Einstürzende Neubauten
Halber Mensch |
Label :
Thirsty Ear |
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1985. Les Smiths publient Meat Is Murder, Killing Joke sort Night Time, les Sisters Of Mercy publient leur premier album essentiel, la compil VU voit enfin le jour, Dire Straits vend les premiers Compact Discs, les Cure ont la tête sur la porte pendant que les Kinks s'en vont à Waterloo, les Jesus & Mary Chain percent nos tympans pour leurs plus grand bonheur, Frank Zappa se bat encore et toujours contre la censure... et Einstürzende Neubauten poursuit son petit bonhomme de chemin, dans l'indifférence quasi-totale, persistant à nous faire entendre la musique de ces bâtiments neufs qui s'écroulent.
Reste que le chemin du "groupe" de Blixa Bargeld a évolué depuis le chaos pur de Kollaps. Ici, dans ce qui restera pour beaucoup le chef-d'oeuvre du groupe (même si une part non négligeable des fans de la première heure y verront une trahison), Neubauten s'organise, construit ses morceaux (ironique quand on connaît la signification de leur patronyme) et forge des pièces bien plus cohérentes qu'auparavant, qui ne font que gagner en puissance par rapport au carnage désordonné des débuts. L'invocation mortifère du morceau titre passée, les rythmes prennent le dessus dans le style purement industriel qui inspirera entre autre Trent Reznor. "Yü-Gung" est une montée en puissance de percussions mécaniques, avec sur le devant de la scène Blixa qui psalmodie "Fütter mein ego" (nourri mon ego) jusqu'à l'épuisement. L'autre grande piste de l'album est la bien nommée "Der Tod Ist Ein Dandy". Expression qui conviendrait parfaitement pour décrire la démarche du groupe, arty et mortelle à la fois. Le bruit industriel est utilisé en arrangement en plus des percussions vives et simplistes, toujours accompagnées par le venin hautain de Bargeld.
Cependant, il serait réducteur que de qualifier cet album de purement rythmique. En témoigne les 9 minutes de calvaire de "Das Schaben". Comme si le groupe avait réquisitionné une usine désaffectée et l'avait utilisé comme unique instrument. Le tout sonne comme un "Sonderangebot" (Neu!) plus brutal et bruyant, et surtout moins subtil. Reste que s'enfiler ça d'affilée demeurera un petit plaisir coupable de masochistes sur lequel, en bon indés, nous ne cracherons pas.
Chef-d'oeuvre conciliant avec succès démarche bruitiste et rythmes (presque) dansants, Halber Mensch n'a pas fini d'inspirer les têtes d'affiches de l'indus actuel. C'est le premier pas vers le succès commercial inattendu de Haus Der Lüge, quatre ans plus tard.
Reste que le chemin du "groupe" de Blixa Bargeld a évolué depuis le chaos pur de Kollaps. Ici, dans ce qui restera pour beaucoup le chef-d'oeuvre du groupe (même si une part non négligeable des fans de la première heure y verront une trahison), Neubauten s'organise, construit ses morceaux (ironique quand on connaît la signification de leur patronyme) et forge des pièces bien plus cohérentes qu'auparavant, qui ne font que gagner en puissance par rapport au carnage désordonné des débuts. L'invocation mortifère du morceau titre passée, les rythmes prennent le dessus dans le style purement industriel qui inspirera entre autre Trent Reznor. "Yü-Gung" est une montée en puissance de percussions mécaniques, avec sur le devant de la scène Blixa qui psalmodie "Fütter mein ego" (nourri mon ego) jusqu'à l'épuisement. L'autre grande piste de l'album est la bien nommée "Der Tod Ist Ein Dandy". Expression qui conviendrait parfaitement pour décrire la démarche du groupe, arty et mortelle à la fois. Le bruit industriel est utilisé en arrangement en plus des percussions vives et simplistes, toujours accompagnées par le venin hautain de Bargeld.
Cependant, il serait réducteur que de qualifier cet album de purement rythmique. En témoigne les 9 minutes de calvaire de "Das Schaben". Comme si le groupe avait réquisitionné une usine désaffectée et l'avait utilisé comme unique instrument. Le tout sonne comme un "Sonderangebot" (Neu!) plus brutal et bruyant, et surtout moins subtil. Reste que s'enfiler ça d'affilée demeurera un petit plaisir coupable de masochistes sur lequel, en bon indés, nous ne cracherons pas.
Chef-d'oeuvre conciliant avec succès démarche bruitiste et rythmes (presque) dansants, Halber Mensch n'a pas fini d'inspirer les têtes d'affiches de l'indus actuel. C'est le premier pas vers le succès commercial inattendu de Haus Der Lüge, quatre ans plus tard.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par X_Wazoo |
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