte de grand oncle de Grandaddy, dont l'état d'esprit serait bien résumé par cette petite phrase bien sentie de J. Lytle : "I would like to say that i deeply love the usa, his farms and landscapes, but i really fucking hate Deubeuliou". L'univers de E est celui d'une Amérique rurale, profonde mais qui touche par sa sensibilité et sa simplicité.
Après un premier album surtout remarqué par les critiques, Beautiful Freak et ses perles pop, E s'attache à nous décrire un monde plus mélancolique, et plus personnel aussi ; le constat d'une période difficile sur le plan personnel, en fait. Et il trouve alors une vraie marque de fabrique : l'association de belles mélodies naives et de paroles sombres, voire dépressives : le cocktail est détonnant et marche à merveille, notamment sur l'album Electroshock Blues, (suivi de près par son petit frère Daisies Of The Galaxy, dans le même esprit).
Puis le petit américain à lunettes se transforme en terroriste rock en revenant avec l'excellent Souljacker, qui sent la botte, la paille, et surtout le vrai rock'n roll, bien rèche.
Shootenanny! est à la croisière de tous ces mondes : on y retrouve l'évidence pop du premier, la mélancolie des deux autres, et le son direct du dernier. Certains diront que l'inspiration de E s'étiole, d'autres y verront un album vraiment abouti. Quant à moi, qui ai toujours eu beaucoup de respect pour le brave gars, sans pour autant être un fan de la première heure, je me contente de constater: Eels est l'oeuvre d'un américain comme on aimerait en voir plus souvent, plein de finesse mais un peu âpre, qui construit ses chansons comme un véritable artisan, avec amour et méticulosité.
Après un premier album surtout remarqué par les critiques, Beautiful Freak et ses perles pop, E s'attache à nous décrire un monde plus mélancolique, et plus personnel aussi ; le constat d'une période difficile sur le plan personnel, en fait. Et il trouve alors une vraie marque de fabrique : l'association de belles mélodies naives et de paroles sombres, voire dépressives : le cocktail est détonnant et marche à merveille, notamment sur l'album Electroshock Blues, (suivi de près par son petit frère Daisies Of The Galaxy, dans le même esprit).
Puis le petit américain à lunettes se transforme en terroriste rock en revenant avec l'excellent Souljacker, qui sent la botte, la paille, et surtout le vrai rock'n roll, bien rèche.
Shootenanny! est à la croisière de tous ces mondes : on y retrouve l'évidence pop du premier, la mélancolie des deux autres, et le son direct du dernier. Certains diront que l'inspiration de E s'étiole, d'autres y verront un album vraiment abouti. Quant à moi, qui ai toujours eu beaucoup de respect pour le brave gars, sans pour autant être un fan de la première heure, je me contente de constater: Eels est l'oeuvre d'un américain comme on aimerait en voir plus souvent, plein de finesse mais un peu âpre, qui construit ses chansons comme un véritable artisan, avec amour et méticulosité.
Très bon 16/20 | par Jekyll |
Posté le 11 février 2004 à 11 h 50 |
Shootenanny! reste un album des grands Eels avec bien sur de grands moments, de mémoire "Agony" ou "Rock Hard Times", avec des textes toujours à la hauteur... Mais quand même, force est de constater, même pour le fan que je suis quasiment que ce disque marque un recul dans la production du groupe... Bon, je vais donc me coller prochainement au chroniquage du reste de leur disco... parce que là je suis un peu triste de ne pas mettre la note que j'estime être à la hauteur du groupe, mais de son moins bon disque à ce jour.
Sympa 14/20
Posté le 25 septembre 2005 à 13 h 59 |
S'il fallait résumer l'oeuvre de Eels en un seul disque, "Shootennany!" pourrait être celui-là.
L'album est le résultat de trois semaines de vacances dans le processus créatif de "Blinking Lights", une semaine d'écriture et deux semaines de studio, enfin de garage, après voilà le résultat. Et beaucoup peuvent pleurer car jamais ils n'atteindront un tel niveau.
Le son quasi-live donne ce côté franchement plus rock'n'roll, plus brut que d'habitude et c'est tant mieux. Eels démontre les doigts dans le nez son talent et son originalité.
Les chansons sont excellentes de A à Z, simples, épurées, belles et universelles. On passe de l'enfant suractif ("Saturday Morning") à la rebellion du rocker ("Rock Hard Times"), de l'amoureux transi qui est allé trop loin ("Restraining Order Blues") au célibataire lucide ("Dirty Girl"), de l'ironie mordante ("Fashion Awards") à la sincérité totale ("Love Of The Loveless"), de la crise existentielle ("Agony") à l'acceptation de soi-même, pour finir sur l'espoir ("Lone Wolf" et "Somebody Loves You").
Au final peut-être la réussite la plus immédiate du groupe, qui n'a certes pas la puissance émotionelle d'"Electro Shock Blues", mais qui a la même âme. C'est déjà énorme.
L'album est le résultat de trois semaines de vacances dans le processus créatif de "Blinking Lights", une semaine d'écriture et deux semaines de studio, enfin de garage, après voilà le résultat. Et beaucoup peuvent pleurer car jamais ils n'atteindront un tel niveau.
Le son quasi-live donne ce côté franchement plus rock'n'roll, plus brut que d'habitude et c'est tant mieux. Eels démontre les doigts dans le nez son talent et son originalité.
Les chansons sont excellentes de A à Z, simples, épurées, belles et universelles. On passe de l'enfant suractif ("Saturday Morning") à la rebellion du rocker ("Rock Hard Times"), de l'amoureux transi qui est allé trop loin ("Restraining Order Blues") au célibataire lucide ("Dirty Girl"), de l'ironie mordante ("Fashion Awards") à la sincérité totale ("Love Of The Loveless"), de la crise existentielle ("Agony") à l'acceptation de soi-même, pour finir sur l'espoir ("Lone Wolf" et "Somebody Loves You").
Au final peut-être la réussite la plus immédiate du groupe, qui n'a certes pas la puissance émotionelle d'"Electro Shock Blues", mais qui a la même âme. C'est déjà énorme.
Parfait 17/20
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