Eels

Tomorrow Morning de Eels n'a pas déchainé de grandes passions à sa sortie et n'a pas non plus jusqu'ici obtenu une place de choix dans le cœur des fans. C'est juste un album de Eels en plus. A l'époque son boulot était de terminer la trilogie débutée avec le très cool Hombre Lobo, l'album rock sur le désir, continuée avec le très beau End Times, l'album acoustique triste sur la rupture. Sur le papier Tomorrow Morning était l'album electro sur la guérison. On espérait une dizaine de chansons poignantes à la "Somebody Loves You" ou "PS : You Rock My World", ces chansons dont le simple fait de tapoter leurs noms file des frissons d'émotions mais malheureusement Tomorrow Morning peine à convaincre. Illustration parfaite sur l'ouverture "I'm A Hummingbird" : les paroles et le crescendo des couplets fonctionnent à merveille mais le refrain qu'on attend gigantesque déçoit de minimalisme. Il en va de même pour la voulue très soul-gospel "Looking Up" qui était absolument géniale en concert mais sonne très timide sur disque. Le reste sonne très au numéro pour un groupe qui a déjà la base une écriture très reconnaissable, "The Man" ou "The Morning" sont dépouillées à l'extrême et n'offrent pas grand-chose, "Spectacular Girl" cherche un peu trop à rappeler les sons de Beautiful Freak, les ballades "That's Not Her Way" ou "What I Have To Offer" fonctionnent plus au savoir-faire qu'à l'inspiration. Oui c'est joli, oui c'est bien fait et il n'est ni honteux ni interdit de s'amouracher d'une d'entre elles mais tels ces posts de management bienveillant qu'on voit sur les réseaux sociaux, on a beau tous les jours faire de son mieux, le mieux est une donnée variable chaque jour. Ce n'était pas un bon jour, mais le lendemain matin sera merveilleux et glorieux.